AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de GeorgesSmiley


Cinquième Robert Goddard et toujours le même plaisir de tourner les pages. Quand le temps est maussade, que mes dernières lectures ont un ton général tragique, déprimant ou nostalgique, je « prends un Goddard », un peu comme on prend son cocktail favori, celui qui ne surprend plus mais qu'on apprécie toujours.
Comment expliquer cet à priori ? le goût du mystère, d'abord. Avec Robert Goddard, on n'est jamais déçu si on aime les histoires compliquées. Lorsque la vérité éclate à mi-roman, tout étonné on se demande, la première fois, pourquoi si tôt et pourquoi faut-il continuer à lire puisqu'on sait tout. Bien sûr, on ne sait rien et, de chausse-trappes en rebondissements, on découvre que la vérité de mi-roman n'était qu'un faux semblant. La qualité et le soin qu'il apporte au cadre de ses histoires ensuite. Il nous promène souvent dans le quadrilatère (au sud-ouest de Londres) Oxford-Portsmouth-Plymouth-Bristol, qu'il semble bien connaître et qu'il dépeint mieux qu'un guide touristique. Ici, une grande partie de l'intrigue se passe en Cornouailles. le lecteur conquis ne rêve plus que de suivre les pas de ses personnages, même s'il faut affronter un ciel noir d'orage ou une ondée fine et pénétrante de printemps pour apercevoir l'arc-en-ciel au-dessus des falaises du Cap Lizard.
Ses héros enfin. Comment disait-on ? Fleurs bleues ? Un regard, un moment partagé, une sensation et les voilà partis, transis comme des adolescents, prêts à toutes les folies juste pour espérer, retrouver ou se souvenir de la Femme qui a incendié leur coeur et leur esprit. Victimes de machinations, du hasard ou de leurs erreurs de jeunesse, ils sont les héros des occasions perdues, acceptant de se mettre en danger en abandonnant sans hésiter routine et sécurité pour vivre une aventure dont la flamme amoureuse est le plus souvent le ressort essentiel. Ici, pas de beauté fatale mais la fidélité à une amitié d'enfance qui resurgit aussi brusquement que tragiquement. Comme d'habitude, on compulse de vieux journaux, de mystérieuses photos, des carnets intimes à la recherche d'une vérité toujours fuyante, toujours différente. On interroge les amis, les parents, les témoins d'une histoire ou d'une vie qui ramènent toujours au mystère et, pour tout dire, c'est très agréable. Qu'importe les petites invraisemblances, le lecteur que je suis en redemande.
Goddardophile un jour, Goddardophile toujours !
Commenter  J’apprécie          272



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}