Voici un livre qui m'a fortement intéressée, un ouvrage ethnologique, consacré au peuple Warlpiri d'Australie, un sous-groupe des Aborigènes, qui permet d'en apprendre un peu plus sur cette communauté. Bien qu'écrit par une ethnologue travaillant pour le CNRS, on sent que c'est le coeur, avant toute raison scientifique, qui a guidé l'auteur, ce qui donne une chaleur et un côté humain bienvenus dans ce type de livre.
Il est parfois un peu difficile de saisir toutes les subtilités de la religion Aborigène, et plus encore, de démêler le monde complexe des liens tribaux et familiaux qui unissent les Warlpiri, mais passé cet écueil, on ne peut être que fasciné par la richesse de cette culture. Une culture qui est en passe de se perdre, la civilisation occidentale broyant impitoyablement les peuples premiers.
L'occasion également de faire quelques comparaisons avec les cultures amérindiennes et africaines, de troublantes similitudes et de grandes différences aussi. On s'aperçoit alors que le fossé qui sépare les Australiens blancs des Aborigènes est bien plus profond que celui qui existe entre américains et autochtones. Les rapports que l'ethnologue entretient avec la tribu illustrent parfaitement cette constatation. Par ailleurs, leur art pictural, maintenant très prisé et reconnu depuis quelques années, ainsi que la littérature, d'où quelques excellents auteurs aborigènes commencent à émerger, peuvent constituer, espérons-le, la clé de leur survie.
Quoi qu'il en soit, loin d'être un récit rébarbatif ou compliqué, les Rêveurs du désert peuvent permettre au lecteur de faire connaissance avec l'un des peuples les plus intéressants d'Océanie, l'une des plus anciennes cultures de ce continent, qui risque peut-être de disparaître à tout jamais.
Un beau voyage intérieur, dans ce magnifique pays.
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Bien qu'étant ethnologue, Barbara Glowczewski nous livre avec « Les rêveurs du désert » davantage le récit d'une rencontre et d'une expérience personnelle qu'un ouvrage strictement scientifique.
L'auteur réussi à nous transmettre sa passion et son amour pour cette culture Aborigène peu connue par chez nous. Dans son livre, elle relate à ses différents séjours parmi le peuple Warlpiri et essaie de nous détailler les particularités de leurs coutumes et croyances. Pas toujours facile d'en comprendre les subtilités pour un profane tel que moi et j'admets avoir été largué plus d'une fois sur les explications de leurs rituels, le choix de leurs noms, leurs tabous,…
« Les rêveurs du désert » constitue tout de même une bonne entrée en matière afin d'appréhender ces peuples lointains à cheval entre leurs traditions ancestrales et la modernité occidentale.
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Il est amusant de noter que dans le français du XV e siècle "rêver" se disait "desver", mot dérivé du latin "esver" qui signifiait "errer" et donna le mot "endever", devenir fou. Dans notre tradition, le rêve fut donc également lié à la désorientation spatiale et mentale.
Et là je comprenais enfin que tout passé est un rêve qui n'existe au présent que par les traces qu'il laisse.
CLIMAT, CHAUD DEVANT !
avec Marie-Monique ROBIN, Daniel NAHON, Joël GUIOT, Barbara GLOWCZEWSKI, Éric DE KERMEL