Peter Crumb ne sait plus où il en est. Il abrite en lui un autre qui grandit à ses dépens et le somme de commettre les pires choses. Cet autre s'est réveillé quand Peter Crumb a vécu le pire et l'indicible. Sa dernière semaine sera donc une apothéose de cette cohabitation forcée avec son démon personnel. Peter Crumb, poussé moitié par son double, moitié par son désespoir, décide de marquer chacun de ses sept derniers jours dans une apothéose de sang et de dégoût. Et surtout de façon totalement arbitraire.
Premier roman de Jonny Glynn,
Les sept jours de Peter Crumb est un concentré de violence désespérée, traversé par un humour plus noir que noir. Il écrit cette histoire dans une langue viscérale, à l'image de son personnage obsédé par les mutations de son corps qui se met à dégueuler et chier plus que de raison. Son appartement envahi par le bordel, et la crasse devient le théâtre des plans qu'échafaude Peter Crumb. Les titres des journaux qu'il lit sont soudain parasités et le guident dans la tâche à accomplir : meurtres, viols, tortures… Peter Crumb ne s'épargne rien dans l'ignominie et tout à son sens du détail installe une ambiance pesante, délétère, parfois d'une drôlerie abominable, mais plus souvent de cruauté maniaque.
Plus on avance dans le roman, plus on se demande où veut nous emmener Jonny Glynn avec une telle descente dans l'absurdité de l'ignoble. Et puis peu à peu le déclencheur qui se dévoile. le souffle se fait court, et quelque chose nous empoigne au-dedans. Dans une écriture d'une grande précision qui mène au plus près des sensations et émotions de son personnage, Jonny Glynn écrit un roman se tenant à la très petite frontière de l'insoutenable et qui pourtant, ne bascule jamais dans le gratuit.