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EAN : 9782355220166
276 pages
Zones (23/10/2008)
3.5/5   2 notes
Résumé :
En avril 1943, le ghetto de Varsovie se soulève contre l'armée nazie. Ce livre-témoignage raconte les cinq années de résistance clandestine qui menèrent à cet ultime combat. Bernard Goldstein appartenait à la direction du « Bund », l'organisation révolutionnaire des travailleurs juifs de Pologne. Rescapé, il émigra aux États-Unis dans l'immédiat après-guerre, où il écrivit son récit des événements. Goldstein raconte l'invasion de la Pologne en 1939, les débuts de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il convient de lire et relire les témoignages du siècle passé pour ne jamais oublier que les femmes et les hommes sont toujours actrices et acteurs et non des êtres passifs. L'histoire n'est ni le défilement d'un temps vide, ni une catastrophe ou une libération où les un-e-s subissent des événements sans profondeur. Il s'agit ici de faits socialement et historiquement construits, d'individu-e-s et de groupes aux intérêts convergents/divergents au sein de systèmes hiérarchiques et inégalitaires, etc…

Ce travail de mémoire, là sur l'esclavage ou les colonisations, là bas sur les massacres ou les guerres, ici simplement sur un moment du monde yiddish.

Contre une histoire transformant les populations, se reconnaissant ou non comme juives, en groupe homogène et en victimes transhistoriques et permanentes, il faut souligner les diversités des organisations sociales, les disputes religieuses, les groupements politiques et associatifs, les actions réelles qu'elles soient indignes ou admirables.

Contre les mensonges sionistes et les détestations du monde yiddish, contre les mensonges staliniens et l'alliance avec le nazisme pour dépecer la Pologne, contre les mensonges des establishments des « communautés » juives sur leur collaboration (partielle) avec les ordres existants, contre l'absence d'aides substantielles aux résistant-e-s contre l'occupation allemande, contre les silences oublieux de la pluralité des partis seréclamant de la révolution ou des alternatives socialistes non territoriales.

Contre une histoire lisse et sans aspérité, en mémoire du BUND et de tou-te-s les juives et juifs du ghetto de Varsovie, souvent ouvrières et ouvriers, et des autres populations détruit-e-s par le nazisme et ses complices dans la plupart des pays civilisés de cette région du monde, une lecture témoignage des quotidiens de vie et de résistance.

Un cri contre le tombeau de la mémoire embaumée et sans consistance des journées du souvenir.
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Un cri contre le tombeau de la mémoire embaumée et sans consistance des journées du souvenir.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
J’ai déjà dit que la Communauté juive s’était chargée de recruter les travailleurs pour le service obligatoire afin d’épargner à la population la terreur des rafles. Chaque jour, les autorités allemandes lui communiquaient les instructions concernant le nombre d’hommes à fournir et le lieux où ceux-ci devaient se rendre. La Communauté envoyait des convocations aux personnes désignées. Ces billets indiquaient la date de la prestation et portaient l’avertissement suivant : les requis qui ne se présenteraient pas seraient signalés immédiatement à la police et sévèrement punis. Les rassemblements se faisaient à six heures du matin devant l’immeuble de la Communauté ou place Grzybow. Des chefs d’équipe permanents inscrivaient les ouvriers et les accompagnaient sur les chantiers sous la garde de soldats allemands.

En décembre 1939, une nouvelle ordonnance obligea tous les Juifs de sexe masculin, âgés de douze à soixante ans, à se faire procéder à leur enregistrement. Tout homme inscrit reçut une carte portant sa photographie et mentionnant son identité, sa profession, ses occupations. Chaque mois, il lui fallait faire timbrer cette carte au bureau de la Communauté. Celui qui exerçait un travail régulier devait, en outre, verser au moins 20 zlotys à chaque vérification de sa fiche. Grâce à cette taxe, il était plus ou moins assuré de travailler à l’intérieur de la ville. Les Juifs sans emploi étaient portés sur la liste des « bataillons de travailleurs » envoyés, en général, dans des camps, à l’extérieur de la ville ; ils subissaient là l’enfer de l’esclavage, des souffrances morales et physiques ainsi que les pires humiliations. Ces bataillons de travailleurs étaient habituellement chargés de la construction des routes, de l’élargissement et de la consolidation des berges de la Vistule. Ils travaillaient comme de véritables bagnards. Des milliers d’entre eux ne revinrent jamais.
Lorsqu’un requis n’obéissait pas à la convocation, la police arrêtait une personne de son entourage - souvent un malade ou un vieillard.
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Le ghetto faisait partie intégrante du mécanisme économique de l’appareil de guerre nazi. Des Allemands, comme Tebenz, mirent sur pied dans le ghetto même de gigantesques fabriques où l’on confectionna des vêtements militaires et civils dans les étoffes d’excellente qualité volées par les Allemands dans toute la Pologne. Un Allemand de Dantzig, Shulz, qui avant la guerre traitait des affaires avec des Juifs polonais, ouvrit rue Nowolipie plusieurs ateliers où l’on travailla le cuir et la fourrure. Leszczinsky, un Polonais, monta rue Ogrodowa de vastes ateliers d’habillement. Une société commerciale composée d’Allemands, de Volksdeutschen, de Polonais et de Juifs entreprit la fabrication d’articles de brosserie. La matière première fut fournie par les autorités allemandes. La production était utilisée généralement pour les besoins militaires et, peut-être, en partie, pour satisfaire la demande de milieux privés ayant quelque attache avec l’armée. Dans ces usines ne travaillèrent que des Juifs du ghetto. Leur nombre atteignit plusieurs dizaines de milliers. Chez Tebenz les effectifs, au début de 1943, dépassèrent quinze mille ouvriers. Leur salaire était infime. Chaque ouvrier avait droit à deux litres de soupe par jour au prix de 60 à 70 groschen ; sa condition était celle d’un esclave.
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