AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 1210 notes
5
43 avis
4
25 avis
3
14 avis
2
5 avis
1
0 avis
Je m'attendais à une oeuvre triste le titre m'a induite en erreur. J'ai été très agréablement surprise, j'ai découvert une oeuvre très drôle, de cet humour, comme dit une babéliote, fait de férocité et de tendresse, où Gogol n'est pas tendre avec ses contemporains. Je suis restée sur ma faim parce que Gogol nous offre une première partie exceptionnelle et s'est laissé aveuglé par son obsession de vouloir écrire un chef d'oeuvre et n'a jamais réussi à en écrire la fin ( écrite et détruite plusieurs fois). La deuxième partie d'après ce que j'ai compris a été compilée après sa mort et c'est ce qui explique les nombreuses lacunes. Comme on dit le mieux est l'ennemi du bien.
Commenter  J’apprécie          213
Nabokov a présenté ce livre comme un prodigieux poème épique... Humour, quand tu me tiens !! J'avoue devoir être totalement hermétique à la poésie alors...

Tout d'abord les points forts : (..) voilà c'est fait...
Puis les points légèrement irritants : un ennui de lecture qui m'a fait parfois demander si je ne frôlais pas le coma éveillé (d'où les deux étoiles pour la prouesse médicale), des phrases interminableeeeeeeeeeeeeeeeees, une absence totale de rythme, un récit entrecoupé très régulièrement de mises au point auteur/lecteur dignes des plus grands dialogues du mime Marceau, bref, ma première expérience Gogolienne largement en-dessous de mes pauvres attentes !!!

Un problème d'insomnie, Les âmes mortes et bonjour m'sieur Morphée !!!
Commenter  J’apprécie          213
J'avais lu les Âmes Mortes à 16 ans je crois. C'était trop jeune. Je viens de le relire dans la traduction qui m'a paru très bonne de Mme Anne Coldefy-Faucard, chez Verdier édition.

Gogol, quel étrange écrivain... quel écrivain à part dont on sent tout le soin et sans doute tout le mal qu'il s'est donné et la sueur qu'il a versé à peaufiner cette oeuvre, se redonnant du coeur à l'ouvrage par ses interludes où l'auteur interpelle le lecteur (passez-lui cette fantaisie, Gogol est un auteur qui vous veut du bien).

Cette histoire de petit truand (sur une idée de Pouchkine), celle-ci ou une autre, au fond, ne l'intéresse pas : ce que Gogol aime et veut atteindre c'est l'art pour l'art, le style, l'effet de surprise, la saveur des mots et des situations, des êtres et des choses, le sens du détail, du dialogue bien senti, de l'absurde, et du rire (un rire humain, savoureux, jamais vulgaire, ni cynique ni fielleux - un rire qui semblera peut-être, aux plus blasés d'entre nous, un peu désuet, un peu passé).

Cette histoire n'est donc qu'un prétexte à une série de portraits tous différents et toujours renouvelés, succulents, avec, en guise de fil rouge, un héros dont on apprendra le passé en fin de l'ouvrage, comme une nouvelle dans le roman. C'est drôle et c'est inattendu à chaque page. Et cela suffirait à recommander le livre et lui coller un carré d'as bien mérité. Quand...

... page 303... tombe du ciel comme de nulle part, l'Histoire du Capitaine Kopeckine... Alors, sur une dizaine de pages, Gogol touche au génie et anticipe Céline avec presque 100 ans d'avance : quelque chose d'universel, d'intemporel, de libre et de sidérant. Je viens d'apprendre que ce passage avait été supprimé par la censure de l'époque, avant d'être réécrit par Gogol pour le sauver.
Commenter  J’apprécie          200
J'ai lu ceci pour la première fois il y a plus de 45 ans, alors que je n'avais que 17 ans. J'avais déjà lu quelques nouvelles de Gogol, avec beaucoup de divertimento, mais là c'était une autre histoire : un roman solide, d'ailleurs inachevé. le style narratif fluide, le dessin drôle des personnages et l'intrigue improbable m'ont immédiatement séduit. C'était le début de ma « période russe », une fascination qui durera deux ans et s'étendra de Gogol à Tourgueniev et culminera bien sûr avec Dostoïevski et Tolstoï. Il sera reconnaissable par d'autres lecteurs passionnés.
Maintenant, bien plus tard, je l'ai relu. Et encore une fois j'ai été captivé par le style narratif détaillé et l'histoire accrocheuse. Gogol a consciemment adopté la position du narrateur omniscient, qui entraîne son auditeur dans une histoire racontée avec beaucoup de goût, avec les digressions nécessaires, des dessins de personnages saisissants, des descriptions de paysages et parfois un commentaire moralisateur. Ce qui m'a le plus frappé, c'est que l'auteur ne s'intéresse manifestement pas à Chichikov lui-même, notre futur propriétaire terrien qui rachète les noms de serfs morts afin d'acquérir un certain statut. Ce n'est qu'au chapitre 11, vers la moitié du roman, que Gogol commence à élaborer sur le caractère, la jeunesse et l'ambition de son protagoniste. Et à mon avis, l'auteur ne s'est pas tellement préoccupé du côté divertissant et picaresque des aventures de son (anti)héros, qui réussit à tromper beaucoup de monde, mais dont la fortune elle-même monte et descend. Non, ce picaresque n'est – comme dans tout roman picaresque – que l'emballage qui devrait cacher le véritable objectif de l'histoire.
Et alors, quel est cet objectif ? Eh bien, surtout dans la première partie longue (et achevée), il s'agit clairement d'un dessin de l'âme russe dans toute sa diversité, des paysans et des laquais ainsi que des bourgeois et des nobles. Gogol les dépeint avec beaucoup de goût, avec toute leur méchanceté, avec une nuance moralisatrice : oh, grands ou petits, nous ne sommes que des gens pathétiques, qui sont tous soumis aux caprices du destin et qui ont tous de petits côtés. On pourrait débattre sans fin pour savoir si la vision de Gogol de l'humanité est essentiellement misanthropique ou non, mais pour moi, ce roman et ses nouvelles expriment une véritable compassion pour la condition humaine. C'est ce qui rend cet écrivain si génial.
Il est dommage que "Âmes morts" nous soit parvenu inachevé. La deuxième partie en souffre particulièrement. Il a également un caractère un peu différent : beaucoup moins picaresque, moins un kaléidoscope de l'homme russe, mais beaucoup plus moralisateur. Avec sa grande attention envers un propriétaire foncier assidu, qui gérait son domaine de manière très efficace, Gogol semble même avoir écrit un traité pour ses collègues propriétaires fonciers. La même ambiguïté se retrouve également lorsque l'auteur parle de la Russie, avec un très grand « R » : régulièrement, et plus encore dans la 2ème partie, il loue sa patrie et le caractère unique des valeurs russes, le caractère russe, etc. ; mais la facilité avec laquelle il expose et ridiculise ses personnages de roman, et souligne même explicitement les faiblesses russes, suggère que nous devrions prendre cet éloge avec des pincettes. Il est donc inévitable de conclure que Gogol se concentrait sur l'homme universel, pas seulement l'homme russe. C'est une valeur de son oeuvre qui restera toujours attrayante.
Commenter  J’apprécie          166
Il se dit que les âmes mortes seraient une source d'inspiration du Maître et Marguerite de Boulgakov. J'ai personnellement bien plus pensé à la Steppe de Tchekhov : sauf que Gogol ne peint pas une aquarelle de son immense Russie (bien que sa nature ne soit pas absente et qu'il prenne plus d'une fois le plaisir d'en dévoiler les beautés, même derrière ses clichés les plus rustiques), mais sculpte un groupe de personnages de son temps. Et la brochette a du goût c'est le moins que l'on puisse dire : outre les aromates dans lesquels il fait mariner ses morceaux de choix (us et coutumes, défauts et qualité à la mode, accidents et grands desseins, des plus jeunes au plus âgés, des ), l'énigme des raisons pour lesquelles Tchitchikov s'attache, avec quelle obstination, à se rendre propriétaire de morts, est l'occasion d'une galerie de portraits et, par eux, des tempéraments de son peuple. En cela déjà, lire Les âmes mortes, pour les amoureux du style dans le coup de crayon, est un régal : un festival que l'on pourrait dire festin.

Quant à l'histoire, elle lui fut, cela semble connue et peu discuté, proposée par Pouchkine, sur la base d'un fait divers. On suit donc, sans se perdre, le récit malgré les digressions de Gogol (on a du style ou l'on en a pas) une histoire peu commune, pour tout dire a priori délirante mais, pourtant « vraie » et qui serait, en elle-même, symptomatique d'une Russie en perdition… car Tchitchikov n'est pas l'exception qui confirme la règle, même si, comme le dit Nabokov dans son commentaire de l'oeuvre, « Tchitchikov est un faux semblant, un fantôme enrobé de rondeurs pseudo-pickwickienne, qui tente d'étouffer l'âcre relent d'enfer dont il est imprégné sous de parfums fades qui plaisent aux nez grotesques » : à la manière du Revizor, son entreprise abracadabrante ne pouvait trouver à s'accomplir que dans un monde perverti où quand les âmes ne sont pas mortes, elles sont trop souvent petites et mesquines : l'ascension et la chute de Techitchikov est à coup sûr non pas celle d'un homme, mais bien plutôt d'un monde dans lequel « l'homme peut tomber à ce degré de crasse ladrerie, d'effacement, d'abaissement et d'anéantissement moral. »
Commenter  J’apprécie          161
Bien qu'il m'ait fallu un siècle et demi pour le finir, j'ai beaucoup apprécié Les Âmes mortes.
Il serait triste de résumer ce roman à son protagoniste Tchitchikof et à l'étrange escroquerie qu'il monte: Les Âmes mortes, c'est avant tout une plongée dans l'âme russe de province, et une plongée sans concession, bien que fort drôle et acerbe. le lecteur en vient à se demander si les âmes mortes sont bien celles six pieds sous terre achetées par notre héros ou si le reste des personnages ne se qualifieraient pas aussi!
Mais reprenons depuis le début: une âme morte, c'est un serf décédé entre deux recensements et pour lequel son propriétaire continue de payer des impôts. Au passage, oui, le servage était horrible, mais ce n'est pas le sujet.
Tchitchikof, occupé d'une quête qui en a pris bien d'autres dans les siècles aux tripes, à savoir comment devenir riche le plus vite possible, parcourt la Russie pour acheter des âmes mortes. Évidemment, il ne fait pas inscrire que les serfs sont morts sur l'acte de vente. Bénéfice pour le propriétaire qui ne paye plus d'impôt et vend, certes pas cher, une marchandise qui ne vaut rien. Bénéfice futur pour Tchitchikof, qui une fois en possession d'assez de serfs, officiellement vivant, veut se faire prêter de l'argent par les prêteurs lombards en arguant qu'il aura les moyens de rembourser, vu tous les serfs qu'il a.....
Comment il deviendra ensuite assez riche grâce à cet argent pour le rembourser ne semble au passage jamais très clair dans sa tête....
Et c'est le début d'une épopée, de villes en villes, où il arrive force misères à Tchitchikof, et surtout où nous sommes confrontés à une série de portraits plus savoureux les uns que les autres....
J'ai énormément aimé, mais si vous avez peur des longueurs ou des digressions, ce n'est peut être pas pour vous.
Commenter  J’apprécie          161
Un monument de la littérature russe du XIXe siècle qui nous berce entre l'obscurité et l'absurde. La quête de Tchitchikov - personnage grotesque - est de s'approprier des âmes. On pourrait croire à un recenseur ou à un employeur mais il n'en est rien. Cet escroc original souhaite acquérir des âmes mortes comme d'autres collectionnent des objets pour ensuite en tirer le meilleur prix.
Un roman annoncé comme un poème où l'escroquerie et la vilenie sont poussées à leur paroxysme.
Une oeuvre extraordinairement dérangeante et un auteur incontournable.
Commenter  J’apprécie          1616
Ostap Bender parcourait l'Union soviétique en quête de fortune (« Douze chaise » puis « le veau d'or », en 1928 puis 1931). Les aventures du héros d'Ilia Ilf (1897-1937) et d'Evguéni Pétrovitch Kataiev (1903-1942) étaient prétextes à moquer des travers de leurs contemporains et de la société soviétique, en dépit de la censure politique qui modifia quelques passages.

Dans « Les Âmes mortes » (1842), Tchitchikov parcourt l'Empire russe des années 1820 à la recherche d'âmes à acquérir (dans la Russie tsariste, une « âme » désignait un serf mâle). Tchitchikov cherche aussi fortune, et sans terres à cultiver il se contente de serfs décédés ! Ses voyages et rencontres sont aussi prétextes à une satire de la population russe, et des administrations corrompues. Gogol (1809 - 1852) niait avoir voulu y faire passer un message politique, ce qui n'empêche pas cette lecture. D'ailleurs la censure lui imposa quelques changements.

Pouchkine (1799-1837), avait donné à Gogol le sujet de ce roman. Ce dernier lui en fut reconnaissant. Après la mort du poète (lors d'un duel perdu), Gogol déclara : « La Russie sans Pouchkine – comme c'est étrange », et « Je n'entreprenais rien sans son conseil… Je n'ai pas écrit une ligne sans qu'il ne fût devant mes yeux… J'ai le devoir de mener à bien le grand ouvrage qu'il m'a fait jurer d'écrire, dont la pensée est son oeuvre. ».

En écrivant « Les Âmes mortes », Gogol a accompli ce qu'il estimait être son devoir. Ce roman critique habilement une société qui s'y prêtait. 180 ans plus tard le propos reste pertinent (la corruption règne encore en Russie…). Il est dommage cet ouvrage comporte autant de longueurs et digressions, rendant sa lecture plutôt fastidieuse. Par exemple, l'auteur consacre parfois plusieurs paragraphes à justifier du choix du caractère de son héros !

Gogol a inspiré Ilf et Pétrov, pour le meilleur (la satire), et pour le pire (le manque de concision, heureusement dans une moindre mesure chez Ilf et Petrov)…
Commenter  J’apprécie          153
Avec Alexandre Pouchkine, Nicolas Gogol (1809-1852) est l'un des pères fondateurs de la littérature russe. Il est l'auteur d'une oeuvre importante, pas tant par sa quantité que par sa qualité, et son influence : Dostoïevski aurait déclaré : « Nous sommes tous sortis du « Manteau » de Gogol ». A son actif, quelques poésies ; deux romans : « Tarass Boulba » (1835-1839) et « Les Ames mortes » (1842) ; et plusieurs recueils de nouvelles : « Les Soirées du hameau » (1831-1832), « Mirgorod » (1835), « Nouvelles de Petersbourg » (1835-1836), « le Portrait » (1842), « le Manteau » (1843) ; enfin une oeuvre théâtrale qui constitue un des piliers du théâtre russe (toujours avec Pouchkine) : « le Revizor » (1836) et « Les Joueurs » (1836)
Ce rapide tour d'horizon de l'oeuvre de Gogol met en évidence que l'essentiel a été écrit entre 1832 et 1842, alors que les deux romans lui ont pris plusieurs années, voire toute sa vie.
C'est particulièrement vrai avec « Les Ames mortes » : commencé en 1835 sur une idée de Pouchkine, il est constamment repris, amendé, amélioré : la première partie est éditée en 1842, il commence une deuxième partie qui ne sera éditée qu'à titre posthume.
« Les Ames mortes » est assez inclassable : c'est un roman en complète évolution : à travers le portrait d'un petit escroc, Tchitchitov, toujours encadré par Sélifane, son ivrogne de cocher, et Petrouchka, qui se signale par une odeur corporelle particulièrement puissante, Gogol trace le portrait de la société de son temps, et finalement un portrait de lui-même. Conçu au départ comme une farce, le roman évolue peu à peu vers une étude de moeurs, et même un essai moral sur la médiocrité des êtres humains, indépendamment de la classe sociale, de l'âge, du sexe, etc.
Pour un non-russe, le titre peut sembler confus, ou du moins ambigu : les âmes ne sont pas ici des principes vitaux et spirituels, moteurs, avec le coeur et l'esprit de nos existences corporelles. En russe, les « âmes » sont des serfs (esclaves, pas dix-cors) mâles, qui sont comptabilisés pour déterminer la valeur des domaines et aussi, ce qui est plus sujet à caution, l'impôt sur les propriétés. le système russe étant à l'évidence aussi clair et aussi juste que les systèmes occidentaux, toutes les arnaques sont possibles, vu la lenteur des procédures. Notre ami Tchitchitov flaire la bonne affaire, et monte une escroquerie d'envergure. Il entreprend une tournée de propriétaires en leur proposant d'acheter des « morts », ce qui dans un premier temps, ne lasse pas de les surprendre. Mais Tchitchitov, patiemment les ramène au sens précis du mot « âmes mortes » et l'accord se fait. Mais bien entendu, la vérité un jour se fait jour et notre héros doit fuir…
L'originalité de ce roman, c'est que, s'il affiche une linéarité d'intrigue (le déroulement de l'escroquerie, illustré par la diversité (très divertissante) des portraits et des situations), il marque également plusieurs ruptures de ton qui font évoluer le roman, de façon pas toujours très claire pour le lecteur : c'est ainsi que partant d'une farce paysanne, on évolue au fil du roman vers des considérations plus pessimistes, qui suivent plus ou moins le parcours de l'auteur : par exemple quand Pouchkine, son ami et mentor, meurt tragiquement, Gogol marque le coup et le côté comique du roman s'infléchit quelque peu ; idem quand la censure russe commence à s'intéresser un peu à lui. Pour écrire la seconde partie, la gageure est encore plus difficile : déprimé, paranoïaque et de plus hypocondriaque, Gogol s'enfonce un peu plus, l'inspiration ne vient pas et il met au feu une bonne partie de ses manuscrits…
Voilà pourquoi « Les Ames mortes » a un goût d'inachevé. On pense que Tchtchitov et ses deux comparses vont continuer à écumer la Russie tsariste, mais à quel prix ?
En attendant, Gogol, dans ce chef-d'oeuvre d'humour et d'observation, aura créé un type, celui de l'escroc, attachant sans être particulièrement sympathique, mais typiquement russe, à l'avant-garde des portraits que feront Tolstoï, Dostoïevski et Tchékhov, et plus près de nous Boulgakov, Pasternak et Soljénitsyne (entre autres).
Commenter  J’apprécie          152
Les Âmes mortes est une oeuvre publiée en 1842 (en Russie), par Nikolaï Gogol. J'ai lu ce livre car j'affectionne particulièrement la littérature russe du XIXème siècle, et sachant que Gogol en est un pilier. Ce fut une bonne lecture, très bonne sous certains aspects ; malgré la difficulté de ne pas avoir certains passages (jamais retrouvés ; par ailleurs, j'ai lu dans un livre relié de 1957).
Tout d'abord, l'intrigue m'a plu, cheminer avec Tchitchikov, grand arnaqueur éloquent, est plaisant. On découvre les paysages russes, et les pensées de Gogol (la première partie de son ouvrage a été désapprouvée par beaucoup de russes à sa publication car il peignait la Russie en noir, et bien, j'ai tout de même senti qu'il aimait énormément son pays !). Les moeurs étrangères d'une Russie révolue fait tout de même rêver/voyager, même si Gogol s'amuse à disséquer tous ses vices. L'auteur, qui écrivait à Rome ou à Paris, se met parfois soudainement à la décrire avec un lyrisme emporté, et l'on peut se joindre à son exaltation. J'ai particulièrement apprécié ses personnages « hauts en couleur », d'une finesse caricaturale incroyable. Il dépeint avec brio les caractères et traits de personnalité les plus sous-jacents, et cela avec une ironie qui m'a bien plu.
Cependant, tout en restant humble, il me semble qu'il manque quelque chose à ce « long poème ». de l'espoir ? Bien que je ressente toutes sortes de sentiments envers les personnages (dégoût, pitié, indifférence, « moquerie », compassion même), rien ne porte à croire qu'une lueur est possible. D'ailleurs, c'est à cause de ces « reproches » de ses contemporains qu'il s'est mis à écrire la seconde partie des Âmes mortes, qui devait être plus...positive. Mais je ne pense pas que ce soit ce « quelque chose ». Peut-être est-ce la structure de l'histoire qui m'a semblé répétitive.
Je ne m'attarderai pas sur cette sensation d'inachevée, et conclurais en qualifiant l'écriture de Gogol de fluide, aux accents cocasses, et fabuleuse lors de ses descriptions (paysages comme personnages).
Commenter  J’apprécie          150




Lecteurs (4423) Voir plus



Quiz Voir plus

Dans la datcha de Gogol

Que l'on m'apporte mon ..........?............. Les soirées sont fraîches à Saint Petersbourg, et voyez- vous... d’ailleurs... selon moi... je le crois encore bon... sauf un peu de poussière... Eh ! sans doute il a l’air un peu vieux... mais il est encore tout neuf... seulement un peu de frottement... là dans le dos...

Chapeau
Béret
Fusil
Manteau
Imperméable

10 questions
26 lecteurs ont répondu
Thème : Nikolai GogolCréer un quiz sur ce livre

{* *}