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Critique de Galadriel


Dans les trois derniers tomes, Richard et Kahlan, à peine victorieux de l'Ordre Impérial, doivent affronter un danger plus grand encore, un danger qui pourrait bien finir par les terrasser et signer l'arrêt de mort de la Création.

Dans ce volume, Richard Rahl, notre héros, est mort après avoir sauvé la vie de sa dulcinée, victime d'un meurtre. L'empereur ressuscité Sulachan et l'Evêque Hannis Arc semblent avoir la victoire à portée de main. Cet état des lieux, qui pourrait paraître surprenant et qui pourrait compliquer grandement l'intrigue, en donnant cette fois-ci la part belle à d'autres personnages, ne parvient pas à convaincre le lecteur.

En effet, ce dernier sait que Richard finira par trouver un moyen de revenir parmi les vivants et de filer le parfait amour avec la Mère Inquisitrice, au point que ce n'est même plus étonnant. C'est ici que j'aborde un point agaçant et récurrent dans les livres de Terry Goodkind : le fait que tout soit trop facile et que la perfection des héros finit par gâcher toutes les bonnes idées dont cette saga regorge pourtant. Vous me pardonnerez la métaphore culinaire, mais c'est comme si vous regardiez un soufflé au fromage gonfler et que, tout à coup, celui-ci finissait par se ratatiner.

J'ai donc, au fil de ma lecture, observé un massacre en bonne et due forme d'un scénario qui tenait la route et était empli de bonnes surprises, comme la manière dont Richard combat Sulachan, ou encore tout l'historique de ce que cet ennemi a fait de son vivant. Par conséquent, ces idées avortées ne réussissent pas à créer l'atmosphère oppressante et angoissante qui doit entourer les personnages, perdus dans des terres ténébreuses où il pleut à longueur de temps – et non, ce n'est pas la Bretagne – et où il est possible de faire de charmantes mais néanmoins sanglantes rencontres.

Le même virus de l'idée avortée et traitée de manière superficielle touche les personnages. Outre Richard et Kahlan, confondants de perfection au point de donner des envies de meurtre au lecteur, les autres personnages sont plats ou caricaturaux. Nicci ne parvient pas à émouvoir par son amour pour Richard ; j'ai plutôt eu l'impression de voir une adolescente amoureuse et quelque peu écervelée par ses sentiments, ce qui fait quand même mal quand on sait qu'il s'agit normalement d'une magicienne puissante et impitoyable. Les nouveaux personnages, comme Samantha, qui finit de manière ridicule et qui n'est absolument pas crédible dans sa haine pour Richard tant Terry Goodkind pousse le vice jusqu'à la rendre caricaturale, ne sont pas intéressants et vous pourrez deviner leurs intentions des centaines de pages à l'avance. Ceux qui connaissent la fin d'Irena comprendront de quoi je parle. Mais, voyons un côté positif à cela, le verre à moitié plein comme on dit : la fin de certains personnages ou leurs réactions sont tellement improbables ou caricaturales qu'elles en deviennent drôles.

Un problème encore plus grand vient entacher davantage ce dernier tome – et même les précédents : les relations entre les personnages n'émeuvent plus, je leur étais au mieux indifférente. Toutes les scènes d'émotion sont ratées, alors qu'elles avaient le potentiel pour faire pleurer un mur. Même la relation principale, la relation phare de la saga, qui a motivé nombre d'intrigues et de rebondissements, celle de Richard et de Kahlan, devient inintéressante. Honnêtement, ils auraient pu être deux étrangers ou deux simples amis, cela n'aurait rien changé pour moi, alors que je faisais partie des fans de leur amour.

Suite à cette critique incisive, plusieurs d'entre vous doivent se demander pourquoi j'ai été jusqu'au bout de cette saga. Tout simplement parce que j'ai une relation d'amour – haine avec elle. Malgré ses nombreux défauts, elle parvient à me captiver car Terry Goodkind a de réelles capacités narratives, en dépit des dialogues improbables et des phrases pompeuses – sans doute dues à la traduction qui n'a pas l'air brillante. Un petit secret pas vraiment honteux, car somme toute, L'Epée de Vérité a de nombreuses qualités. Je pense simplement que Terry Goodkind a trop tiré sur la corde déjà effilochée par les derniers volumes de la saga sur l'Ordre Impérial.
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