Etant dans la période de l'acquisition de la continence, les livres traitant du sujet "pipi, caca" (comment les autres font-ils leurs besoins, où, à quoi ça ressemble, etc) ont un franc succès auprès de mon fils.
Beaucoup de livres semblent surfer sur le succès du classique "De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête" sans parvenir à l'égaler (il faut dire qu'en matière d'humour et de richesse du vocabulaire, il place la barre haut !). le livre dont il est question ici ne semble pas avoir cette prétention et ne prend d'ailleurs sans doute pas "La petite taupe" comme référence.
L'auteur est japonais et cela se ressent, je trouve, dans ses dessins que j'ai, pour ma part, beaucoup appréciés pour leur réalisme épuré et leurs couleurs vives. J'aime bien le petit clin d'oeil des yeux qui sont tous bridés, qu'il s'agisse des humains comme des animaux, cela permet aux lecteurs de sortir d'un éventuel ethnocentrisme.
Sur le fond, je me suis moins passionnée pour l'histoire, le texte m'a semblé manquer d'harmonie et je n'apprécie pas tellement la syntaxe. C'est peut-être dû à la traduction, cela dit... mais pourquoi certains auteurs se sentent-ils obligés d'employer des tournures de phrases infantilisantes et un vocabulaire familier quand ils s'adressent aux enfants ? ne peut-on faire passer son message en ayant recours à des phrases bien écrites et en utilisant les justes mots ? J'ai bien conscience qu'il s'agit d'un terrain sensible car cela relève de la liberté de choix et du style de l'auteur mais à mes yeux il s'agit d'un réel questionnement et d'un problème que je rencontre - trop - fréquemment dans la mesure où j'aimerais pouvoir lire à mes jeunes enfants des histoires bien écrites et où j'ai du mal à en trouver...
Exemples des phrases que je n'aime pas tellement "Mais le serpent, il est où son popotin ?", "Les grands font caca au petit coin. Les presque grands font popo sur le petit pot"... Après, rien de bien méchant mais cela fait partie des raisons pour lesquelles je n'ai pas vraiment accroché et classe ce livre dans une catégorie qui pourrait s'intituler "pourquoi pas ? mais sans conviction".
La conclusion est frappée au coin du bon sens : "En bref : On mange tous donc...
On fait tous caca !" avec de jolies illustrations.