AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Paul Viallaneix (Éditeur scientifique)Lyne Limouse (Illustrateur)
EAN : 9782110807878
356 pages
Imprimerie nationale (01/04/1983)
4.04/5   51 notes
Résumé :
Les Destinées est un recueil posthume de poèmes d'Alfred de Vigny (1797-1863), publié en 1864.
Il se compose de onze poèmes, écrits entre 1839 et 1863, marqués chacun par un profond pessimisme, où l'on retrouve le désenchantement des récits de Stello (1832) ou du drame de Chatterton (1835).
Que lire après Les destinées: Poèmes philosophiquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'avais lu, il y a plus d'un an, les Poèmes antiques et modernes d'Alfred de Vigny, et je n'avais pas vraiment apprécié. Je n'ai pas davantage était séduit par Les destinées/Poèmes philosophiques, ou par les Poèmes retranchés que l'auteur avait choisi de ne pas publier.

Vigny fut, avec Hugo, Lamartine ou De Musset, un des poètes du romantisme, mais il n'atteint que rarement la légèreté et la virtuosité de ses contemporains. Même le préfacier de mon édition des Poésies complètes de l'auteur, aux éditions France Loisirs, en convient...

On trouve quand même, au fil des pages, quelques vers qui retiennent l'attention, comme :

"Il nous regarde encore, ensuite il se recouche.
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche.
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri'
(La mort du loup)

"Qui donc cherche sa route en ces bois ténébreux ?
Une pauvre indienne au visage fiévreux,
Pâle et portant au sein un faible enfant qui pleure."
(La sauvage)

Globalement, cette lecture et cet auteur restent une déception...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
Commenter  J’apprécie          390
De tous les poètes romantiques français, le plus original est sans doute Vigny. Ce petit recueil qui porte bien son sous-titre "Poèmes philosophiques" regroupe des poèmes d'une grande spiritualité. de sa lecture, on gardera un très beau souvenir de certaines pièces comme "La Mort du Loup" ou "La Bouteille à la Mer" ou même "La Maison du Berger" qui nous fera sans doute oublier quelques vers (ou passages) ennuyeux ou qui ne sont pas du goût de l'homme moderne du XXI° Siècle.
Commenter  J’apprécie          253
La Mort du loup (1838)
Premier dans l'ordre de ces poèmes posthumes philosophiques
(1838-1863)
Alfred de Vigny (1797-1863)


J'aurais tout pour m'en défaire, mais lisons plutôt, après tout Alfred de Vigny n'est pas ici le chasseur mais le narrateur.
Il est parfois des silences dans la littérature qui en disent long, comme ici qui est absolument éloquent. Oui le mot silence intervient dans ce poème avec une acuité terrible -c'est le point d'orgue de ce poème- qui nous pousse à nous interroger sur nous-mêmes humains avec nos codes et nos modes de vie, nos convictions prétentieuses...
Ce regard du Loup qui se meurt tailladé du couteau du chasseur et qui vient de terrasser le chien ; ce regard de l'animal qui croise celui du chasseur semblant lui dire qu'il n'a pas démérité puisqu'il vient de tuer son chien et qui quitte cette vie abandonnant ses deux louveteaux à leur mère qui se retire pour aller protéger les siens. La main du chasseur va alors se résigner à poursuivre la Louve .. La mort du Loup n'aura pas été vaine ! Ces deux louveteaux qui folatraient il y a encore un instant sous un magnifique clair de lune et sous le regard protecteur de leurs parents.

"Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères ..
(..) Leur forme était semblable et semblable la danse..
Mais les enfants du Loup se jouaient en silence
(..) Leur père était debout, et plus loin contre un arbre
Sa louve reposait comme celle de marbre."

"(..) Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair..
(..) Refermant ses grands yeux sans jeter un cri .."

(..) A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse
................................................."

Il me semble que Vigny est revenu sur ce texte juste avant de mourir. Tout un symbole !..

Alfred de Vigny né vers la fin du beau siècle, était un homme de grande culture ; il était d'une inflexibilité morale à toute épreuve, sa vie l'a montré. Sa moralité était moins scrupuleuse quand il s'agissait de lui-même, il ne fut pas un exemple en matière conjugale, mais qu'on me dise aussi où est l'exemple en matière conjugale à partir du moment où une forme de tropisme humain pousse à trop d'actes licencieux avec au coeur de l'histoire le sexe dit faible.
Cela le rendait ombrageux, parfois incompris de ses semblables, il en sortait plutôt malheureux qu'avec un sentiment vaniteux. Je pense que c'était, autant que j'en sache, sa personnalité qui était complexe. Elle était tellement complexe qu'elle généra à l'Académie française le discours d' admission le plus long qui fut prononcé, en l'ocurrence ici par le comte Dolé. On eut vite fait de le classer un peu hors catégorie, son romantisme trouvait ses limites dans une forme de mysticisme avoué ; le symbolisme fut résolûment sa philosophie de vie, et c'est ainsi que j'aime son oeuvre.

Commenter  J’apprécie          145
J'ai lu, ou du moins j'ai essayé de lire "Les Destinées", un recueil de poésies écrites par Alfred de Vigny entre 1838 et 1863. Ils portent la mention « poèmes philosophiques ». En effet, ce livre développe des questions métaphysiques et religieuses ("Le mont des Oliviers"), mais aussi éthiques ("La mort du loup") ou politiques ("Les oracles")...
Pour dire la vérité, j'ai trouvé l'ensemble "rasoir". Les poèmes sont beaucoup trop longs, emphatiques (il y a trop de majuscules données aux noms communs !), terriblement sérieux et parfois lugubres, sans aucune trace d'humour.
Par exemple, "La maison du berger" qui est parfois considéré comme un chef d'oeuvre m'a laissé de glace. Cependant, on trouve par ci par là des vers très classiques et bien tournés, qui sont devenus célèbres.
Commenter  J’apprécie          30
Coup de coeur pour cet auteur à la lecture de "La Mort du loup" il y a quelques années. Je m'étais alors jeté sur Les Destinées, couplées au Poèmes antiques et modernes, et ce fut un immense plaisir de lecture, sur quasiment chaque poème.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

II

J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.

Extrait de "La Mort du loup".
Commenter  J’apprécie          120
Si ton cœur, gémissant du poids de notre vie,
Se traîne et se débat comme un aigle blessé,
Portant comme le sien, sur son aile asservie,
Tout le monde fatal, écrasant et glacé ;
S’il ne bat qu’en saignant par sa plaie immortelle,
S’il ne voit plus l’amour, son étoile fidèle,
Eclairer pour lui seul l’horizon effacé. […]

Je verrai, si tu veux, les pays de la neige,
Ceux où l’astre amoureux dévore et resplendit,
Ceux que heurtent les vents ; ceux que la neige assiège,
Ceux où le pôle obscur sous sa glace est maudit.
Nous suivrons du hasard la course vagabonde.
Que m’importe le jour ? Que m’importe le monde ?
Je dirai qu’ils sont beaux quand tes yeux l’auront dit...

(La Maison du Berger)
Commenter  J’apprécie          151
Solitudes que Dieu fit pour le Nouveau Monde,
Forêts, vierges encor, dont la voûte profonde
A d’éternelles nuits que les brûlants soleils
N’éclairent qu’en tremblant par deux rayons vermeils
(Car le couchant peut seul et seule peut l’aurore
Glisser obliquement aux pieds du sycomore),
Pour qui, dans l’abandon, soupirent vos cyprès ?
Pour qui sont épaissis ? ces joncs luisants et frais ?
Quels pas attendez-vous pour fouler vos prairies ?
De quels peuples éteints étiez-vous les patries ?
Les pieds de vos grands pins, si jeunes et si forts,
Sont-ils entrelacés sur la tête des morts ?
Et vos gémissements sortent-ils de ces urnes
Que trouve l’Indien sous ses pas taciturnes ?
Et ces bruits du désert, dans la plaine entendus,
Est-ce un soupir dernier des royaumes perdus ?
Votre nuit est bien sombre et le vent seul murmure.
Une peur inconnue accable la nature.
Les oiseaux sont cachés dans le creux des pins noirs,
Et tous les animaux ferment leurs reposoirs
Sous l’écorce, ou la mousse, ou parmi les racines,
Ou dans le creux profond des vieux troncs en ruines.
— L’orage sonne au loin, le bois va se courber,
De larges gouttes d’eau commencent à tomber ;
Le combat se prépare et l’immense ravage
Entre la nue ardente et la forêt sauvage.
Commenter  J’apprécie          30
Le fils de l'Homme alors remonte lentement.
Comme un pasteur d’Égypte il cherche au firmament
Si l'Ange ne luit pas au fond de quelque étoile.
Mais un nuage en deuil s'étend comme le voile
D'une veuve et ses plis entourent le désert.
Jésus, se rappelant ce qu'il avait souffert
Depuis trente-trois ans, devint homme, et la crainte
Serra son cœur mortel d'une invincible étreinte.
Il eut froid. Vainement il appela trois fois :
"Mon Père ! - Le vent seul répondit à sa voix..
Il tomba sur le sable assis et, dans sa peine,
Eut sur le monde et l'homme une pensée humaine.
- Et la Terre trembla, sentant la pesanteur
Du Sauveur qui tombait aux pieds du Créateur.
Commenter  J’apprécie          50
La Maison du berger

Si ton cœur, gémissant du poids de notre vie,
Se traîne et se débat comme un aigle blessé,
Portant comme le mien, sur son aile asservie, 

Tout un monde fatal, écrasant et glacé ; 

S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle, 

S'il ne voit plus l'amour, son étoile fidèle,
Éclairer pour lui seul l'horizon effacé
[…]
Pars courageusement, laisse toutes les villes ; 

Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin ; 

Du haut de nos pensers vois les cités serviles 

Comme les rocs fatals de l'esclavage humain. 

Les grands bois et les champs sont de vastes asiles, 

Libres comme la mer autour des sombres îles. 

Marche à travers les champs une fleur à la main. 



La Nature t'attend dans un silence austère
[…]
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Alfred de Vigny (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alfred de Vigny
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : Alfred de Vigny, _Journal d'un poëte,_ recueilli et publié par Louis Ratisbonne, Paris, Michel Lévy frères, 1867, 310 p.
#AlfredDeVigny #JournalDUnPoëte #LittératureFrançaise #XIXeSiècle
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (197) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..