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Lettre après lettre, le lecteur découvre Leila et Dan, deux jeunes amoureux que les kilomètres séparent. Ce que j'ai aimé ? le style, la découverte progressive des personnages, la densité de ce récit cocon. Entre poésie et âpreté, une petite douceur à découvrir.
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Attention ; petit bijou mais dont il faut poursuivre la découverte après une première vingtaine de pages où on ne comprend pas trop où l'auteure veut en venir....

Mais passé ce cap, c'est un bonheur de lecture, de sensibilité et pour certaines pages de sensualité extrême. Comment ne pas être envahi par le rythme que nous impose Claire Gondor avec la découverte des tourments, de la passion de Leila, jeune afghane d'origine, vivant dans la banlieue parisienne qu'elle voue à Dan, son fiancé en mission dans des terres lointaines. Lentement et par le truchement de la redécouverte des lettres, mots adressés par Dan à sa gazelle et de l'histoire de leur passion, de la naissance de leur histoire d'amour mais aussi de leur histoire de vie et de leurs racines. Originalité de sa démarche de les coudre l'une après l'autre dans sa robe de mariée à des endroits bien précis et dont le contenu justifie la pose.

Belle plume, une description du sentiment amoureux précise et poétique, c'est indiscutablement le style et la richesse du vocabulaire de cette jeune auteure qui séduit et emballe son lecteur jusqu'à une issue que l'on ne peut pas pressentir.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Admirable, le coeur à l'aiguille est un premier roman admirable.
Fragile, gracieux, gracile. Comme cette robe de papier cousue mains avec les mots d'amour griffonnés par l'amoureux, parti loin, exilé du cocon, pour des missions terrestres dont on devine la rudesse et le réalisme cruel.
En brodant, Leïla raconte son attente, se souvient leur rencontre, se prépare aux fiançailles, et tisse mot après mot la robe de son bonheur, de sa douleur.
Avec à la fois peu de choses, peu de description sur les personnages, leurs psychologies, leurs récits de vie, l'auteure réussit à nous transmettre beaucoup de leurs sensibilités et univers, sans doute grâce à une écriture d'orfèvre, aux mots ciselés.
L'histoire est contemporaine mais il s'en dégage un parfum d'intemporalité. Leïla fille de la ville, très urbaine et féminine, ancrée dans son temps et porteuse d'une autre culture, d'un ailleurs lointain transmis par sa famille présente et chaleureuse. Dan garçon de la campagne, provincial taiseux, fils choyé sans emphase. Et pourtant cet habit cousu, filé, greffé au corps car les mots portent un sens et s'incarnent à même la chair ; oui cet habit pourrait avoir été écrit à d'autres époques, même lointaines, tant la préciosité rappelle le chant d'un amour courtois perdu, tant la poésie convoque les envolées des grands romantiques, et n'est pas loin l'image d'une Pénélope tisserande dans le tourment intérieur d'une attente infaillible.
« Elle avait fait le choix du cloître, un serment intérieur la retenait recluse parmi ses aiguilles, et ses coupons de papier, mais, un jour ou l'autre, il lui faudrait bien reprendre le cours de sa vie. Sans rien trahir, sans se renier, sans oublier l'intensité des moments vécus, il faudrait bien qu'elle trouve la force de passer sur l'autre rive, celle des vivants. »
La nuit, le silence, la torpeur d'un été, la patience et l'ardeur de l'ouvrage sont admirablement retranscrits. C'est aussi un roman d'ambiance, une lenteur passionnée dont on devine de suite le drame qui se joue, dont on sait irrémédiablement l'issue. Et pourtant on accompagne Leïla dans son recueillement presque religieux, voué à son amour ; on chemine, on retient son souffle, on tremble.
« Elle pressentait de quelle ascèse et quelle intériorité était tissé ce projet. Elle savait déjà confusément quel grand silence il faudrait nourrir en elle, jour après jour, pour mener à bien son dessein secret. Palier par palier, atteindre les abysses. Strate après strate, expulser l'inutile. »
Ce roman est beau. Malgré un coeur fendu, le palpitant persiste dans le rythme de l'aiguille ouvrière et en fixant les coutures, en soignant les finitions, ouvre sur un espoir.
« Un ruban de mots perpétuel, une bobine de souvenirs qui se déroulerait, éternelle, autour de son corps orphelin. Sa double-peau ou linceul, robe de noces ou de tombeau…il lui faudrait choisir, plus tard, quelle couleur donner au passé. »
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La mariée était presque en noir...Vêtue d'une robe de papier couvert d'encre, elle pose devant le photographe, absente. Seule.

Pendant des semaines, elle a cousu point à point cinquante-six lettres de petit format ensemble, faisant ainsi un patchwork qui ne doit rien au hasard, placé peu à peu sur le mannequin de couturière qui trône dans sa chambre. Avec minutie, avec obstination et réflexion, elle assemble les morceaux de papier auxquels elle attribue une place selon leur contenu. Sur le sternum, un papier plus épais, qui soutiendra le tout et son moral en même temps. Sur le sein droit, les mots qui racontent leur première nuit d'amour. Sur le coeur...quoi d'autre ? Car Dan,son amour, amant blond et athlétique, est parti loin, dans l'insoutenable chaleur du Soudan.

Et à chaque moment de couture, Leïla associe les mots de son amoureux, les parfums de son corps, le grain de sa peau, leurs couleurs contrastées, elle toffee, lui, craie. En longues volutes poétiques, Leïla restitue le passé, les moments de douceur, de furie, de calme et de passion, les rires et la fête.
Mais elle évoque également ce qui fait sa vie, petite Afghane réfugiée en banlieue parisienne, les soirées de joutes poétiques et de contes en persan dits par la tante Fawzia, celle qui sait apaiser les chagrins et redonner l'espoir. « Elle avait montré à sa nièce qu'elle n'était pas son chagrin, qu'elle ne lui était pas éternellement associée. Au-delà ou à côté, subsistait une part d'elle-même intacte, radieuse, une Leïla avide de fables et d'évasion. […] Tout passe, tout s'évapore. Les larmes aussi. »


Le ton est doux et léger, sans la pesanteur du drame sentimental. Les évocations, délicates comme des esquisses japonaises. Les sensations, fluides et légères, sensuelles et rieuses. le style peut-être un brin trop travaillé a pour effet sur certains lecteurs qu'on n'entre pas vraiment dans la vie de Leïla.Mais il faut sans doute y voir un défaut de débutante. Attendons la suite.

Lu dans le cadre des 68 1ères fois.

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Leïla, jeune femme amoureuse commence à réaliser son oeuvre: coudre les lettres de son compagnon parti au loin pour en faire sa robe de mariée. Cette activité lui permet de revivre chacun des moments forts de sa vie.
Au fil des pages, on comprend que Dan et Leila vivent séparés ar Dan est parti au loin en mission.. Est il militaire? salarié d'une société? le mystère plane..
Leila vit cloitrée chez elle et passe ses nuits à coudre ses lettres selon le patron qu'elle s'est fabriqué. Et chaque lettre la replonge en arrière dans ses souvenirs amoureux mais aussi familiaux.. Mais on comprend, on aperçoit tel la couture invisible d'un vêtement que cela se révèle très douloureux pour elle . Mais elle souhaite plus que tout rassembler les morceaux de son existence en miettes dans cette robe.

Est ce un court roman ou une longue nouvelle? On ne sait pas trop...
Le roman est délicat tel les lettres cousues sur cette robe fragile qu'elle doit enduire de vernis colle, les propos sont fins mais j'ai trouvé quelques longueurs tout de même.
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Déjà, la couverture du livre est attirante, discrète et jolie, claire et parsemée de touches noires… des mots… elle donne envie d'ouvrir et de voir ce qui se cache derrière ce titre aux allures de jeu de mots "Le coeur à l'aiguille". le coeur à l'aiguille, c'est le titre du premier roman de Claire Gondor.

Et là commence… ou bien finit, peut-être, l'histoire de Leïla. Elle commence par cette phrase "La photo serait belle assurément." Leïla est une jeune fille, elle vit dans la région parisienne et pleure l'absence de Dan, son amoureux, parti se battre à Khartoum. Dan écrit des lettres, enfin, plutôt des petits mots sur des petits papiers. Et Leïla, couturière décide d'en faire sa robe de mariée…

Le récit a quelque chose de suranné. Il est tout en douceur, élégant, gracieux. L'écriture est coquette, poétique, aérienne "Le soir tombait sur le canal. La terre semblait s'ouvrir pour laisser monter le brouillard". Elle touche aussi à la passion, au charnel "Femme de chair et de papier, revêtue de ses mots à lui…. Ils épousaient son corps, ils épousaient son âme". Tout me semble délicat, dans ces mots choisis qui traduisent l'amour de Leïla. le thème est original qui consiste à coudre ces lettres sur des carrés de tissu, à les positionner de façon très précise, à les relire avant de les utiliser.

Et pourtant, pourtant le charme n'opère pas complètement. Ma lecture est distanciée, je lis mais ne ressens pas. Je ne ressens pas d'empathie pour cette jeune fille, je ne ressens pas de crainte pour son compagnon en danger. J'ai l'impression de me regarder lire. Mais les personnages ne me parlent pas. Pourquoi ? Les morceaux de lettres prennent-ils la place de celui qui les a écrites ou de celle qui est en train de les assembler au point de les cacher ? M'aurait-il fallu davantage de détails sur la vie de chacun ? Dan ne révèle rien de ce qu'il vit au loin… ce manque nuit-il à l'intérêt ? Leïla me paraît fade, son amour pourtant sincère n'a pas l'éclat que certaines phrases laissaient imaginer. Sans doute aurait-il suffi de presque rien pour pallier ce manque, cette déception, ce goût d'inachevé. C'est joli, raffiné, mais sans véritable saveur.
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Leïla vit à Paris, elle reçoit des lettres de son fiancé Dan parti au combat à Khartoum pendant 7 mois. de ces 56 bouts de papiers Leïla fait 56 fragments de tissu blanc qu'elle coud sur sa robe de mariée.
« Cinquante-six carrés blancs éparpillés sur le guéridon. Cinquante-six bouts de papier barrés de quelques signes. Cinquante-six lettres, à peine, plutôt des haïkus de lettres : une phrase ou deux, une signature, un baiser- les lettres de Dan, plus précieuses que tout. »
Chacune de ces lettres a une place bien précise sur cette robe correspondant à des bribes de souvenirs vécus avec son amoureux.
« Elle suivait un plan précis, elle s'était même dessiné un patron. Elle ne créait pas au petit bonheur. le grand projet de sa vie de femme, passé au filtre de ces heures, de ces jours, de ces mois en suspens, avait longtemps infusé en elle, avait poussé comme l'ancolie au milieu de la friche. »

Une couverture pleine de douceur, très prometteuse pour moi mais la magie n'a pas opéré. L'écriture est délicate, féminine. L'idée est originale mais les personnages de Leïla et Dan sont restés en surface. 95 pages de reconstitution d'un puzzle m'ont semblé trop lourdes. le texte manque d'intensité, de réflexion sur cette fameuse robe de mariée. On revit les souvenirs amoureux de Leïla à travers les lettres mais je ne suis pas parvenue à ressentir ce petit quelque chose de touchant, peut-être que ce n'était pas le bon moment de lecture pour moi !

Lien : http://mesecritsdunjour.cana..
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Ce roman, premier de l'auteure et poète Claire Gondor, dépasse de bien des qualités le nombre de ses pages. Derrière ce court récit s'ouvre en fait les porte de tout un univers, ou plutôt de deux univers qui, au fil des pages, n'en font plus qu'un : Dan et Leïla. Deux tempéraments opposés, deux cultures différentes, et pourtant, une rencontre se fait au gré du hasard et fait d'eux un tout indissociable. le sujet pourrait presque paraître ordinaire s'il n'était pas porté par une prose délicate, poétique, et ciselée à la perfection. Claire Gondor maîtrise l'art de ressusciter la mémoire de l'Instant et de coucher sur le papier le fugace du souvenir, tout en évoquant la naissance du sentiment amoureux et son deuil.

A cette plume unique et évocatrice vient s'ajouter cet élément si original et emprunt de poésie: cette robe cousue de papier au fil des lettres et des chapitres. Comme un fétiche central, clef de voûte du récit, elle vient s'entourer de personnages et de réminiscences au croisement des cultures, des croyances, et des aspirations. L'ensemble est d'une grâce rare, teintée d'une belle et douce mélancolie.En bref : Un récit sobre et délicat d'une touchante originalité. le style, subtil et évocateur, met en lumière les reliefs de la relation amoureuse et aborde le deuil avec pudeur et élégance.
Lien : http://books-tea-pie.blogspo..
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En fait, c'est indéniablement un texte délicieux, romantique et poétique. le thème choisi est vraiment original : se construire une robe de mariée ou d'abandon, avec les mots de l'être aimé, un ouvrage cousu avec le coeur, les souvenirs et les sentiments. Mais c'est aussi un texte qui se mérite car il est tellement finement ciselé, qu'il reste parfois comme une oeuvre d'art, à regarder, à aimer, à comprendre, mais un peu artificiel, et donc plus difficile à partager et à ressentir. Ce texte de 95 pages parfaites est resté longtemps à distance de moi, j'ai mis 60 pages à accepter de vivre ou ressentir les émotions de Leïla, à déguster sans retenue ses mots et ses phrases de virtuose, et à me laisser aller. Voilà, Claire Gondor dit les choses mieux que moi, mais je suis restée un peu sur ma faim, et sur la fin !
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la dernière Masse critique, je l'avais choisi pour son titre tout simplement accrocheur.
Si le projet final ("l'aiguille",cette fameuse robe de mariée) est clair dès le début du roman, l'histoire (le coeur) apparaît en filigrane au fur et à mesure des lettres cousues par l'héroïne.
Et on se laisse facilement prendre au jeu... du fil à l'aiguille, le lecteur découvre cette curieuse histoire d'amour, ces doux moments partagés et retranscrits sur le papier.
On pense aussi au livre de Carole Martinez, le coeur cousu, où l'aiguille se mêle au destin d'une femme, à celles qui l'ont accompagnées dans sa vie.
Le roman est court et pourtant un récit intense se livre au fil des pages et met le lecteur sur le fil du rasoir.
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