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sur 660 notes
Éblouissant ! Je ne sais quel autre terme pour choisir pour tenter – bien mal – de décrire le sentiment général en refermant ce livre. Éblouissant de cette lumière inimitable des paysages alpins, éblouissant d'humanité que ce récit d'accueil et d'acceptation de l'autre, éblouissant d'un style qui permet à l'auteure de décrire des sensations – de la neige qui crisse aux fleurs qui embaument, du passage des saisons au ciel qui, tantôt écrase, tantôt allège – et des sentiments.

Comme annoncé, ce livre est d'abord un récit initiatique, le roman d'un apprentissage. Vincent – à Vallorcine, il est d'abord et avant tout Vincent -, a tout à apprendre. Les tâches des enfants après l'école, nourrir les bêtes, sortir le fumier, ramasser les pierres et les rassembler sur les murgers, aider aux champs, ramasser des baies… il n'y connait rien. Alors c'est Moinette qui lui montre, qui lui apprend, qui lui fait découvrir tout ce qu'un garçon de Vallorcine doit savoir. Elle l'aime bien, Moinette. Elle lui offre ses secrets, et espère recevoir les siens, pour construire autour d'eux une bulle, un espace rien que pour tous les deux.

Mais ses premiers émois, inconscient de l'attente de Moinette, c'est à Blanche qu'il les doit, Vincent. Cette femme qui l'accueille, et dont il devine les formes projetées en ombres chinoises sur le drap qui sépare la pièce pendant qu'elle se baigne. Et même lorsque Moinette, l'insaisissable petit oiseau, lui offre son premier baiser, c'est immédiatement à Olga que Vincent pense. Parce qu'il y a une Olga. Une grande. Une italienne. Qui n'est pas insensible au petit parisien. Et qui lui offre, à son tour, baisers et caresses. Grâce à Moinette, qui fait pourtant tout pour la tenir à distance, l'intruse, mais qui, par sa propre offrande, donne à Vincent le courage d'oser. Moinette devra se contenter des restes, après qu'Olga sera partie vers d'autres aventures.

C'est tendre, c'est aussi brutal, c'est la vie. La vie, rythmée par les saisons, et des couleurs. La première partie, qui décrit l'hiver, est intitulée « Blanc », « Vert » la deuxième, pour le printemps et « Jaune » la troisième pour l'été. La vie avec les hommes et femmes de la vallée, avec les animaux, avec ce paysage incroyable.

Mais, dès le démarrage, on sait que le vrai nom de Vincent Dorselles, c'est Vadim Pavlevitch. Et que, s'il a été envoyé à Vallorcine, avec la complicité des patrons de sa mère, c'est parce qu'être un enfant juif – ou considéré comme tel -, à Paris, en 1943, ce n'est pas totalement sûr. Alors, l'asthme, c'est également un prétexte pour fuir une autre maladie, la peste brune. Mais la maladie se rapproche : les italiens, qui étaient le seul réel danger dans la vallée, s'éloignent après l'effondrement de Mussolini, laissant la place aux allemands. Vincent doit à nouveau fuir, vers la Suisse, cette fois. Laissant derrière lui, sans avoir même le temps de dire au revoir, tout ce qu'il a appris à aimer.

Vincent / Vadim est né une deuxième fois dans cette vallée. Il a trouvé une place, encore fragile, remise en question à la moindre occasion, mais qu'il défend de toutes ses forces. Il y a découvert la majesté, mais aussi la dureté de cette nature immense. Il y a surtout appris que la vie d'un être humain, ce sont des choix, et leurs conséquences. Réfléchis ou intuitifs, ces choix laissent des traces. Lorsqu'il choisit Olga plutôt que Moinette, lorsqu'il accepte d'affronter Gustave, le gône venu pour l'été à Vallorcine, lorsqu'il devient l'ami de Martin, un aveugle qui vit dans la vallée, mais qui perçoit tant de choses par ses autres sens…

Habituellement, je déteste les comparaisons avec d'autres livres, d'autres auteurs. Il y a toujours un côté mensonger. Mais cette lecture m'a, du début à la fin, fait penser à une sorte de le Grand Meaulnes qui serait transporté dans une vallée alpine. Il y a ce même mystère, ce même sens du détail, cette place donnée aux sensations. Ce n'est évidemment pas du tout la même histoire, et ma comparaison est donc insensée… mais qui pourrait attendre du sens d'une sensation ?

Une dernière remarque. Valentine Goby a reçu, pour ses quinze premiers romans publiés – je ne parle pas ici des livres jeunesse – une trentaine de prix. Sincèrement, je ne vois pas comment celui-ci pourrait ne pas être, également, distingué…

Alors, habillez-vous chaudement, et venez partager la découverte de ces montagnes magnifiquement décrites par Valentine Goby !
Lien : https://ogrimoire.com/2022/1..
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La montagne, la guerre et l'enfant juif

💖 Coup de coeur💖
C'est une très belle découverte que cet autrice que je connaissais pas du tout et qui nous offre là une ode à la montagne, poétique et superbe.
Un enfant juif, petit parisien, caché dans une famille savoyarde pendant la 2d guerre mondiale, découvre un monde dont il ignore tout : la montagne.
J'ai été vraiment happée par cette écriture poétique, qui déroule saison après saison toutes les merveilles de la nature au travers du regard de cet enfant en sursis. Ce sera une expérience sensible indélébile pour lui, au moment où l'enfance devra s'effacer devant les événements tragiques de l'histoire.
Une lecture très émouvante, de très beaux personnages, un recit dont la force tient de bout en bout et qui m'a tiré des larmes lors du dénouement final.
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Pendant la deuxième guerre mondiale, le tout jeune Vadim est envoyé à Vallorcine, où il sera Vincent, venu soigner son asthme. Dans cette montagne alors préservée du bruit des bottes nazies il découvre ... tout. Valentine Goby est une magicienne qui nous fait entrer à fond dans la peau d'un enfant citadin qui se prend la montagne en frontal. C'est incarné, puissant, rafraîchissant, très beau. Beaucoup aimé.
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L'île haute de Valentine Goby
L'écriture poétique de Valentine Goby utilise nos cinq sens pour voyager dans un paysage qui ne cesse d'éblouir par ses hauts sommets, et ses mystères. L'île haute est un hymne à l'enfance et à ses rapports avec les autres, à sa confrontation à la nature, sauvage et libre. Ce livre est magnifié par la lumière, les mots, les choses… qui tous résonnent en couleurs.
1943. Vadim est un enfant de la ville, un enfant asthmatique. Vadim est juif. Pour le préserver des miasmes environnant, sa famille l'envoie au coeur des Alpes.
De belles rencontres permettent à Vadim de s'initier à la vie montagnarde au coeur d'un village isolé. Lui qui avait si souvent du mal à respirer s'ouvre au monde. Mais grandir est un parcours long et semé d'embûches. Si la guerre n'apparaît qu'en toile de fond, on sent comme elle broie les espérances des uns et des autres. Malgré tout, les habitants façonnés par la montagne et endurcis par un rude labeur vont entourer Vadim, le soutenir et lui offrir un cadeau inestimable : la confiance en soi. Une confiance qui lui permettra de continuer son chemin de vie.
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Ce roman est un énorme coup de coeur ♥ Je reste sans voix, sans mots pour décrire une telle beauté. Je suis comme Vadim/Vincent émue, dans l'incapacité d'exprimer ce que je vois/lis devant mes yeux. Tout est subtil et très bien travaillé. le vocabulaire est riche et immersif. L'auteure arrive à nous replonger dans la peau d'un enfant et nous fait découvrir les montagnes comme si c'était notre toute première fois. Nous évoluons avec ce petite garçon. Nous grandissons avec lui. Les personnages sont profonds et touchants. Chaque personnage a un rôle essentiel dans la construction de vie de Vadim devenu Vincent…
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Vadim n'en mène pas large : à douze ans il quitte, au coeur de l'hiver, les Batignolles pour un endroit inconnu : Vallorcine, au pied du Mont-Blanc. Pour des problèmes asthmatiques. du moins, c'est la raison officielle. Car il prend l'identité d'un autre petit garçon, il va devenir Vincent. Non seulement il va s'exiler de sa ville mais aussi de son identité.

Heureusement, des gens bienveillants vont être à son écoute. Auparavant il faudra d'abord apprivoiser l'environnement qui se projette devant lui : ces immenses monuments de roches enrobés de blanc, sortes de fantômes inamovibles dans lesquels on se creuse un chemin. L'arrivée est difficile mais bientôt la magie du merveilleux va opérer. Malgré l'absence des siens. Précision : nous sommes en 1943…

Roman initiatique par le personnage de Vincent/Vadim qui n'a « jamais rien vu, entendu, goûté, senti, touché » et qui va s'extasier devant la magnificence des Alpes, « rêver l'invisible » sur fond des quatre saisons. Un texte magnifique sur le pouvoir de la nature et du beau pour sauver un petit garçon de la bête immonde. La vie est pourtant rude, la nature dangereuse, à l'image du monde. Mais pour qui sait dompter ses peurs, dépasser ses limites et croire au miraculeux, une voie peut se dégager pour continuer d'escalader la vie. À ces tableau livresques – la richesse des descriptions, le défilé des couleurs, les rivières de mots font de cette fiction une pinacothèque – s'ajoutent un hymne à la montagne, à la nature, à la bienveillance humaine, celle qui tend une main avant qu'un être s'écroule et un authentique hommage aux montagnards.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Ce livre est une Ode à la nature !
Hiver 42, Vadim est obligé de quitter Paris et sa famille Direction un petit hameau niché au coeur des Alpes, près de Chamonix pour soigner son asthme. Il va lui falloir un peu de temps pour s'habituer à sa nouvelle vie mais heureusement la montagne est là, majestueuse, monumentale, énigmatique. Il y a aussi Blanche qui veille aussi sur lui avec bienveillance, Louis qui lui demande de l'appeler Pépé, Eloi et Albert qui lui apprennent les saisons, les bêtes, la nature et enfin Moinette - petite fille de 10 ans; dégourdie - moqueuse de son ignorance de citadin mais qui va le guider.
Ce roman est un mélange de douceur, de bienveillance, de partage, d'humanité avec en arrière plan la guerre.
C'est aussi un récit initiatique, celui de Vadim devenu Vincent qui va mettre du temps à apprivoiser sa nouvelle identité.

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Vadim un petit garçon de 12 ans quitte Paris pendant la guerre. Il rejoint Vallorcine dans les Alpes à la frontière suisse. Là -bas, il devient Vincent. Il est hébergé chez Blanche. Il découvre la vie pastorale
Ce roman initiatique est une ode à la bienveillance, à la vie, à la montagne, au temps qui passe….
Vallorcine semble préservée de la guerre, guerre qui est loin mais présente à la fois
Au travers des yeux « urbains » de Vincent mais surtout de ses yeux d'enfant, le lecteur s'immerge dans la vie montagnarde des années 40. le rythme des saisons, les travaux des champs, l'entraide des habitants, la vie scolaire, les noms de fleurs, la faune avec les chamois, marmottes…..L'auteur laisse le temps au temps.
Un coup de coeur !
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J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre que je conseille de déguster à petites lampées tant il est riche dans ses descriptions et évocations de la montagne.
On sent que l'auteure aime à la fois les paysages, la flore, la faune et ce que les saisons en font, dans ces pays d'en haut.
Vadim/Vincent, enfant juif et asthmatique est envoyé à Vallorcine ( Vallée de l'ours) dans une famille de paysans montagnards au cours de l'hiver 1943. Ce dépaysement lui procure une infinité de sensations, il est subjugué par la montagne et se prête avec bonne grâce à toutes les activités locales, grâce à l'amitié de Moinette, qui l'initie et veut le garder pour elle jalousement.
Avec le défilé des saisons, on a également le défilé des couleurs et des occupations diverses, l'auteure, avec minutie nous initie en même temps que Vincent à tous ces gestes aujourd'hui disparus ou transformés, comme si ce livre voulait en garder la mémoire.
La langue de l'auteure est riche, dense et restitue avec précision toute cette vie à hauteur d'enfants qui ne connaissent pas l'ennui.
Il me semble que le plaisir de la lecture est plus grand encore lorsqu'on a déjà une familiarité avec ces lieux, ce qui est mon cas.
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Vadim, Vincent, deux prénoms pour un même garçon fragile à cause de son asthme.
Valentine Goby nous emporte dans les Alpes, un monde totalement inconnu pour moi, elle nous transmet très bien les émotions des habitants qui vivent au rythme des saisons. Vadim est recueilli pendant la guerre, la tension dramatique de la situation est palpable, j ai été tres touchée par les séparations successives vécues par ce jeune garçon.
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