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EAN : 9782800156132
280 pages
Dupuis (24/08/2012)
3.34/5   41 notes
Résumé :
Un livre-monde graphiquement époustouflant sur la Patagonie. Indiens, colons européens, exilés, campagnards et urbains, et même un réalisateur de films allemand vont voir leurs relations évoluer, changer au fil du temps, mais toujours sous l’influence de l’immensité de ce finistère sud-américain : la Patagonie, le territoire le plus austral de la planète.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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C'est une lecture éprouvante que ce Chère Patagonie. Jorge Gonzales y tisse une ambiance sombre grâce à des dessins crayonnés, qui tiennent parfois davantage du croquis que de l'oeuvre picturale, des dessins qui sont parfois flous sur lesquels on essaie de distinguer quelque chose, une forme connue. Gonzales dessine les hommes, les choses mais il matérialise aussi les éléments : le vent, la chaleur, le froid, la brume ... évoqués simplement par des traits ou des grandes plages de nuances de couleurs.
Le dessin est presque enfantin, au crayon à papier ou même au bic mais il dénote cependant une maîtrise qui se remarque dans les visages ou le rendu de la ville, ses bâtiments et ses enseignes.

La bande-dessinée est un ensemble d'histoires, comme un recueil de nouvelles, qui ont en commun la Patagonie, terre la plus australe du monde. Cette terre a été marquée par une histoire à l'image du pays : dure pour les hommes. Ces neuf histoires sont comme une traversée du temps historique argentin depuis le massacre des indiens Onas de Patagonie, à la fin du 19ème siècle, jusqu'aux heures les plus récentes en passant par l'écho des guerres européennes et mondiales et par le temps de la dictature policière de Pinochet.

Gonzales use de personnages récurrents : Taylor, ancien mercenaire charge de capturer les indiens pour l'exposition universelle, Karl Blumer, commerçant dans un village perdu, son fils Julian un temps intéressé par l'arrivée d'un cinéaste allemand - dont il partage les origines - et qui, déçu par lui et fasciné par la profusion de vie de Buenos Aires, part définitivement de Facundo pour devenir hôtelier et ne plus jamais voir ses parents. le dernier chapitre représenté la genèse du livre, visant à relire l'histoire d'un pays écrite autrefois par les dominateurs européens et qui a toujours nié la présence des peuples indigènes. En réhabilitant ces peuples, en montrant que la culture argentine est le produit du mélange des identités espagnoles, italiennes, allemandes, anglaises mais aussi mapuches, onas ou encore tehuelche, Jorge Gonzales, aidé par des auteurs argentins, écrit une oeuvre d'une rare puissance, offrant une place égale pour les hommes et la terre - dans la lignée de la tradition littéraire sud-américaine - dont il montre les liens étroits et pourtant si souvent âpres.
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On ne peut pas gagner à tous les coups…

La Patagonie est un voyage tentant. Je me souvenais de L'amant de Patagonie d'Isabelle Autissier qui mettait si bien en valeur ces grands espaces. Chère Patagonie était une belle promesse avec un roman graphique sur plusieurs périodes comprises entre 1888 et 2009, avec certains dessins pleine page et une quatrième de couverture qui annonçait un livre-monde.

Mais si on ne maîtrise pas l'Histoire de ce pays, on ne peut pas l'appréhender à partir de cette oeuvre et on comprend certains enchaînements uniquement grâce à une page explicative en toute fin d'ouvrage. Les dessins ne permettent pas non plus de sortir de ce flou. On retrouve certains personnages d'un chapitre à l'autre, mais avec des ellipses difficiles à suivre… Dans ces conditions, on finit également par se lasser du côté très sombre de cette BD historique.

J'aurais aimé apprécier scénario et illustrations, j'avais envie d'en savoir plus sur les peuples de Patagonie et notamment les Mapuches, les pionniers, les liens entre la Terre de feu, la Patagonie et le reste de l'Argentine…Dommage… Je ne garderai pas ce livre en mémoire.
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C'est un objet très étonnant que voilà, déroutant du moins. C'est un livre d'images, de sensations. Sur l'histoire, ou plutôt les histoires, qui se rejoignent entre elles au gré de l'Histoire avec un grand H, justement, je dirai seulement que la toute dernière page, intitulée "précisions historiques" m'a permis de comprendre beaucoup de choses, m'a même invitée après ces éclaircissements très bienvenus, à relire le livre.

Cependant c'est le dessin qui rend ce pavé véritablement impressionnant à mes yeux : quasiment de bout en bout en noir et blanc, en sépia plutôt, avec tous les tons de l'ocre au marron, du gris au noir, quelques fois du bleu : ou les grands traits de crayon donnent l'impression que le vent qui souffle sur les planches nous ébouriffe les cheveux... Et le ciel !

Sur des doubles pages, des prairies immenses, le ciel changeant à perte de vue. Puis, devinés, à peine, des barrières, des toits, un village au milieu de nulle part, comme si l'on s'en approchait.

A l'inverse, quelques pages ou les cases se multiplient, donnant à voir -ou non- des multitudes de détails. Des crayonnés, au crayon de papier, au bic bleu, de la peinture, du pastel.

Il me vient à l'esprit en écrivant que ces pages sombres sont aussi celles des sombres passages de l'histoire de ce pays. Et d'ailleurs, les dernières planches de l'album, plus récentes chronologiquement, sont plus claires, on y voit même de la couleur.

Bref, un livre qui emporte, auquel on repense et auquel on revient avec plaisir.
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J'ai longtemps hésité avant de lire cet livre. Ce sont les planches consacrées par l'auteur au derniers jours de Allende dans le premier numéro de "la revue dessinée" qui m'ont convaincu. Cette brique tente, au travers du destin de quelques personnages, de nous faire découvrir la Patagonie ainsi que sa place particulière sur l'échiquier argentin.
Le point positif, c'est un graphisme magnifique, d'une poésie rare, capable de traduire cette sensation d'immensité propre à la Patagonie, "le pays ou les pierres volent". Très beau travail sur la lumière, sur le rythme... il y a une vraie utilisation des potentialités de la bande dessinée, que ce soit à travers les pages-mosaïques, les scènes traduisant la vie morne de l'hotel où travaille Julian ou cette confession de la voyageuse, uniquement constituée de gros plans.
Cela fait un bien fou de lire une bande dessinée qui, comme c'est trop souvent le cas, ne se limite pas à une utilisation superficielle de ses possibilités. Les cadrages alambiqués, les effets de manche vaguement cinématographiques, les mises en pages chichiteuses... ne sont que de la poudre aux yeux. Parfois, cela suffit à produire son effet, mais le plus souvent, de tels artifices ne font que pallier un manque de fonds, comme un excès de pyrotechnie, de musique ou un montage épileptique au cinéma.
Malheureusement, le scénario, ou plutôt l'assemblage de scénarios, déssert le livre. le propos est parfois confus. L'ensemble manque de cohérence et d'équilibre.
Parfois fascinant, parfois indigeste...
Nous n'étions pourtant pas loin du chef d'oeuvre.
Il reste un ouvrage assez fascinant pour son graphisme, mais manquant de construction scénaristique.
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Chère Patagonie est une bande dessinée troublante, au dessin sombre, vite esquissé, où le vent habite parfois plusieurs pleines pages, ou au contraire une multitude de vignettes qui se suivent...

La narration est déconstruite et l'on perd souvent le fil dans la dizaine de chapitres présentés, dont certains se font l'écho des précédents sans que cela ne soit systématique : les sauts temporels se succèdent, on croit reconnaître parfois des personnages qui réapparaissent, on passe d'un récit à une insomnie qui verse dans une émission de télé, avec une violence caractéristique de l'histoire de la Patagonie, particulièrement sanglante et tue.

De Buenos Aires et sa villa 31 à la Terre de Feu, de Comodoro aux estancias de la province de Chubut, les immigrés, les mapuches, ou les porteños semblent sans distinction voués à un spleen destructif ; les non-dits s'accumulent : massacres des onas et des mapuches, tortures physiques et psychologiques sous les dictatures, dures répressions des grévistes ou accaparement des terres par Benetton, c'est l'histoire "secrète" de la Patagonie qui semble revivre dans ce sombre témoignage empreint de violence et déroutant.
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critiques presse (7)
BoDoi
22 octobre 2014
Tour à tour extrêmement sombre ou étonnamment coloré et lumineux, [le] trait habille la voix off qui plante des retrouvailles familiales, ou le massacre des habitants de Peja, avec une grande subtilité.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
27 novembre 2012
Aussi libre qu'inspiré dans les ruptures de styles et de rythmes, sautant du lyrisme au grotesque, de la profondeur sombre à la transparence aérienne avec une audacieuse virtuosité, il participe moins à la mise en scène du récit qu'à sa respiration intime.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
19 octobre 2012
Après Bandonéon publié en 2010 toujours aux éditions Dupuis, Jorge Gonzalez confirme avec ce nouvel album son génie graphique. Chère Patagonie n'est pas loin du chef-d'oeuvre.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BDGest
08 octobre 2012
Comblant les promesses suscitées par son précédent opus, Jorge González démontre avec Chère Patagonie son statut d’auteur majeur de la bande dessinée contemporaine, par sa puissance graphique, par sa capacité à embrasser l’Histoire avec hardiesse, à manier tension dramatique et pauses contemplatives avec un égal bonheur.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
11 septembre 2012
Chère Patagonie vise constamment le contre-pied, l’allégorie graphique, l’illustration la plus proche de l’organique, pour tenter de toucher au plus profond. Une forme de poésie pour les uns, d’auto-complaisance pour les autres.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Lexpress
10 septembre 2012
C'est une des plus belles BD de l'année. Peut-être la plus belle. Et peut-être pas seulement de l'année, d'ailleurs.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Sceneario
30 août 2012
L'écriture est […] d'une virtuosité exceptionnelle, à la fois évocatrice, sèche et incroyablement touchante, elle ouvre les portes à tout un pan de l'histoire de l'humanité. Une histoire assez méconnue qui pourtant reste bouleversante !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je ne suis pas du genre à me lamenter, je comprends qu’il est impossible d’être un autre.
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Filmer une personne peut la détruire.
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- Je ne sais pas ce qu'a ce misérable désert, mais c'est le seul endroit où je ne me sens pas déçu.
- Un jour vous me raconterez comment vous êtes arrivé dans ce village ?
- Dans quelques mois, et avec un peu de whisky... c'est possible...
- N'ayez pas peur de mon jugement, je suis convaincu que personne n'est coupable de ce qu'il doit vivre.
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N'ayez pas peur de mon jugement, je suis convaincu que personne n'est coupable de ce qu'il doit vivre.
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