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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'avais encore jamais lu Gogol. Ces nouvelles constituent une entrée en matière idéale pour se familiariser avec cet auteur russe.
J'ai été surprise par l'humour qui se dégageait de ces nouvelles. Lorsque Gogol décrit ses personnages, c'est toujours avec une certaine ironie, notamment lorsqu'il parle des fonctionnaires.
Le point commun de ces nouvelles c'est leur caractère fantastique. Au départ, tout est normal, réaliste puis on bascule doucement dans un univers fantastique. Cela fait un peu penser aux nouvelles d'Edgar Allan Poe ou Maupassant.
J'ai été touchée par la nouvelle "Le manteau", dans laquelle un petit fonctionnaire doit se priver de dîner pendant plusieurs mois pour s'acheter un nouveau manteau plus chaud qu'il se fait très rapidement voler.
J'ai été amusée par le fonctionnaire dont le nez a disparu !
J'ai aimé aussi le basculement dans la folie du fonctionnaire du "Journal d'un fou", il se prend même pour le roi d'Espagne !
La nouvelle "Le portrait" est assez différente, il s'agit plutôt d'une réflexion sur l'art, les modes et les artistes.
Une belle découverte. Je pense que je lirai des romans de cet auteur. C'est agréable entre deux romans contemporains de lire un classique russe.
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Nicolaï Gogol tranche avec les autres écrivains russes. Son humour et sa verve, on ne les retrouve guère que dans quelques courtes nouvelles de Tchekov, qu'il inspira visiblement. Les textes rassemblés dans ce recueil montrent également l'étendu de son imagination, et des domaines qu'il abordait.

« le journal d'un fou » est la plus humoristique. Comme son nom l'indique, elle est écrite à la première personne par l'intéressé, dont les réflexions nous montrent le glissement de son esprit dans l'absurde. Comme beaucoup de personnages de Gogol, c'est un petit fonctionnaire, une catégorie sociale dont les écrivains russes adoraient se moquer. Leur solennité, leur respect de la hiérarchie et leur caractère tatillon faisaient leur miel.

Et pourtant, une certaine affection à leur égard transparaît dans « le manteau ». Car malgré l'emballage d'humour, c'est bien leur condition sociale à la limite de la misère qu'y illustre Gogol.

A l'inverse, « le Portrait » introduit des touches de fantastique à la Edgar Poe. La malédiction qui s'abattrait sur l'artiste qui oserait sacrifier son art à l'argent est également étonnante, au vu de la précarité dans laquelle il vivait, comme la majorité des artistes du XIXème.

« le nez », l'une des plus célèbres, réunit un peu les caractéristiques précédentes pour un texte fantastique où l'humour confine à l'absurde. Un matin en se réveillant, un haut fonctionnaire constate que son nez a disparu. Ayant acquis sa personnalité propre, ce dernier n'a pas du tout envie de réintégrer le visage de son propriétaire !

Se mêlent de fines observations sur la société russe. Elles culminent dans « la perspective Nevski », véritable inventaire des différentes classes sociales de Saint-Pétersbourg.

Gogol n'est pas un naturaliste. Il décrit avec un soin comparable les catégories d'individus et leurs défauts, mais il le fait avec humour. Au fond c'est de la sympathie qu'il éprouve, aussi bien pour les peintres naïfs que les officiers libertins. Il trouve touchant, ces personnages qui se croient très malins et très importants, leurs petites ruses et leurs espoirs, leurs grosses ficelles et leurs ambitions. Là où Maupassant choisirait d'en faire des êtres détestables, il prend le parti d'en rire.
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Série de cinq nouvelles agréables quoi que difficilement classables : si toutes flirtent avec le fantastique, on y retrouve également la marque de fabrique des auteurs russes, à savoir une critique sociale de l'époque acérée, dévoilant les véritables motivations des individus qui la compose, ainsi qu'une psychologie des personnages assez fine.

Difficile d'en parler plus si je veux terminer cette critique un jour, car ce livre est l'un des rares à vous donner l'envie d'écrire spontanément une analyse complète de chaque nouvelle pour expliquer tout ce que vous y avez trouvé. En ce début d'année, je vous conseille comme bonne résolution d'exorciser cette crainte des auteurs-classiques-qui-font-peur, qui fait passer à côté de tant de petits bijoux.
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Il y a chez Gogol, notamment dans ce recueil de nouvelles, un ton très ironique et une large distanciation bien assumée par l'auteur vis-à-vis de ses récits. A la manière d'un Sterne, dans "Tristram Shandy", ou d'un Diderot dans "Jacques le Fataliste", Gogol compose ses histoires par le biais d'un narrateur facilement désinvolte se montrant en train de manipuler les fils de ses récits. Chaque nouvelle tend à se rapprocher autour de thèmes communs : le fantastique, l'opposition (et parfois la confusion) entre rêve et réalité, le décor urbain de la capitale de l'Empire russe (la belle Pétersbourg), et le glissement fréquent des protagonistes vers la folie.
Par des descriptions concises qui réduisent les personnages à un type ou à une classe sociale, Gogol nous peint un univers gouverné par l'apparence, la futilité et la volonté de puissance. En effet, les bons sentiments se font rares face à l'avalanche des comportements bestiaux et barbares qui surgissent dès que les personnages sont confrontés à leurs semblables. Ce sont ainsi tous les mensonges hypocrites propres à notre vie sociale qui sont ici mis à nu, que ce soit ceux du XIXe siècle ou ceux d'aujourd'hui, il n'y a malheureusement pas une bien grande différence.

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Cinq nouvelles qui ne flattent pas la ville de Pierre le Grand.

La perspective Newski
Sur la Perspective Newski passe tout au long du jour les différentes classes de Saint Petersbourg. le matin on y passe par nécessité pour rejoindre son ministère mais l'après midi on y vient pour se montrer. C'est là que deux jeunes hommes, un officier et un peintre y aperçoivent au même instant, pour le peintre celle qu'il pense être la femme de sa vie, pour l'officier une très jolie occasion. Malheureusement et quoique pour des raisons totalement différentes aucun ne parviendra à obtenir ce qu'il désire.



Le portrait
Un jeune peintre au talent en devenir, trouve une petite fortune. Il prévoit tout de suite de se munir de tout ce qui n'est indispensable pour travailler sa peinture mais ses vingt deux ans le tournent vers la satisfaction immédiate de tous ses désirs. Après avoir payé un article élogieux qui lui vaut une riche clientèle peu soucieuse de le voir réaliser un portrait fidèle et original mais un portrait correspondant à l'idée qu'il se font d'eux même, fidèle.
Quand la vue de l'oeuvre d'un camarade qui lui a fait s'épanouir ses promesses , il se souvient avec amertume de ses capacités maintenant perdues.
On retrouve dans son atelier, le portrait d'un vieil usurier. Celui-ci passe de main en main mais partout il provoque le trouble dans l'âme de son possesseur.

Un nouvelle illustration de l'art plus fort que la vie.



Journal d'un fou
Un fonctionnaire dépité de son rang sombre dans la folie et finit par se croire roi d'Espagne.



Le nez
Disparition soudaine d'un nez qui se transforme en fonctionnaire puis revient à sa place.



Le manteau
Une nouvelle que j'ai trouvée assez poignante. Un fonctionnaire modeste, simple copiste, survit avec son maigre salaire. Il est souvent la risée de ses collègues mais ne s'en offusque pas.
Il s'avise un jour qu'il lui faut faire raccommoder son manteau trop élimé pour lui tenir chaud. Mais le tailleur affirme que c'est impossible. Ce sont des mois de privations supplémentaires et de rêves mais enfin le bonheur d'avoir un vêtement beau et chaud arrive. Hélas le bonheur fuit certains êtres.



La folie et le nez se retrouvent souvent dans ces nouvelles.

Challenge XIXe siècle 2017
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Nouvelles de Pétersbourg

Si d'aventure, vous décidiez de visiter la ville fondée par Pierre le Grand, méfiez-vous : des choses étranges arrivent dans cette ville, des choses que l'on jugerait impossible.

C'est ainsi qu'un portrait maudit peut vous causer des frayeurs au cours de la nuit et vous conduire à votre perte.

Votre nez pourrait, même, avoir l'étrange idée de quitter votre visage et mener une existence propre.

Sans oublier les fantômes qui pourraient vouloir se saisir de votre manteau en plein coeur de la nuit.

Bienvenue dans le Saint-Pétersbourg de Gogol.

Ici, cinq nouvelles nous permettent d'arpenter la ville, de la perspective Nevski jusqu'au quartiers mal famés, sans oublier les bureaux des fonctionnaires.

Des nouvelles où l'ironie côtoie le fantastique, dans lesquelles l'auteur n'hésite pas à croquer les travers de ses contemporains, leurs idéaux et leurs passions, leur manque de considération pour quiconque qu'ils considèrent comme inférieur. Bref, un condensé de la vie de l'époque saupoudré de juste ce qu'il faut de cynisme.

Je me suis régalée avec ces nouvelles notamment les deux premières : « la perspective Nevski » avec sa construction narrative, ses descriptions très vivantes, et « le Portrait » avec une construction tout aussi particulière mais parsemé de scènes cauchemardesques.

Bref, n'hésitez pas à faire un crochet par cette ville étrange en compagnie de cet auteur de talent !
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Ce recueil de nouvelles reprend certaines des plus célèbres nouvelles de Gogol, auteur russe du dix-neuvième siècle.
L'ensemble est inégal mais se lit bien, les nouvelles étant assez accessibles, sauf le première.
Le portrait, deuxième nouvelle, raconte l'histoire d'un tableau et le mal qu'il peut faire à ses possesseurs. On plonge dans le monde de l'art et son rôle sur l'âme humaine. Il y a du fantastique et on retrouve un thème classique au dix-neuvième siècle, comme chez Gauthier.
Le Journal d'un fou montre la folie qu'entraine l'intérêt amoureux que porte le personnage principal pour la fille de son supérieur. Comme c'est un journal, on suit chronologiquement sa déchéance. C'est une vraie satire de la Russie impériale, de nombreux passages ont été censurés.
Le Nez est fantastique, drôle et surnaturel. Un personnage est à la recherche de son nez qui a disparu et il se lance dans une course-poursuite originale, sous forme d'enquête policière.
Enfin le Manteau montre un homme qui change de statut en changeant de manteau, il passe des moqueries à l'admiration mais comme il meurt de se l'être fait voler, il se venge en fantôme.

Ces nouvelles, exceptée la première, sont agréables à lire et présente un portrait réaliste et intéressant de la Russie de cette époque, de ses habitants et de la ville de Saint-Pétersbourg.
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Ce court recueil de nouvelles écrites par Gogol est jouissif à lire. Je ne compte plus les passages où un fou rire m'a pris... il faut dire que ces nouvelles sont sous le signe de l'absurde et de la satire. Gogol est excellent lorsqu'il dépeint les moeurs de la société russe de Saint-Petersbourg ! Et par excellent, j'entends par là féroce. Une critique si puissante qu'elle s'adapterait très facilement, de nos jours, à une frange assez importante de la population, française ou non...


Prenez le temps de découvrir ce livre, sans vous faire rebuter par la préface un peu lourde à assimiler (mais plutôt à propos). Il y a de grandes chances que vous passiez un moment agréable et que le rire vous monte plus d'une fois !
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Après un moment d'absence sur ce blog pour des raisons professionnelles, je reviens pour vous présenter ces nouvelles. Gogol est un des auteurs russes que je n'ai pas encore lu mais que j'avais très envie de découvrir depuis un moment car il a beaucoup influencé la littérature russe.
Ce recueil de nouvelles se situe en Russie, à Saint-Pétersbourg. Si un jour je visite cet endroit, j'aurai toujours dans un coin de ma tête l'atmosphère de cette ville décrite par Gogol. On sent le froid traverser la doublure du manteau, la longue Perspective Nevski et son lot de promeneurs à toute heure de la journée, les bureaux sinistres des fonctionnaires etc.
Ces récits sont très plaisants, avec pour quelques-uns d'entre eux, un aspect fantastique, absurde et parfois fantasmagorique : un nez qui disparaît, un portrait apparemment maléfique, les délires d'un fou qui lit la correspondance des chiens et qui se prend pour le roi d'Espagne. Les histoires tournent autour de la vie modeste de certains employés, la société russe où la misère et la splendeur se frôlent sans rarement se mélanger ; où l'apparence est la principale valeur morale. Quoi de plus gratifiant pour l'orgueil et la vanité qu'avoir le grade le plus élevé dans la hiérarchie administrative, le plus magnifique traîneau ou la plus jolie des robes en se baladant sur la perspective Nevski?
Le style d'écriture est soutenu, un brin ironique et sarcastique. J'ai souvent eu du mal à démarrer le début de ces récits, ponctués par quelques descriptions un peu longues. Mais, comme je l'ai dit plusieurs fois sur ce blog, les nouvelles ne sont pas mon genre de prédilection car l'auteur n'a pas le temps de développer pleinement ces idées et termine brusquement l'intrigue, ce qui explique l'absence du 5ème coeur.
A lire ? Absolument !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Un matin, au réveil, l'assesseur de collège Kovaliov se retrouve sans nez. Il entreprend une quête désespérée mais rien n'y fait. Quel étourdi celui-là pour perdre son nez et quel filou le nez de se faire la malle sans dire un mot à son proprio !
Très courte nouvelle, parue en 1836, le nez fait partie des cinq Nouvelles de Petersburg.
Dès le début, le fantastique nous dit : j'y suis, et le jeu des miroirs nous dévoile que le nez en russe c'est HOC et à l'envers, COH c'est rêve, et COH c'est le premier titre que Gogol donne à sa nouvelle.
Perdre son nez c'est plutôt embêtant surtout qu'avec le nez on peut perdre le rêve d'une vie sociale. Mais, est-ce que le rêve avec nez ne serait-il pas la réalité sans nez ? C'est à dire le manque, l'absurde dans la vie, la place qu'on croit tenir et qui se révèle fausse, tout comme la position qu'on croit avoir dans la société ?
Gogol vient de la campagne, où la terre est mère qui enfante, et à Petersburg, , ville "insaisissable", "ville où tout est pierre, les maisons, les arbres et les habitants", il se sent aliéné et dérouté, il lui manque quelque chose. Petersburg, ville fantastique, où le réel n'est pas réel et où l'absurde s'est installé. Et le nez, où est-il à sa place ? Etre à sa place ou connaître sa place ? Vivre avec le manque ou avec un faux plein ? Cherchons les réponses !
Gogol tire à vue avec des balles de moquerie, de raillerie, d'ironie et de fantastique où l'humour fin, subtile et enjoué vise des cibles précises. le conteur, par la magie des mots et du rythme, entraîne le lecteur qui se laisse aller avec grand plaisir, tout en se posant des questions qui restent en suspens depuis très très longtemps.
Quel pied de nez Nikolaï Gogol nous a-t-il fait entre rêve et réalité !
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Dans la datcha de Gogol

Que l'on m'apporte mon ..........?............. Les soirées sont fraîches à Saint Petersbourg, et voyez- vous... d’ailleurs... selon moi... je le crois encore bon... sauf un peu de poussière... Eh ! sans doute il a l’air un peu vieux... mais il est encore tout neuf... seulement un peu de frottement... là dans le dos...

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