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Correspondance de Goethe et Schi... tome 2 sur 1
EAN : 9782070739431
600 pages
Gallimard (24/11/1994)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Correspondance, 1794-1805
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An Goethe.
Iéna le 7 septembre 1794.

C’est avec plaisir que j’accepte votre chère invitation à W., mais avec la demande sérieuse que vous ne comptez pas sur moi en aucun morceau de votre ordre domestique, parce que malheureusement, mes convulsions me rendent ordinaire de consacrer toute la matinée à dormir, parce qu’elles ne me laissent pas tranquilles la nuit, et jamais je ne serai jamais aussi bon de pouvoir compter sur une certaine heure pendant la journée. Vous me permettrez donc de me considérer dans votre maison comme un parfait étranger qui n’est pas pris en considération, et en m’isolant totalement, d’éviter l’embarras de laisser quelqu’un d’autre dépendre de mon bien-être. L’ordre qui fait du bien à tout autre être humain est mon ennemi le plus dangereux, car je ne dois faire quelque chose en particulier que dans un certain temps, donc je suis sûr que cela ne me sera pas possible.

Je vous prie de m’excuser pour ces préliminaires que j’ai dû faire prédire par la suite pour rendre possible mon existence auprès de vous. Je demande simplement la liberté d’être malade avec vous.

J’ai déjà commencé à vous offrir un séjour chez moi quand j’ai reçu votre invitation. Ma femme est allé à Rudolstadt avec l’enfant pour trois semaines pour éviter les feuilles que M. Humboldt a inoculées à son petit. Je suis toute seule et je pourrais vous donner un appartement confortable. À part Humboldt, je vois rarement quelqu’un, et depuis longtemps, aucune métaphysique n’a franchi mon seuil.

Le char de Ramdohr m’a rendu bizarre. Quand j’ai feuilleté le premier, j’ai eu peur de son écriture insensée et de sa philosophie horrible, et je l’ai renvoyé par-dessus le cou et la tête du libraire. Plus tard, quand j’ai trouvé dans un journal savant quelques passages de son écriture sur l’école néerlandaise, j’ai gagné une meilleure confiance en lui et j’ai repris son charisme, qui ne m’a pas été tout à fait inutile. Ce qu’il dit en général sur les sensations, les goûts et la beauté est certes très insatisfaisant et, pour ne pas dire pire, une véritable philosophie impériale; mais j’ai trouvé très utile le théile empirique de son livre, dans lequel il parle du caractéristiques des différents arts et détermine à chacun leur sphère et leurs limites. On voit qu’il est ici dans sa sphère, et qu’en séjournant longtemps sous des œuvres d’art, il a acquis une compétence de goût, certes pas méchante. Ici, dans ce thé, parle l’homme enseigné qui, là où il n’y a pas une voix décisive, mais qui compte. Mais il se peut qu’il perde totalement pour vous le Werth qu’il a dû avoir ici pour moi, parce que l’expérience sur laquelle il s’appuie est quelque chose que vous connaissez et que vous n’avez donc pas pu trouver quelque chose de nouveau chez lui. C’est précisément ce que vous cherchiez qu’il a eu un accident au plus haut point, et vous n’avez pas besoin de ce qu’il a réussi. Cela devrait m’étonner que les Kantiens le laissent partir tranquillement, et que les adversaires de cette philosophie ne cherchaient pas à renforcer leur parti par lui.

Puisque vous avez lu ce fragment de moi sur le sublime, j’en mets ici le début, où vous trouverez peut-être quelques idées qui peuvent déterminer l’expression esthétique de la passion. Quelques précédents essais de moi sur les objets esthétiques ne me satisfont pas assez pour vous les présenter, et quelques-uns plus tard, qui ne sont pas encore imprimés, je vais apporter avec moi. Peut-être que vous vous intéressez une recension de moi sur les poèmes de Matthissons dans la A.L. Z. qui sera distribuée cette semaine. Dans l’anarchie, qui règne encore dans la critique poétique, et dans le manque total de lois objectives du goût, le juge d’art est toujours très embarrassé lorsqu’il veut soutenir son affirmation par des raisons ; Parce qu’il n’y a point de code sur lequel il pourrait se prévaloir. Pour être honnête, soit il doit se taire, soit être à la fois le législateur et le juge (ce que l’on n’aime pas toujours). J’ai pris le dernier parti dans cette recension, et avec quels droits ou quel bonheur, c’est ce que je préfère entendre de votre part.

C’est comme ça que j’obtiens la recension et que je l’y mets.

Fr. Schiller.
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Iéna, 23 août 1794.
On m’a apporté hier l’agréable nouvelle de votre retour à Weimar. Nous avons donc l’espoir de vous revoir bientôt parmi nous ; pour ma part, je le souhaite de tout mon cœur. Mes derniers entretiens avec vous ont mis en mouvement la masse entière de mes idées ; ils ont touché à un sujet qui m’occupe vivement depuis plusieurs années. Sur bien des questions que je n’avais pas complétement éclaircies, la contemplation de votre esprit (je ne puis désigner autrement l’impression générale de vos idées sur moi) a jeté une lumière inattendue. Ce qui me manquait, c’était un objet, un corps pour soutenir mes spéculations ; vous m’avez mis sur sa trace. Votre regard observateur, qui se repose sur les choses, si tranquille et si clair, vous met à l’abri des écarts auxquels se laissent aller si facilement et la spéculation et l’imagination, cette faculté supérieure, et qui n’obéit qu’à elle-même. Ce que l’analyse cherche péniblement, votre intuition pénétrante le saisit d’un seul coup et bien plus complètement ; et c’est parce qu’elle forme en vous un tout indivisible, que votre richesse vous est cachée ; car il est malheureusement vrai qu’on ne connaît que ce qu’on divise. Aussi des esprits tels que le vôtre savent-ils rarement à quelle profondeur ils ont pénétré, et combien ils ont peu besoin de faire d’emprunts à la philosophie qui ne peut, au contraire, rien apprendre que d’eux. Décomposer ce qui lui est une fois donné, est, en effet, son seul pouvoir ; mais donner un objet à ce travail n’est pas l’affaire de l’analyse ; c’est le propre du génie qui, sous l’influence obscure mais sûre de la pure raison, enchaîne ses conceptions d’après des lois objectives.

Depuis longtemps déjà, quoique de loin, j’observe la marche de votre esprit, et je considère avec une admiration toujours nouvelle la voie que vous vous êtes tracée. Vous cherchez ce qu’il y a de nécessaire dans la nature ; mais vous le cherchez par une route si difficile, que tout esprit moins puissant que le vôtre se garderait de s’y engager. Vous embrassez la nature tout entière, pour vous éclairer sur les détails, et c’est dans l’universalité de ses manifestations que vous cherchez l’explication fondamentale des individus. De l’organisme le plus simple, vous vous élevez pas à pas à un organisme plus compliqué, afin de construire enfin génésiquement, à l’aide des matériaux de l’édifice de la nature tout entier, le plus compliqué de tous les organismes, l’homme. En retrouvant ainsi l’enchaînement des créations successives de la nature, vous cherchez à pénétrer les mystères les plus cachés de son art ; idée grande et vraiment héroïque, qui montre suffisamment combien votre esprit sait maintenir dans une belle unité l’ensemble de ses conceptions ! Vous ne pouvez jamais avoir eu l’espoir que votre vie suffirait pour atteindre un tel but ; mais ouvrir une telle voie est plus beau que d’en parcourir jusqu’au bout aucune autre ; et comme Achille dans l’Iliade, vous avez choisi entre Phtie et l’immortalité. Si vous étiez né en Grèce, ou seulement en Italie, et qu’une nature choisie et un art idéaliste vous eussent entouré, dès le berceau, votre route aurait été singulièrement abrégée ; peut-être même eût-il été absolument inutile de vous y engager. La première intuition des choses vous aurait découvert la forme du nécessaire, et, dès les premiers essais, le grand style se serait développé en vous. Mais comme vous êtes né en Allemagne, comme votre esprit grec a été jeté au milieu de cette nature septentrionale, il n’y avait d’autre alternative possible pour vous que de devenir un artiste du Nord, ou de rendre à votre imagination, par le secours de la pensée, ce que la réalité lui refusait, et de tirer du fond de vous-même, suivant une méthode rationnelle, toute une Grèce véritable. A ce moment de la vie où l’âme se forme un monde intérieur à l’image de celui qui l’environne, entouré de formes imparfaites, vous aviez comme reçu en vous une nature sauvage et septentrionale ; mais votre génie, triomphant de ces matériaux défectueux, reconnut leur imperfection par une révélation intérieure que la connaissance de la nature grecque vint plus tard confirmer extérieurement. Il vous fallut alors corriger, d’après le modèle plus parfait que s’était formé votre esprit créateur, la vieille et imparfaite nature déjà entrée dans votre imagination, et vous n’avez pu y réussir qu’en suivant la direction donnée par de pures conceptions. Mais cette direction logique que l’esprit de réflexion est contraint de prendre, ne s’accorde pas avec la direction esthétique, suivant laquelle seule il peut créer. Vous avez donc un travail de plus à accomplir : comme vous vous êtes élevés d’abord des données de l’expérience sensible à l’abstraction, il vous a fallu, à l’inverse, transformer les pures conceptions de l’esprit en images, et les pensées en sentiments ; car ce sont là les seuls agents qui puissent servir aux créations du génie.

C’est ainsi que je juge la marche de votre esprit ; ai-je raison ? vous pouvez le savoir mieux que personne. Mais ce que vous ne savez pas, sans doute, parce que le génie demeure toujours pour lui-même le plus impénétrable des mystères, c’est l’admirable accord de votre instinct philosophique avec les plus purs résultats de la raison spéculative. Au premier abord, on pourrait croire qu’il n’y a rien de plus opposé que l’esprit spéculatif qui part de l’unité, et l’esprit intuitif qui part de la diversité. Si pourtant le premier cherche avec franchise et sincérité à se rapprocher de l’expérience ; si le second, avec une énergie active et libre, s’efforce d’atteindre la loi, ils ne peuvent manquer de se rencontrer à moitié chemin. L’esprit intuitif, il est vrai, n’a affaire qu’aux individus, l’esprit spéculatif qu’aux genres. Mais si l’esprit intuitif est créateur, et cherche dans les données de l’expérience le caractère de nécessité qu’elles recèlent, les objets de sa création seront des individus, sans doute, mais des individus revêtus des caractères du genre. Si, à son tour, l’esprit spéculatif est vraiment créateur, et ne perd pas de vue l’expérience, tout en s’élevant au-dessus d’elle il ne produira que des types généraux ; mais ces types conserveront la possibilités de la vie, et auront avec les objets réels des rapports fondés.

Mais je m’aperçois qu’au lieu d’une lettre, c’est une dissertation que je suis en train d’écrire ; pardonnez-le-moi en pensant au vif intérêt que ce sujet m’a inspiré ; et si vous ne reconnaissez pas votre image dans ce miroir, n’allez pas, pour cela, je vous en supplie, le rejeter loin de vous.

M. de Humboldt voudrait garder quelques jours encore le petit écrit de Moritz ; je l’ai lu moi-même avec un grand intérêt, et je lui dois plus d’un enseignement important. C’est un plaisir véritable de pouvoir se rendre clairement compte d’une manière de procéder tout instinctive, qui pourrait facilement conduire à l’erreur, et de rectifier ses sentiments par des lois. Lorsqu’on poursuit le cours des idées de Morizt on voit peu à peu une belle ordonnance pénétrer l’anarchie de la langue, et si l’on découvre à cette occasion à la fois l’imperfection et les limites de notre idiome, on apprend aussi à connaître sa force, et l’on sait comment et à quoi on peut l’employer.

L’ouvrage de Diderot, surtout dans la première partie, est fort intéressant, et, pour un semblable sujet, il est traité avec une décence des plus édifiantes. Permettez-moi de le garder aussi pendant quelques jours encore.

Il serait bon qu’on pût bientôt mette le nouveau journal en train ; dans le cas où il vous serait agréable d’ouvrir vous-même la première livraison, je prendrais la liberté de vous demander si vous ne voudriez pas y faire paraître votre roman, parties par parties. Que vous le destiniez ou non à notre journal, vous me feriez une grande faveur, si vous vous vouliez bien me le communiquer. Mes amis et ma femme se rappellent à votre bon souvenir.

Je suis avec un profond respect votre très-obéissant serviteur,

Schiller.
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A Goethe.
Iéna, le 2 janvier 1798.

C’est pour moi un bon présage que c’est vous que j’écris pour la première fois sous la nouvelle date. Le bonheur que vous avez cette année est aussi bon que dans les deux dernières années, je ne peux rien vous souhaiter de plus. Je voudrais moi aussi avoir la joie de cette année de faire le meilleur de ma nature dans une oeuvre que vous avez fait avec la vôtre.

L’alternance entre la réflexion et la production est vraiment enviable et admirable. Les deux affaires se séparent complètement en vous, et cela fait justement que les deux sont exécutés comme des affaires aussi pures. Ils sont vraiment aussi longtemps que vous travaillez dans l’obscurité et la lumière n’est qu’en vous: et quand vous commencez à réfléchir, la lumière intérieure sort de vous et irradie les objets pour vous et Les Autres. Chez moi, les deux types d’action se mélangent, et pas très pour le salut de la cause.

De Hermann et Dorothea, j’ai lu récemment une recension dans le Nürnberger Zeitung, qui me confirme une fois de plus que les Allemands n’ont de sens que pour le sens général, pour l’avis et pour le sens moral. La guérison est pleine de bonne volonté, mais elle n’y est pas non plus quelque chose qui montrait un sentiment de poésie ou trahissait un regard dans l’économie poétique de l’ensemble. Ce n’est qu’à des endroits où le brave homme s’accroche, et de préférence à ceux qui vont en général et en largeur, et qui vous en prennent à cœur.

Peut-être avez-vous déjà vu ou entendu parler de l’étrange livre de Retif: Coeur humain dévoilé ? Je l’ai lu dans la mesure où c’est fait, et malgré tout ce qui est répugnant, je m’en révolte beaucoup. En effet, une nature aussi sensuelle ne m’est pas apparue et la diversité des personnages, particulièrement féminins, à travers lesquels on est guidé, la vie et la présence de la description, la caractéristique des mœurs et la représentation de l’être français dans une certaine classe populaire doit s’intéresser. Pour moi, qui a si peu d’occasions de puiser de l’extérieur et d’émousser les gens dans la vie, un tel livre, quelle que soit la classe dans laquelle je compte le Cellini, a une valeur inestimable.

Ces jours-ci, à mon grand plaisir, j’ai lu dans le journal d’intelligence du Lit une déclaration du plus jeune Schlegel qu’il n’avait plus rien à voir avec l’éditeur du Lyceum. C’est ainsi qu’est arrivée notre prophétie que ce volume ne durera pas longtemps !

Vivre au revoir pour aujourd’hui; J’attends demain une annonce précise sur la prochaine fois que vous venez nous voir. Ma femme vous salue. J’espère revoir Meyern avec nous au moins un jour.

C’est ça.
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. An Goethe.
Jena den 31. August 1794.

Lors de mon retour de Weißenfels, où j’ai eu une réunion avec mon ami Körner de Dresde, j’ai reçu votre avant-dernière lettre, dont le contenu m’a été doublement agréable. Car je vois que, dans ma vision de votre être, j’ai rencontré votre propre émotion et que vous n’aimez pas la sincérité avec laquelle j’y ai fait parler mon cœur. Notre connaissance tardive, mais qui me donne de belles espérances, est une fois de plus une preuve de combien il vaut souvent mieux faire le but pour faire le hasard que de l’anticiper par trop d’affaires. Quel que soit le vif de mon désir d’entrer dans un lien plus proche avec vous qu’entre l’esprit de l’écrivain et son lecteur le plus attentif, je comprends parfaitement que les voies si différentes sur lesquelles vous et moi marchions ne pouvaient pas nous mener ensemble plus tôt, que maintenant, avec profit. Maintenant, je peux espérer que, tant qu’il reste encore du chemin, nous nous convertirons en communauté et avec d’autant plus de bénéfices que les derniers compagnons ont toujours le plus à se dire lors d’un long voyage.

N’attendez pas chez moi une grande matière riche d’idées: c’est ce que je vais trouver chez vous. Mon besoin et mon aspiration est de faire de peu de choses, et si vous connaissez mieux ma pauvreté dans tout ce que l’on appelle la découverte acquise, vous trouverez peut-être que j’y suis parvenu dans certaines pièces. Parce que mon cercle de pensée est plus petit, c’est pourquoi je le passe plus vite et plus souvent, et c’est pour cela que je peux mieux utiliser mon petit bazar, et créer une diversité qui manque au contenu par la forme. Vous cherchez à simplifier votre grand monde d’idées, je cherche de la variété pour mes petites possessions. Vous avez un royaume à gouverner, moi juste une famille un peu nombreux de concepts que je voudrais étendre à un petit monde.

Votre esprit semble intuitif à un degré extraordinaire, et toutes vos forces pensantes semblent avoir compromis l’imagination, en tant que représentante communautaire. Au fond, c’est la chose suprême que l’homme peut faire de lui-même dès qu’il réussit à généraliser sa vision et à rendre son sentiment légal. Vous vous dirigez vers le haut, et à quel point vous l’avez déjà atteint ! Mon esprit est en fait plus symbolique, et donc je flotte comme une sorte d’hermaphrodite, entre le terme et le point de vue, entre la règle et la sensation, entre la tête technique et le génie. Dieß est ce qui m’a donné, particulièrement dans les années précédentes, à la fois dans le champ de la speculation et de la poésie une réputation assez gauchiste ; Parce que, d’habitude, le poète me précipitait, où je devais philosopher, et l’esprit philosophique où j’avais envie de dense. Encore maintenant, je rencontre assez souvent que l’imagination perturbe mes abstractions, et l’esprit froid ma poésie. Si je peux devenir maître de ces deux forces jusqu’à ce que chacun puisse, par ma liberté, déterminer ses limites, un beau loos m’attend encore. Malheureusement, après avoir bien connu mes pouvoirs moraux et commencé à l’utiliser, une maladie menace de saper mon physique. Il m’est difficile d’accomplir une grande révolution générale de l’esprit, mais j’aurai tout ce que je peux, et quand le bâtiment s’écroule, je me serai peut-être enfui de l’incendie.

Ils voulaient que je parle de moi-même, et j’ai fait usage de cette dénudure. C’est avec confiance que je vous mets ces aveux et j’espère que vous les accueillerez avec amour.

Je m’abstiendrai aujourd’hui d’entrer dans le détail de votre essai, qui inscrira nos conversations sur cet objet sur la piste la plus fructueuse. Mes propres recherches, effectuées d’une manière ou d’une autre, m’ont mené à un résultat assez cohérent, et dans les documents qui suivent, vous trouverez peut-être des idées qui rencontrent les vôtres. Ils ont été jetés il y a un an et demi, et à la fois dans cette considération, que pour leur raison locale (car ils étaient destinés à un ami indulgent), leur forme brute peut prétendre à des excuses. Depuis lors, cependant, ils ont reçu en moi de meilleures fondations et une plus grande certitude, ce qui devrait les rapprocher de manière inégale des vôtres.

Je ne me plains jamais assez que Wilhelm Meister soit perdu pour notre journal. Cependant, j’espère que votre esprit fécond et votre ferveur d’amitié pour notre entreprise remplaceront cette perte, et les amis de votre génie gagneront doublement. Dans la pièce de la Thalia que je fais ici, vous trouverez quelques idées de grains sur la déclamation qui ne vous déplairont pas. Tout chez nous est recommandé à votre souvenir amical, et je suis avec la plus cordiale vénération

le vôtre

Schiller.
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143. À Schiller.
Je mènerai une vie très colorée pendant les huit prochains jours. Aujourd'hui vient le règne de Darmstadt, demain c'est la cour, le dîner, le concert, le souper et la redoute. Lundi Don Juan. Le reste de la semaine est consacré aux répétitions, car les avocats d' Iffland sont le 30 et le nouvel opéra le 2 . Mais ensuite, je veux me ressaisir le plus tôt possible et voir ce que je peux réaliser. Le huitième livre, cependant, m'apparaît souvent parmi tous ces personnages étranges et j'espère qu'il sera désormais prêt à la première occasion.

Il y a un merveilleux sens de l'humour dans les dernières épigrammes que vous m'envoyez, et je les ferai donc toutes copier ; ce qui ne peut finalement pas rester dans la société se séparera comme un corps étranger.

Les papiers peints en papier requis et les bordures sont ici, finis, à ne pas avoir; J'envoie des échantillons des deux de Francfort. Le morceau de papier peint mesure une coudée de large et peut contenir vingt coudées. Il faudrait donc prendre 4 morceaux de 63 coudées et garder tout ça. Il y a un an, la pièce coûtait 1 gulden 20 kreuzers. La pièce contient 40 coudées de bordure qui arrive et coûte 3½ florins, vous en aviez donc besoin de 2. Elle aime très bien le vert, si vous la voulez plus vivante, il y a aussi de belles bordures de roses de la même largeur. Si vous me renvoyez les échantillons rapidement, je pourrais écrire à Francfort lundi soir et vous recevrez les informations demandées très bientôt. C'est plus compliqué quand tu reçois les papiers ici voulait le colorer, d'autant plus qu'Ekebrecht est actuellement très occupé par les décorations.

Vivez bien et profitez du beau temps.

23 janvier 1796.
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