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Critique de Lencreuse


Dans les années 40, la jeune Madeleine travaille dans un hôtel réquisitionné par la Wehrmacht, au service d'officiers allemands. Elle tombe amoureuse d'un officier musicien qui l'engage comme tourneuse de pages, en plus de son service à l'hôtel, et entreprend de lui enseigner la musique. Las ! Madeleine n'est guère douée mais ces rendez-vous seront l'occasion d'étreintes passionnées entre les deux amants. Mais la Libération arrive et avec elle, l'heure des jugements hâtifs : Madeleine est tondue en place publique, comme tant d'autres accusées d'avoir « collaboré », punies parce qu'elles avaient aimé.
Madeleine tente d'oublier : elle fuit son ancienne vit, s'arrêtant, avec sa fille née de l'union « honteuse », le temps de quelque embauche dans des villes, des villages. Chaque fois, elle s'invente de nouveaux prénoms, évite de laisser trop de traces, ne laisse aucune place à l'attachement. C'est ainsi que grandit Anna, la fille de Madeleine, entre deux valises, entre deux nouvelles vies, deux nouveaux passés inventés. Pendant que Madeleine efface peu à peu de sa mémoire le souvenir de cet amour, Anna, elle, remue la douleur de sa mère, revendiquant sa filiation allemande alors que les années d'après-guerre n'ont pas encore atténué les haines.
Une histoire de femmes, d'amour, de filiation, de souvenir, de destinées marquées par l'Histoire, de tentative de reconstruction pour Madeleine et de recherche et de construction identitaire pour Anna. Les parties qui traitent d'abord de la mère et de sa passion pour l'officier allemand, de sa fuite sur les routes avec sa fille, de la révolte de l'enfant m'ont plu. Mais la dernière partie intitulée « Trois rêves avant Kleinstadt » m'a laissé dubitative. Non pas parce qu'elle laisse des fins trop ouvertes, cela ne me gène pas en général, mais parce que je n'ai pas vu d'intérêt à ces scénarios des possibles, pas compris ce que cela apportait au roman, à l'histoire. Un roman qui contient de bien jolies choses mais dont la fin gâche un peu, à mon goût, l'impression d'ensemble. J'avais découvert Valentine Goby avec Qui touche à mon corps, je le tue qui m'avait véritablement séduite, alors malgré une petite déception à la lecture de L'échappée, demeure l'envie de continuer à découvrir cette auteure.

Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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