«
Malaterre », nom du domaine, dans la forêt équatoriale, en Afrique, que son grand-père a été obligé de vendre aux enchères en 1928, et que Gabriel veut à tout prix racheter pour qu'il soit ensuite l'héritage de ses trois enfants.
Gabriel, un homme alcoolique, égoïste, divorcé de Claudia, arnaqueur arnaqué, dont la vie a été dictée par un grand projet, « la reconquête d'une splendeur passée », même si cela a conduit à séparer ses trois enfants, en laissant le dernier avec son ex-femme à Paris et ne prenant que les deux premiers avec lui.
Claudia, la cousine éloignée qui devient épouse de Gabriel puis subit le dur combat de ces parents dont les enfants sont emmenés à l'étranger, sans leur accord, pour vivre une autre vie.
Mathilde, qui aime tellement cette nature luxuriante et qui est très mature, comme souvent les aînés quand ils ont une fratrie à protéger.
Martin, le petit-frère, qui vit loin et ne vient que pour les vacances dans ce cadre idyllique.
Et enfin, Simon, l'alter ego de l'auteur,
Pierre-Henry Gomont, qui a décidé de raconter son histoire familiale, même s'il l'a romancée.
Les dessins et couleurs nous projettent dans ce passé avec un ajout de jaune qui m'a fait penser au sépia.
Le récit est très travaillé, d'abord raconté par l'avocat, puis par une voix off qui supplée les dialogues, avant de laisser la parole à Simon.
C'est un très beau roman graphique sur les rêves et la vie de ceux qui sont partis vivre en Afrique, sur le ressenti de leur descendance, avec une part d'intime qui permet de mieux appréhender cette expérience de l'intérieur.