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Critique de Nio


Nio
08 septembre 2017
Le vagabond des limbes est une série de SF voisine de Valérian et Laureline.
Crée dans le même temps et elle aussi adoptant les codes du Space-Opéra, elle a l'avantage d'être similaire à sa lointaine cousine dans la volonté d'aborder des thèmes actuels en les détournant d'une autre manière mais s'en détache pourtant totalement en proposant un univers dont l'imaginaire n'a aucune limite et se permet un peu tout, le tout parsemé de considération métaphysiques régulières et d'une pointe d'érotisme décalé.

Avec ses longs tunnels de dialogues et de textes, parfois lourdement explicatifs et trop littéraires pour un art qui sait aussi vivre de l'image (et parfois se faire totalement muet), elle a quand même quelques défauts qui la rendent assez imparfaite (tout en augmentant de l'autre côté la fascination pour tout le reste). La surabondance de texte donc mais aussi un univers complètement coloré qui pourra passer pour kitsch aux yeux de certains (de beaucoup ?). C'est ce qu'on appellerait un peu péjorativement "de la SF de papa", de la science-fiction donc qui aurait un peu vieillie par rapport aux préoccupations actuelles.

Et pourtant. La série arrive encore à faire rêver, et interroger.

En fil rouge dès le premier tome, une femme rêvée dont on apprendra qu'elle ne semble qu'exister qu'en rêve. Comment dès lors la rejoindre quand on est persuadé du contraire, et qu'elle existe, bien vivante, dans cette galaxie ou une autre...

Voire un autre monde. Une autre dimension.

Je vous avais dit que ça pouvait partir très loin. Dans le tome d'après (Les démons du temps immobile, tome 4), Axle par le biais d'un shaman humanoïde essaye même de retrouver cette femme en partant dans le monde de ses souvenirs, de ses doubles passés et à venir. Encore plus loin ("Quelle réalité, papa ?" - tome 6), c'est Philip. K. Dick qu'on mélange sous acide pour une planète Terre des 70's où Axle débarque pour tomber sur une réalité qui se barre méchamment en vrille (Godard et Ribeira n'hésitant pas à dessiner des nazis et des camps de concentration ...en pleine Californie !).

Ici, dès le début, nos héros, Axle Munshine et son jeune comparse Musky (tels Batman et Robin) tombent dans une espèce de Blob pour n'en réchapper in extrêmis que pour se vautrer face à des chasseurs de primes... qui ont dans l'idée de vendre ensuite leurs corps. Car dans le futur, si l'on est trop vieux, rien n'empêche d'aller dans un hôpital spécialisé pour prendre le corps inanimé d'un petit jeunot ou d'une petite nana. Ethique ? Quelle éthique, papa ? Et ce n'est que la moindre des surprises de ce tome comme des suivants....

Pas étonnant qu'Axle, cet aventurier poursuit une femme nommée Chimeer.
Chimeer elle est, chimère, elle risque de rester...
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