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En brocante, je suis tombé sur un Goncourt. Pas le prix, l'écrivain. Je voulais voir son écriture. "La fille Élisa", c'est la descente aux enfers de Gervaise, contre-héroïne de "L'Assommoir" de Zola. Mais autant Zola est brillant, malgré la pénibilité de la lecture car on souffre pour Gervaise, autant c'est moins captivant ici. Pourquoi ? Parce que, si je me souviens bien, la déchéance de Gervaise est due à des causes extérieures. Alors qu'Élisa la rebelle se tire constamment une balle dans le pied. Et je ne pense pas qu'on puisse comparer le style de Zola et celui de Goncourt. . Fin XIXè siècle, porte de la Chapelle, Paris. Elisa est la fille unique d'une sage-femme qui a du mal à joindre les deux bouts. Elle emploie sa fille comme femme de ménage pour les quatre chambres qu'elle met à disposition de ses pensionnaires provisoires. Une prostituée menant la belle vie se trouve être pensionnaire. Élisa a trouvé son "métier", mais, à part une embellie au milieu du livre, comme pour Gervaise, c'est un assommoir de contraintes que cette fille au cerveau révolté refuse en permanence, errant de "maison" en "maison". . La deuxième partie, alors qu'elle est condamnée dans la prison pour femmes, est plus fluide à lire, mais cette déchéance perpétuelle dégoûte le lecteur : si Edmond de Goncourt, avec "La Fille Élisa", a cherché à dégoûter les filles de ce "métier", il y a réussi.... encore faut-il qu'il soit lu, et que les pauvres filles qui viennent, de gré ou de force, à être prostituées aient la capacité et le goût de lire ce livre. + Lire la suite |
Voir l'émission : https://www.web-tv-culture.com//emission/jean-christophe-rufin-le-flambeur-de-la-caspienne-51792.html
La médecine, la diplomatie, l'écriture, voilà les trois piliers de l'existence de Jean-Christophe Rufin. Elevé par son grand-père, lui-même médecin, Jean-Christophe prête serment à Hippocrate pour se spécialiser en neurologie et psychiatrie.
Parallèlement, à l'instar de Bernard Kouchner, il se lance dans l'humanitaire à la fin des années 70 et part en mission en différents points du globe. Ces engagements l'emmènent vers les ministères puis la diplomatie. En 2007, il est nommé ambassadeur de France au Sénégal. L'année suivante, il entre à l'Académie française, une distinction qui vient couronner un autre engagement, celui pour la littérature. Car effectivement dans ce riche parcours professionnel, Jean-Christophe Rufin n'a jamais oublié son amour des livres et son goût de l'écriture.
Après plusieurs essais liés à ces engagements humanitaires, il publie en 1997, « L'Abyssin » qui reçoit le prix Goncourt du premier roman, prélude au Goncourt De 2001 avec « Rouge Brésil ».Depuis, la bibliographie de JC Rufin s'est considérablement enrichie entre romans historiques, « Le collier rouge », « Le grand coeur » par exemple, des romans contemporains, « La Salamandre », « Check point » ou des titres liés à sa passion pour la montagne et la marche à pied, « Immortelle randonnée ». Mais JC Rufin avait aussi par une écriture plus légère, de s'essayer au polar et de raconter la diplomatie par le petit bout de la lorgnette. Voilà comment est né Aurel Timuescu, devenu consul un peu par hasard, fainéant comme pas deux et toujours envoyé dans des pays où aucun de ses collègues ne voudraient mettre les pieds. Cet anti-héros un peu looser mais tellement attachant se retrouve toujours dans des situations pas possibles où trainent un ou deux cadavres.
Après « Le suspendu de Conakry » et « Les trois femmes du consul », voici « Le flambeur de la Caspienne » et nous retrouvons Aurel en Azerbaïdjan, à Bakou. A peine est-il arrivé dans cette nouvelle affectation qu'il apprend que la femme de l'ambassadeur a été tuée. Mais par qui et pourquoi ? Piétinant l'enquête officielle, l'intrépide Aurel va jouer les détectives.
On s'amuse beaucoup à suivre ce personnage iconoclaste, qui multiplie les gaffes. Mais surtout, avec une écriture pleine de verve et d'enthousiasme, JC Rufin nous raconte un pays méconnu, l'Azerbaïdjan en égratigne le mythe de la diplomatie en dévoilant quelques ressorts.
Dépaysement et fous rire garantis avec « Le flambeur de la Caspienne » de JC Rufin, aux éditions Flammarion.