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Critique de gill


Un docteur Faust a réellement vécu dans le Wurtemberg à la fin du XV° et au début du XVI° siècle. Obscur, il était, sans doute un peu charlatan. Il semble s'être adonné à la magie et a beaucoup voyagé, dans la vallée du Rhin, entre la France et l'Allemagne.
La légende s'empara de ce bachelier en théologie qui fit illusion aux étudiants de son pays. Et le peuple allemand, en lui forgeant une histoire populaire, le fit entrer dans la légende.
Faust devint alors un héros littéraire qui commença sa carrière en Angleterre, le poète Marlowe en fit le héros d'une des meilleures pièces de Théâtre anglais.
Puis vint Goethe qui s'intéressa au Faust du vieux récit légendaire.
Celui-ci devint, dans son esprit, un homme passionné et exalté, capable de signer le pacte diabolique pour tout connaître de la vie.
Quand Méphistophélès entre en scène, au cours du "prologue dans le ciel", c'est comme la négation dont Dieu lui-même avoue la nécessité.
D'un défi lancé à son Dieu par le démon naîtra le duel entre Faust et Satan....
Goethe écrit, dès 1775, l'esquisse d'un"Faust" qu'il laisse pourtant incomplète. Il y revient, en 1788 seulement, lors d'un voyage en Italie et c'est une oeuvre fragmentée qu'il publie en 1790.
La première partie de "Faust", sous sa forme complète de tragédie en 4612 vers, parut en 1808.
Mais le pacte infernal signé entre Faust et Méphistophélès ne s'est ni accompli ni dénoué entièrement dans cette première partie. le lecteur a pu supposer que l'âme de Faust tombait au pouvoir du démon, pendant que celle de Marguerite s'élevait au ciel, emportée par les anges.
Mais il restait pourtant à l'auteur le droit de continuer la vie fabuleuse de son héros. Ainsi commence "le second Faust" : Faust a rafraîchi son âme et s'introduit à la cour de l'empereur comme un savant illustre, et Méphistophélès prend l'habit d'un fou de cour. L'empereur, toujours plus curieux, demande au docteur s'il peut faire apparaître des ombres.
Cette résolution prise fait reculer le démon lui-même. Faust s'élance, seul, dans l'immensité, hors de la matière, hors du temps.
Va-t-il vers les figures du passé ou vers celles de l'avenir ?....
Paru en 1956, cet ouvrage contient l'intégralité de la traduction de Gérard de Nerval, ce jeune romantique qui buvait de "l'eau des mers" dans un crâne avec les "jeunes-France".
Cette traduction, qui vit le jour en 1828, est dite inégale.
Dans la première partie, le traducteur ne fait guère preuve de son talent. Il a dix-neuf ans. Il a semble-t-il voulu éviter toute obscurité mais souvent aux dépens de la profondeur du texte. Il y fait preuve d'une légère emphase qui n'est pas chez Goethe.
Mais dans "le second Faust" tout change. Gérard de Nerval a trente ans.
La traduction est jugée remarquable d'exactitude et de force.

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