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EAN : 9782840497813
208 pages
Seguier Editions (18/04/2019)
3/5   10 notes
Résumé :
Un tueur fou suit le fil de ses angoisses métaphysiques en semant des cadavres sur son passage. Quatre policiers, deux magistrats, un avocat : tous assassinés de sang froid en l’espace d’une semaine. La terreur s’empare de la France. On suspecte un « gauchiste » s’attaquant aux signes du pouvoir. Le gouvernement convoque une réunion de crise, la police passe le pays au crible, mais l’enquête patine.
Pourtant, le meurtrier se rend de lui-même à un commissariat... >Voir plus
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critiques presse (1)
LeMonde
14 juin 2019
Tel un fantôme issu des années 1970, L’Ordinaire Mésaventure d’Archibald Rapoport, unique et méconnu roman de Pierre ­Goldman, livre à tous égards hérétique signé par une figure tragique du XXe siècle, est réédité, ­quarante-deux ans après, par les éditions Séguier.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Ces moments merveilleux lui donnent parfois l’impression d’être un homme neuf, un homme ordinaire. Ils sont si rares. Serge July se souvient de celui qu’il avait connu à l’Union des Étudiants Communistes, « chargé de symboles, d’histoire et de drames écrasants depuis sa naissance, tout à la fois fasciné par eux et les fuyant comme autant de chausse-trappes au plaisir et au bonheur .Il lui faudrait disparaître comme personnage public, mais le souhaite-t-il vraiment ? La réflexion de Régis Debray à l’issue de son premier procès était prémonitoire : « Quand Pierre Goldman sera libre, je sais qu’il lui faudra disparaître pour nous fausser compagnie, esquiver nos traquenards, réinventer pas à pas son à contre-pied pour rejoindre cet anonymat substantiel qui est le prix et l’ivresse de la liberté. » Déplaire donc. À tous. S’exclure du lot, prendre son monde à rebrousse-poil, affirmer sa négation.
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La Révolution ? Une fleur déjà fanée qui ne peut refleurir qu’à travers des chansons dans des soirées de copains. Reste le « sociétal » politisé à outrance. Auréolés de toutes les vertus, les taulards, les fous, les communautés, les délinquants, les pédés, les braqueurs, les comités de soldats, les Tupamaros. Vérolées de tous les vices, la psychiatrie, la justice, l’éducation. Beaucoup de discours mal assortis aux épaules humaines : la fin des seventies enterre les grandes causes séculières. On ne reconnaissait jusque là qu’un ennemi à l’humanité, le capitalisme, avec son corollaire, l’esprit bourgeois. Les griefs raciaux, les religions conquérantes, les tribus, les consommations segmentées, les rancœurs sans fin prendront la suite.

Dans ce ressac de la génération 68, les altercations fratricides sont légion, les divergences se règlent violemment, les arrogances se durcissent. Avait-on tant envie que cela de renverser la table ? Tel un gigantesque papier buvard, les années quatre-vingt en France finiront par absorber les attardés qui s’étaient crus un moment à l’avant-garde.
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Peu importait que le combat fût gagné ou perdu, il était le plus souvent perdu, mais les défaites avaient toujours un arrière-goût de victoire. Pierre Goldman y croyait, à la Révolution, la génération combattante de ses parents, résistants dans les groupes armés des FTP-MOI durant l’Occupation, l’y avait préparé (impossible d’oublier le son de la voix de Janine, sa mère, à qui la légende attribuait l’attaque d’un commissariat pendant la guerre – ma fille Eve l’appelait mamie Mitraillette –, ses rires homériques, ses jugements expéditifs – « Ce type est un con ! » –, son art de casser l’ambiance devant un beau paysage de montagne – « Il y eut ici un massacre ! » –, ses remarques cinglantes sur les « anciens combattus » de sa génération, les « comme battus », disait-elle).
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Les assauts de la mélancolie sont l’autre nom de la lucidité, disposition intime de son être qui le trimballe de la désespérance la plus noire à l’ivresse de vivre. Une « nostalgie du pays céleste », selon la belle expression d’Heinrich Heine ? Pour l’écarter, bienheureuses les boîtes antillaises, leurs nuits offrent le rhum et les félicités du moment présent, elles effacent les ruminations de la journée, elles dénient ce grignotage du temps ,cette gueule ouverte qui engloutit sentiments et êtres aimés, ambitions et désirs. Bienheureuses les voix de Benny Moré, de la Orquesta Aragon, bienheureuses les étreintes amoureuses avec un être unique. Insuffisantes néanmoins pour s’épargner les morsures de l’éphémère.
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Les passions nourries de vérité sont justes, pensa-t-il, mais rien ne sanctifiera leur subjectivité charnelle des justifications sereines du Savoir : douleur et haine ne sont ni vraies ni fausses, elles sont. Ces rationalités amères ne le satisfirent pas, il en sortit triste, au contraire : la raison, finalement, tranchait mais il était déchirant, pour lui, que ses critères ne fussent pas immédiatement relatifs à l’espace où la douleur (et ses larmes terribles) remplaçait les figures glacées de la conscience théorique, là où naissaient, non pas des verdicts conceptuels, mais des jugements formulés par une passion et une fureur totales. Et s’il advenait que surgît un fasciste qui énonçât : ce que je fais est faux, certes, et alors, qu’y a-t-il de mal à faire le faux s’il n’est point possible de faire le bien ni le mal ?

Je résoudrai un jour ce problème, décida-t-il, ou alors je mourrai. Après je pourrai mourir.

Et il glissa dans une longue et lancinante interrogation métaphysique (elle dura plusieurs mois, il allait avoir seize ans). Il se demanda s’il existait et ne réussit pas vraiment à fournir une réponse à cette question quoiqu’il fût certain d’exister. Il se demanda également si les choses existaient.
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Videos de Pierre Goldman (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Goldman
Son procès en 1976 a défrayé la chronique de l'époque, il était proche des intellectuels les plus importants de son temps, son assassinat a choqué la France et ses funérailles ont réuni près de 20 000 personnes en 1979. Pierre Goldman était une figure majeure de la gauche radicale de la France des années 1970 mais son histoire s'est quelque peu diluée au fil du temps. Jusqu'à aujourd'hui et la sortie en salle du Procès Goldman.
Le film de Cédric Kahn raconte spécifiquement son passage devant les Assises d'Amiens, devant lesquelles il a été acquitté du double-meurtre qui l'avait condamné à perpétuité en première instance. Mais sa vie ne se résume pas qu'à ce fait divers qui avait polarisé la France de l'époque. Personnalité trouble et complexe, fin écrivain pour une partie de l'intelligentsia française, révolutionnaire raté et bandit provocateur pour d'autres, le demi-frère de Jean-Jacques Goldman n'en finit pas de fasciner pour sa part d'ombre autant que pour son destin d'anti-héros.
#pierregoldman #jeanjacquesgoldman #leprocèsgoldman
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