La vie et l'oeuvre de PC peut être divisée en quatre, comme les quatre journées dans « le soulier de satin ». La première de 1865 à 1886 montre une naissance à l'autre, la venue au monde jusqu'à la conversion. La deuxième de 1886 à 1906, le fleuve claudien creuse son lit. Ce sont les années de luttes de tumulte intérieur. La troisième journée de 1906 à 1927. En pleine possession de ses moyens, Claudel crée de toutes parts. La quatrième de 1927 à 1955. En création PC passe de la création artistique au commentaire biblique.
Dans le chapitre « claudications », nous pouvons lire :
Claudel écrit dans son journal : « Ma soeur, quelle existence tragique. A trente ans, quand elle s'est aperçue que Rodin ne voulait pas l'épouser, tout s'est écroulé autour d'elle et sa raison n'y a pas résisté.
A l'occasion de l'exposition Camille Claudel organisée au musée Rodin en novembre-décembre 1951, PC déclare : « L'oeuvre de Camille est tout entière l'histoire de sa vie. »
PC exprime la proximité qui existe entre sa soeur et lui. « Je suis comme ma soeur Camille, d'un caractère violent, orgueilleux et peu sociable ».
Dans le chapitre : « A quoi employer les mains », l'auteur reprend les paroles de PC énoncées après sa conversion à N.D. de Paris. « J'étais debout dans la foule […] En un instant mon coeur fut touché et je cru …
PC a écrit deux versions de jeune fille Violaine, trois devrait-on dire car l'annonce faite à Marie en est un nouveau prolongement.
Il n'est pas aisé de comprendre les pièces de PC. L'auteur explique fort bien l'Annonce faite à Marie. Il ajoute, l'histoire est un décalque de l'histoire sainte. Des fils invisibles relient l'humanité souffrante aux évangiles.
En Chine, le Consul PC parachève le travail commencé à Notre Dame et y approfondit sa formation religieuse.
Dans le chapitre « L'amour couronné par son impossibilité », il est bien entendu question de sa rencontre de Rosalie Vetch sur le bateau qui relie Marseille à la Chine. PC fait de Rosalie Vetch, jeune femme mariée avec quatre enfants, sa maîtresse. Elle a même vécue quelques temps dans sa vaste demeure de Fou-tcheou. Cet amour insensé est coulé dans l'écriture de « Partage de midi » où Claudel est Mesa et Rosalie Ysé.
le chapitre « Prendre Dieu au mot » couvre la quatrième période mentionnée en début de chronique où Claudel pratique de l'exégèse biblique.
« Puis-je rendre aux autres un peu un peu de cette joie dont je suis rempli », écrit Claudel à
Gide. Cette joie de Claudel, j'avoue avoir difficile à la saisir.
Emmanuel Godo, en tous cas, l'associe au titre de son livre.
Le livre d'
Emmanuel Godo est riche en diverses facettes de l'homme Claudel mais également en approche de ses oeuvres littéraires et ses nombreux écrits après lectures de passages bibliques. C'est donc un livre riche en renseignements dans lequel il est intéressant de se replonger. Cependant, je n'ai pas beaucoup aimé la façon dont l'ensemble du contenu est présenté. Beaucoup de renseignements constituent une soupe pleine de morceaux indigestes. Syn
thèse et commentaires en sont rendus très difficile.
Le livre se termine par une brève anthologie, une chronologie de la vie de PC et une bibliographie reprenant vingt et un ouvrages référencés.