On imagine l’agréable surprise de Goethe, quand il y rencontra par hasard d’anciennes connaissances et qu’il apprit la raison de leur présence à l’Hôtel de l’Épée. Il y retrouva le médecin Diethelm Lavater qu’il avait connu lorsqu’il faisait ses études à Leipzig et qui maintenant présidait la loge zurichoise ; le musicien Philipp Christoph Kayser avec lequel il avait vécu à Francfort ; enfin, le peintre Georg Friedrich Schmoll qui avait accompagné Johann Caspar Lavater en qualité de dessinateur dans cette même ville où il avait fait la connaissance de Goethe. Dans les cercles de l’Hôtel de l’Épée, Goethe se lia en outre avec le franc-maçon Salomon Landolt ; c’était un des esprits les plus avertis de son temps et Goethe le tint en fort grande estime.
Même la loge maçonnique de Francfort, respectable et solidement fondée, dont j’avais connu les membres les plus distingués, grâce à ma liaison avec Lili, m’invita discrètement à m’unir à elle. Mais dans un sentiment d’indépendance, qui plus tard m’apparut comme une folie, je repoussai tout attachement plus étroit et ne vis pas que ces hommes, bien que liés entre eux dans un sens très élevé, eussent pu être pour moi d’un commerce fort utile, leurs buts étant si voisins des miens.
Et il partit dans le libre monde. Ce fut son premier voyage en Suisse, où il oublia pour quelque temps la franc-maçonnerie et tenta de se détacher de Lili. Werther, l’amant désespéré qui préfère la mort à la contrainte du destin, ne pouvait pas encore se lier, ni par le serment du mariage, ni par celui de l’initiation.
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« Les affinités électives » de Goethe, à lire en poche chez Folio.