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Christophe Josse (Traducteur)
EAN : 9782841725243
352 pages
L’Atalante (18/11/2010)
4.21/5   14 notes
Résumé :
Gabri, ancien taulard, se recueille sur la tombe de sa femme, dans le vieux cimetière de Pueblo Nuevo, lorsqu'on lui propose d'abattre un homme. Décidément, bien des types rôdent autour d'une villa isolée, occupée par Dalia, une ex-entremetteuse, et Nadia, une adolescente trisomique. Sandra se marie ce jour-là. Tout à coup, elle s'avance vers son futur époux... et lui loge une balle au milieu du front. L'ineffable Méndez va alors s'employer à démêler cet écheveau av... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

N°505 – Février 2011.
IL NE FAUT PAS MOURIR DEUX FOISFrancisco Gonzales Ledesma* – L'Atalante.
Traduit de l'espagnol par Christophe Josse.

Le début est un peu déroutant. Trois histoires apparemment indépendantes les unes des autres qui se déroulent quand même dans la ville mythique de Barcelone. Elle est le véritable personnage central de tous les romans de Ledesma.
Gabri qui sort de prison vient se recueillir sur la tombe de sa femme quand on lui propose de tuer un inconnu. Une vieille maquerelle, Dalia, qui loue une adolescente trisomique aux assauts sexuels de notables locaux. Un mariage qui se transforme en tuerie, les deux futurs époux ayant fait le projet de s'assassiner l'un l'autre...

Le pauvre inspecteur Méndez, toujours aussi marginal, indiscipliné, alcoolique et désoeuvré, va s'intéresser à toute cette délinquance malgré une hiérarchie qui ne l'aime guère et qui ne lui fait même plus confiance. Et d'ailleurs on ne lui confie même pas cette enquête ! Il est, selon ses propres termes « un policier à la manque que personne ne croit, un policier des rues ». Son patron a l'apparence de Monterde, commissaire principal, impénitent fumeur de havanes et accessoirement fort sensible aux charmes des femmes, de ses collègues féminines en particulier. Il a, à l'endroit de son inspecteur une formule peu académique pour s'adresser à lui (« Putain Méndez ») mais son subordonné reste égal à lui-même, prenant des initiatives toujours à la limite de la légalité. Il reste, malgré son âge un élément de valeur que, pour une fois, son administration songe à récompenser !

Gabri est un dur qui a décapité celui qui a violé son épouse, Elisa, morte en couches et tué en prison l'assassin d'une fillette. L'homme qu'on lui demande d'exécuter se révèle être une femme, Greda, enceinte qui plus est des oeuvres de son ex-patron, qui ainsi souhaite se débarrasser d'un double problème qui risque de lui coûter sa place et son riche mariage. Son beaux-père qui ne l'aime guère rêve de le voir disparaître. L'ex-taulard est cousu de dettes mais c'est quand même un type bien et propose à Greda de s'enfuir.

Près de la maison de Dalia, Haliz, un type un peu mystérieux et ancien souteneur est tué. Cela n'arrange pas les petites affaires de l'ex-tenancière qui voit fuir sa clientèle puisque que Méndez veille. Il se rend vite compte que la clientèle tourne autour de trois hommes, un conducteur de porsche 911, un type au noeud papillon et au regard de mort et Barrerra, un gros toujours vêtu de noir, vicieux et collectionneur de poupées gonflables. Tous des pédophiles... mais Méndez observe... Cela n'empêche pas une autre victime d'être exécutée ce qui oriente l'enquête vers le terrorisme et le péril islamique.

Heureusement, Méndez ne lâche jamais une proie ni une idée. Sa mémoire infaillible, un véritable disque dur, doit autant à son ancienneté dans le métier que dans les fréquentations pas toujours très catholiques qui ont été les siennes, l'aide beaucoup dans sa traque. Il s'ensuit des développements improbables, des aventures parfois sanglantes, bref une parcours labyrinthique qui sied si bien à la littérature policière.
J'ai bien aimé le personnage de Méndez décidément très attachant et son admiration pour la beauté des femmes. Ce récit décliné en chapitres courts et relatés dans un vocabulaire parfois poétique et émouvant mais surtout truculent ne m'a pas laissé indifférent. Il tient le lecteur en haleine jusqu'à la fin et ce roman lui donne l'occasion de formuler des aphorismes bien sentis sur la nature humaine et des réflexions de bons sens sur la marche du monde. Je retiens la traduction qui est pour beaucoup dans l'attachement du lecteur au texte du roman.

Je ne connaissais pas cet écrivain espagnol, son sens de la formule et son admiration inconditionnelle pour les charmes féminins. Il m'a été révélé par hasard (la Feuille Volante n° 436) et je ne regrette pas.



* Écrivain et journaliste espagnol, né à Barcelone en 1927.
©Hervé GAUTIER – Février 2011.http://hervegautier.e-monsite.com































































































Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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L'inspecteur Mendez a toujours l'air d'être au bout du rouleau (ou peut-être ce sont ses supérieurs et ses collègues qui veulent le lui faire croire), il faut reconnaitre qu'il est tenace… et que sa longue expérience des rues de Barcelone lui a conféré une capacité étonnante à comprendre les choses les plus complexes. Ce qui va lui être très utile dans Il ne faut pas mourir deux fois entre une sordide affaire de pédophilie, un contrat que doit exécuter un homme fraîchement sorti de prison et une mariée meurtrière et suicidaire. Tout cela va progressivement se relier et il fait reconnaitre que Francisco Gonzales Ledesma est un virtuose en la matière, même s'il bâcle un peu les deux derniers chapitres (ce qui est hélas assez fréquent chez pas mal d'auteurs).

Le roman est-il donc un peu tiré par les cheveux ? Certainement, mais il vaut essentiellement par la description d'une galerie de personnages très typés et à la personnalité finement étudiée, Mendez en tête bien sur. Car le vieil inspecteur (en fait, a-t-il un âge ?) occupe toute la place, tant dans les rues des quartiers populaires qu'il affectionne que dans la banlieue de Barcelone (où la pureté de l'air lui pose problème) mais aussi dans le bureau du commissaire (avec des échanges savoureux non dénués s'un certain respect et d'une certaine affection de la part du supérieur). Jusqu'à la conclusion où Mendez fait preuve d'une vigueur insoupçonnée.

Mendez est un flic à l'ancienne, tendance Maigret : il marche dans la ville (« Un policier à la manque auquel personne ne croit, un policier des rues. »), il observe (« Les interrogatoires prescrits pas la loi n'oint pas réponse à tout. »), il additionne. Mais cet homme aux poches bourrées de livres, doté d'une mémoire d'éléphant, plus désabusé que le plus cynique de ses confrères, sans aucune considération pour la hiérarchie, sait parler aux gens, même les plus désespérés : ne dit-il pas à Sandra, la mariée meurtrière et suicidaire : « Si vous vivez, il vivra lui aussi. Nous vivons tout le temps qu'on nous garde en mémoire. Ne le tuez pas deux fois. » Une belle âme pour un grand roman.
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C'est dans un langage populaire, et même tout à fait vulgaire dans certaines réparties, que l'auteur nous entraîne dans une enquête policière à travers les quartiers de Barcelone. le style n'enlève rien à l'histoire qui est captivante et dont le policier en charge de l'affaire, l'inspecteur Menez est un personnage attachant. Il est vrai qu'il n'est pas un "flic" comme les autres et obéit rarement à sa hiérarchie, de surcroît c'est une personnalité au regard acéré et empreint de compassion pour ceux qui souffrent.
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Très bon polar malgré quelques incohérences ou copier-coller malheureux (p. 170 : la phrase "il courut aider Greta, mais il sut qu'il était trop tard" sort d'on ne sait où, idem pour "il m'a trouvé un remplaçant" p. 170 vs "il m'a pas trouvé un remplaçant" p.189, p.262 : deux fois la même question posée "vous avez son adresse ?").
Violent mais pas glauque, prenant mais pas trop oppressant, ce roman donne envie de recroiser la route l'inspecteur Mendez dans ses autres enquêtes à l'occasion. Ah oui, ça parle beaucoup de rues et de belles jambes, ça vanne cru, ça tire sec, et ça n'oublie pas quelques bons sentiments nécessaires au repos des âmes.
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Trois histoires complètement différentes nous accrochent tout de suite, un vieux flic rebelle qui n'en fait qu'à sa tête, de l'humour, des chapitres courts qui intensifient le rythme, ce polar est un vrai petit bijou qui nous change pour une fois des polars nordiques. Allez-y, c'est que du bon !
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Il haussa un sourcil, n'avisant aucun cendrier sur la table. Fais chier, encore un espace non fumeur. Il se tourna vers la fenêtre où le maudit nuage défilait sans arrêt et ajouta :
- Tous les rêves se ressemblent, quand on y réfléchit, on se dit qu'ils ne valent pas bien cher, mais en même temps ils sont irremplaçables. Donc ils méritent notre respect.
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- Beaucoup sont morts pour une poignée de terre, Méndez. Au moins, j’ai survécu, j’ai eu de la chance.
- Ca en valait la peine ?
- J’en sais rien. Je finirai mes jours dégoûté, j’ai vu mourir trop d’idéaux, et les gars qui sont morts croyaient encore à la lutte finale, à la victoire finale.

- Ce n’est qu’une chanson, Villa.

- C’est déjà pas mal.
(…) Peut-être songea t- il qu’au moins ce qui demeure dans la chanson ne périt pas.
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Elle restait silencieuse. La lumière de la fenêtre était soudain grise et lointaine, comme dans un tableau hollandais. Il ajouta tout bas :
- Si vous vivez, il vivra lui aussi. Nous vivons tout le temps qu'on nous garde en mémoire. Ne le tuez pas deux fois.
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- Le passé est toujours minuscule, enchaîna Mendez, mais le futur à l 'air immense. C'est pour ça probablement qu'on cherche à le construire.
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- Vous n’avez pas idée de ce que vous avez fait, Mendez.
- Allez savoir, madame le juge.
- C’est une farce, un outragé, une obstruction à la loi. Vous serez sanctionné !
- Je fais souvent l’objet d’enquêtes administratives. Le jour de ma nomination, j’ai même reçu un premier blâme.
- Parce que vous ne croyez en rien, probablement, comme monsieur le greffier l’a justement observé.
- En effet, madame le juge, je suis un homme de peu de foi.
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