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Critique de ElGatoMalo


Roman picaresque avant d'être roman de science-fiction, il conte à la première personne les aventures d'un dénommé Domingo Gonsales. Ce jeune homme de petite taille mais de bonne famille, originaire d'Espagne, nous explique comment il a abandonné ses études en empochant le financement de ses parents pour aller trouver fortune dans le nord de l'Europe où la guerre oppose le prince d'Orange et de Maréchal de Cossé. Soldat de fortune, au service des français donc, c'est en assassinant son premier prisonnier pour le dépouiller de toutes ses richesses et en réalisant quelques bénéfices douteux sur le dos de son protecteur qu'il revient cousu d'or en son pays ; là, on le marie presque contre son gré à la fille d'un riche marchand ; ce dernier ayant un sens très développé des affaires, sa fortune ne fait que grandir et il vit très à l'aise.

Malheureusement querelleur (il faut bien qu'il ait d'autres défauts ce brave homme pour varier un peu les plaisirs de l'histoire), quoique minuscule bretteur, il tue en duel un de ses parents (peut-être du coté de sa femme, ce n'est pas précisé mais on l'imagine facilement) et doit s'enfuir en attendant que l'affaire se règle... à l'amiable (pouvait-on réellement racheter le prix du sang en ce temps-là ?). Mais, évidemment, ce ne sera pas le cas, puisqu'il devra faire face au retour d'un ennuyeux fanfaron de voyageur, lointain parent du second homme qu'il a occis. Ce fâcheux refuse tout compromis raisonnable et n'exige pas moins que le quart des possessions du mini-héros, ce qui n'est évidemment pas concevable ("mini" mais près de ses sous quand même, le bonhomme). Laissant la moitié de sa fortune à sa femme et à ses deux enfants (dont il parle souvent mais qu'il n'est pas si pressé de retrouver malgré tout, même s'il s'en défend à longueur de page), il part donc vers les Indes pour continuer à faire fructifier ce qu'il lui reste de richesse.

Il semble réussir dans cette affaire puisqu'il multiplie (à ce qu'il dit) son capital par dix mais, à nouveau, par un autre malheureux concours de circonstances, il se retrouve abandonné sur une île avec un serviteur noir qui n'a d'autre velléité que de s'éloigner le plus possible de lui (on se demande bien pourquoi ? petit mais contrariant quand même, dirait-on ? vision d'un nain espagnol par un auteur anglais, rappelons-le !).

Par hasard, il se trouve sur ce bout de rocher quelques oiseaux dociles qu'il dresse à porter différentes choses et, en fin de compte, un panier assez large pour qu'il puisse monter dedans (c'est un être de petite taille, ne l'oublions pas), et s'élancer dans les airs. Cette astuce pourrait lui permettre de s'échapper de son île mais il se trouve qu'après une ou deux années ( le personnage est visiblement pressé de rentrer chez lui pour retrouver ces chers enfants qui lui manquent tant !), un bateau espagnol les recueille pour les rapatrier : lui, son serviteur et ses oiseaux dressés. La malchance le poursuivant, son navire croise des corsaires anglais. N'écoutant que son courage, il s'envole dans son étrange attelage d'oies dressées et, après un rebond sur une île proche qu'il doit fuir aussi (les peuples du monde entier semblent s'être ligués conte lui), monte pendant des jours vers l'astre de la nuit, en faisant, au passage, une halte au purgatoire, semble-t-il ?
...

Difficile à lire dans son édition originale, tant par l'expression qui est désuète et une ponctuation fortement attachée à son siècle que par les répétitions plutôt assommantes ; quand au style des imprimeurs de l'époque, il n'arrange vraiment rien à l'affaire : des syllabes entières sont remplacées par des caractères différents, les s longs aussi. Un vrai calvaire de lecture qui gâche nettement l'ironie et l'humour. Une version "modernisable" (merveille de l'informatique) est disponible sur wikisource ( voir l'adresse sous ce billet).
Lien : https://fr.wikisource.org/wi..
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