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Critique de Missbouquin


J'avoue que j'ai du mal à me sentir emballer par ce texte assez court – une centaine de pages – à mi-chemin entre le roman – il imagine ce que le tableau a pu devenir – et l'essai sur la peinture – en faisant intervenir Géricault, Delacroix et Corot. Il est vrai que je n'y connais pas trop en peinture – et en art en général – donc certaines allusions et élucubrations m'ont parues assez obscures. Néanmoins, il a réussi à éveiller ma curiosité, je me suis donc précipitée sur mon ordinateur pour retrouver les oeuvres évoquées. Ou comment transformer un roman en jeu de pistes.

En 1814, Ingres se trouve à Naples. Il y rencontre une jeune femme dans la rue, qu'il désire peindre. Cela devient le légendaire tableau de la Dormeuse de Naples, évoqué mais jamais retrouvé depuis les troubles italiens dus à la chute de Napoléon – la princesse Caroline, reine de Naples, est en effet obligée d'abandonner sa collection de tableaux. Goetz se fait donc le plaisir de partir sur les traces de ce tableau, nous faisant croiser de glorieux personnages tels Chateaubriand ou la princesse Caroline … Mais surtout il nous invite à un cours sur l'histoire de l'art au XIXe, et les relations entre le grand Ingres et tous ses successeurs, car, qu'ils l'aient admiré ou détesté, la peinture ne fut plus la même après Ingres.

Voici ensuite le célèbre Radeau de la Méduse de Géricault, avec le Noir Joseph qui est un personnage important du texte, puisque c'est à lui que Adrien Goetz confie le soin de révéler le secret de la Dormeuse de Naples.

« Tu vas voir, c'est tapé. » Mon cicerone écarta d'un coup le voile en tirant sur un cordon. le tableau, sans cadre, apparut, posé sur le damas pourpre. Ce fut la seule fois où je me suis trouvé devant La Dormeuse de Naples ; elle me parut prodigieuse. Elle était signée en petites lettres bleues ombrées de noir : J. A. D. INGRES FACIEBAT. »

Camille Corot est également l'un des narrateurs, il a entendu parler de ce tableau et le recherche activement. Toute sa vie, il mènera une quête amoureuse, celle du modèle et du tableau.

Enfin c'est au photographe italien Teodorico de prendre la parole, ami proche de Géricault qui fut longtemps soupçonné d'avoir conservé le tableau de son ennemi Ingres.

Quoiqu'il en soit, La Dormeuse n'a toujours pas réapparu, malgré l'enquête récente de Véronique Burnod (lire le Tableau disparu paru en 2006), qui va jusqu'à soulever l'idée que le tableau aurait été recouvert par un autre dessin … En attendant, l'énigme n'est pas résolue, et nous devons donc nous contenter d'un croquis dessiné de mémoire par Ingres, seule trace de cette mystérieuse Dormeuse, qu'Adrien Goetz a fait revivre durant une centaine de pages, nous entraînant dans un beau voyage italien.

Un roman à trois voix intéressant, mais qui pêche selon moi par un style sans passion, sans poésie, heurté qui m'a empêché de prendre un réel intérêt à cette lecture, malgré son originalité.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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