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EAN : 9782081286689
168 pages
Flammarion (22/08/2012)
2.91/5   16 notes
Résumé :
« Tu ne veux toujours pas te baigner ? » Cet été-là, il ne se baignera pas. Sa femme attendra longtemps qu’il se déride ou qu’il parle enfin ; ses deux jeunes enfants se tiendront à distance de ce père absent de leurs jeux.
Cet été-là, il fête son anniversaire en fantôme. Sa maison de famille à la mer, encombrée par les souvenirs, lui pèse. Son amour pour sa femme est encore là, mais semble aussi loin que la marée. Alors il décide de prolonger, pour lui seul,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre dans lequel le héros vit une crise au moment de son anniversaire et du passage à la quarantaine. Ceci va le conduire à une introspection, à une remise à plat de son existence et de ses sentiments.
Livre bien écrit, que j'ai lu avec une certaine distance, et un léger malaise, m'interrogeant sur la fragilité d'un couple et des sentiments.
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C'est un rituel annuel, Greg, sa femme Mylène et leurs deux enfants Louis et Rose passent leurs vacances d'été sur l'île de Ré, dans leur maison de famille. Cette « cabane » comme l'appelle Greg appartenait à ses parents. Tout ses souvenirs y sont enfermés ; de sa petite enfance aux escapades amoureuses avec celle qui deviendra sa femme, les premiers pas de son fils sur le sable, l'arrivée de sa fille, les retrouvailles avec les amis, le sable, la mer, le farniente, les barbecues, les soirées arrosées et chaque année ça recommence...
Mais cette fois, une amertume s'empare de Greg ; un sentiment de lassitude – cette maison, son couple –, un bilan de vie – crise de la quarantaine –, le poids d'un passé, des interrogations qui remontent à la surface – son père a brutalement quitté femme et enfants et n'est jamais réapparu, Greg avait neuf ans, l'âge de son fils aujourd'hui –... et lui quel genre de père est-il ?
L'homme n'est plus qu'une ombre auprès de sa famille cet été-là : il observe ce qui l'entoure : sa femme étendue à ses côtés sur la plage, ses enfants qui courent dans les vagues, une femme portant une casquette blanche à visières qui ressemble étrangement à sa mère. Même lorsqu'on fête son anniversaire avec des amis, il ne réagit pas, il semble être en dehors de la vie.
Greg prend alors la décision de rester sur l'île seul. Femme et enfants partis, il peut enfin se laisser aller complètement à ses reflexions, à ses doutes, à ses angoisses. À vélo, à pieds, il parcourt l'île de long en large et fait ainsi défiler sa vie.
La parenthèse qu'il a imposé à sa famille doit se refermer, il est bien obligé de faire des choix et de les assumer. Ce qu'il fait. Mais, pendant ce temps à Paris, sa femme aussi a eu le temps de cogiter...
J'aurais aimé connaître les pensées de Mylène, avoir un autre point de vue. du début à la fin, le lecteur est dans la tête de Greg et sa passivité a tendance parfois à lasser voire agacer. En revanche, l'écriture de Nicolas Golvan est ciselée. Il y a de la musicalité, des images et de la poésie dans ses mots. Un premier roman prometteur.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Ce premier roman se singularise des autres romans d'été que j'ai lu récemment. En effet, le narrateur est un homme, et ce choix modifie forcément la donne. Il est un homme qui se laisse porter. Pendant que sa femme et ses deux enfants, Louis et Rose, jouent sur la plage, lui ne se définit que par la négative. Il ne se baigne pas, il ne joue pas avec ses enfants, il ne parle même pas, ne noue aucun lien avec les autres vacanciers. Même ses amis de longue date, Julie et Bertrand, ne parviennent pas à la sortir de cette zone maussade et indéfinissable. Ce n'est pas réellement la crise de la quarantaine, cet anniversaire le touche peu. Ce n'est pas non plus une dépression. C'est une crise d'identité car le narrateur, qui n'est nommé que tardivement, regarde sa vie et la considère sans aspérité, sans tragédie non plus. Quelques retours en arrière nous font découvrir une vie de couple confortable, puisque sa femme a toujours pris les décisions quand lui se défaussait.
Je n'ai pas pu m'empêcher de chercher une autre explication à ces limbes dans lesquels le narrateur flotte. Preuve de son anonymisation, je ne me sens pas autorisée à l'appeler par son prénom. Son fils Louis, si désiré, déjà prénommé avant même sa conception (pour quelles raisons ?) a atteint l'âge que lui-même avait quand son père est parti, un jour, pour un “chantier lointain”, pour ne plus revenir. Notre personnage principal n'a ni su, ni voulu (il en aurait la possibilité) régler ses problèmes d'enfant, aussi essaie-t-il d'être père sans y parvenir complètement. Parvenant à donner le change avec son fils, il reconnaît, au milieu du méandre de ses réflexions, ne pas y être parvenue avec sa fille, moins désirée, moins fantasmée, ajoutant ainsi une fissure de plus à l'édifice fragile de son couple.
Je ne vous dirai pas s'il se trouve ou non, ni quelles seront les conséquences, je vous dirai simplement que j'ai beaucoup aimé ce texte, cette écriture, fine, légère et musicale. Preuve en est que les premiers romans ne sont pas seulement prometteurs, ils peuvent aussi être très réussi.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Oui, le sujet est rebattu mais tout le mérite de ce premier roman est d'avoir su anatomiser, avec une rare acuité, l'instant de la crise de la quarantaine, plutôt que d'en illustrer simplement le désarroi , comme dans de nombreuses autofictions contemporaines. Non, ce n'est pas un roman de circonstance, un roman de plage d'été indien, l'île de Ré n'est pas le simple décor qui donnera au lecteur la nostalgie des vacances passées : l'île,c'est le narrateur, Greg qui, à coups de râteau puérils,endigue ses souvenirs, jusqu'à l'enlisement, jusqu'à l'ensablement dans un lieu qui n'est plus le sien,brise les ponts...Le temps resserré du récit donne sa pleine mesure à l'introspection -ou la rétrospection, selon les âges...- sur nos effarantes lâchetés ordinaires.Le regard et le style de Nicolas le Golvan sont une clairvoyance à surveiller dans les années à venir...
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Eh oui, Greg ne rentre pas.
Voilà. Cela ne le retourne pas plus que cela, alors que sa femme semble dévastée.
Il cogite, il pense, mais reste dans un état léthargique qui m'a donné l'impression qu'il était en pleine dépression, mais surtout très passif.
Il s'agit sûrement de la crise de la quarantaine, mais j'avais envie de le secouer comme le fait d'ailleurs Julie sans que cela ne provoque aucune réaction chez Greg. Pas même une parole !
Pendant trois semaines, il va ainsi errer dans l'île, avec son vélo ou à pied, prenant l'air tout en restant insatisfait.
Il marche jusqu'à ne plus pouvoir rentrer, il ne téléphone pas et reste assis dans son fauteuil, puis il décide de vendre la cabane.
Malheureusement, les cheminements de sa pensée ne sont pas donnés au lecteur. On ne suit pas ses divagations ou très peu. L'auteur décrit simplement l'état du personnage et quelques une de ses pensées.
Il semble chercher son enfance, il tente de régler ses comptes avec ses parents, avec ses souvenirs et ses traumatismes, tout en restant amorphe.
Puis d'un seul coup, il décide que tout est réglé et il rentre. Voilà. C'est tout. Toujours pas d'émotions. Sa vie est bouleversée, mais il se laisse porter.
Mylène s'occupe de tout, elle organise tout, il la suit, il se laisse faire et accepte les décisions qu'elle prend sans rien dire.

Le style du roman, par contre, est irréprochable.
C'est bien écrit, on se laisse porter et les pages se tournent sans problème.
L'auteur a un vrai talent de conteur. Aucune phrase n'est de trop, les mots sont choisis et bien choisis, c'est appréciable.
Mais il ne se passe pas grand chose.

Ce livre est donc trop nombriliste pour moi, mais si vous aimez les romans doux et calmes, il pourrait vous plaire.
Lien : http://lirerelire.blogspot.f..
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critiques presse (1)
Culturebox
11 décembre 2012
Dans ce premier roman, [Nicolas Le Golvan] explore la crise du couple au travers d'un homme qui connaît la crise de la quarantaine.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je me dis qu'on peut souffrir, on peut encaisser toutes les humiliations du monde, on peut mordre la poussière des villes, s'avilir aux queues des parcs d'attractions, se battre pour une place de cinéma (…) On peut inverser les pôles magnétiques, irrévocablement, on peut ne plus vraiment chercher à s'éviter, il y a ce mamelon qu'on a a surpris au reflet du miroir et tu as soudain tourné le dos, on peut désirer juste une fesse, la lèvre inférieure, objectivement (…) on peut ne jamais se céder le volant, on peut risquer l'endormissement, les bandes rugueuses, les arrêts d'urgences (…) cela n'importe pas tant, cela tient puisque tout s'enchantera une fois les pieds dans le sable. L'été. (…) Notre île est un sanctuaire et nous sommes cette île, parvenus au point zéro de nos vies : la mer. La mer où tout pourrait une nouvelle fois se relever : les murailles, les regards, le désir. 
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Ce soir, nous fêtons mes quarante ans. Toute la journée, j'ai dû feindre d'ignorer le calendrier, l'entrain anormal des enfants, je n'ai pas décroché quand Armelle appelait. Quarante ans, ça doit se fêter en grande pompe, quitte à tout truquer.
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 Il y avait des fois, comme dans un conte, où je collais mon front au sien, calée contre le mur de la cuisine, adossée, acculée, démunie. Mes mots entraient en elle ; je pouvais suivre leur course dans la fibrillation de ses paupières, leurs replis minuscules, la composition de son souffle et les variations retenues de la lumières à l'arête de son nez. Des mots purement charnels. Oui, nous avons eu parfois des instants de grâce.
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J'avais passé toutes les premières années de l'éducation de Louis à m'appliquer. Je ne voulais pas manquer le rendez-vous des pères. Un monde à inventer pour moi. Chaque parole que nous avions échangée ensemble me délestait d'un poids immense. À chaque âge de sa petite vie, ma victoire. C'était certain, je deviendrais un jour ce père léger mais nécessaire, liseur d'histoires, colleur d'images, gratteur de croûtes, veilleur de nuits. Je m'étais inventé une figure d'album à découper, un père à la colle forte.
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Dans notre lopin d'île reposent sans doute des parterres de chiens sous les roses trémières, des secrets de famille plein le jardin, nos aïeux en costume indigène dans les cadres. Il y a longtemps qu'on n'y meurt plus, pas plus qu'on y vit; la maison est un gué où poser ses sacs, allonger son corps et oublier ses lunettes.
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Vidéo de Nicolas Le Golvan
Rentrée Littéraire Flammarion 2012 - Conférence avec Nicolas le Golvan .Conférence avec Nicolas le Golvan pour la sortie de son livre, Reste l'été.
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