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EAN : 9782081302617
528 pages
Editions Arthaud (28/05/2014)
4.2/5   10 notes
Résumé :
New York, automne 1889, Joseph Pulitzer, magnat de la presse américaine, choisit la jeune Nellie Bly journaliste du World pour relever un incroyable défi : boucler un tour du monde en moins de quatre-vingts jours et battre le record de Phileas Fogg, le héros de Jules Verne.

Concurrent acharné de Pulitzer, John Brisben Walker, le directeur du Cosmopolitan, envoie lui aussi une jeune reporter, Elisabeth Bisland, accomplir ce tour du monde dans le sens c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai trouvé ce livre passionnant, et je remercie énormément Babelio et les éditions Arthaud, sans qui je ne l'aurais probablement pas lu, ce n'est pas trop habituellement mon genre de lecture.

Il s'agit d'une histoire vraie, une aventure qui ne me semble pas très connue en France (mais je peux me tromper, ce n'est pas parce que je ne connaissais pas que personne ne connaît ...)

Une jeune journaliste américaine, Nellie Bly, déjà un peu connue pour ses reportages clandestins, persuade Joseph Pulitzer de l'envoyer faire le tour du monde, en moins de 80 jours, pour le journal New York World.
En novembre 1889, elle se lance dans l'aventure, seulement munie d'un petit sac de voyage.
Le lendemain, le directeur du Cosmopolitan, persuadé qu'on gagnerait du temps à faire le tour en sens inverse, envoie une autre jeune femme, Elizabeth Bisland, pour tenter de battre le record.
La compétition va tenir en haleine toute l'Amérique, surtout après que le World ait lancé un concours pour déterminer le temps exact que va mettre sa journaliste, avec à la clé un voyage en Europe pour le gagnant !

Les deux jeunes femmes ont écrit le récit de leur voyage, et à partir d'eux, et de nombreux autres documents, Matthew Goodman retrace leur tour du monde, et aussi leur vie avant et après.


J'avoue qu'au départ, je ne voyais pas trop pourquoi lire le récit de l'auteur plutôt que ceux écrits directement par les deux journalistes. (Mis à part le fait que je ne lis pas l'anglais !).
Or, j'ai trouvé ce document réellement passionnant, bien au delà d'un simple récit de voyage ou d'une compétition.

On y découvre le monde à la fin du 19e siècle, mais surtout l'Amérique.
J'ai appris énormément de choses sur les Etats-Unis de la fin des années 1880, et de façon vraiment intéressante.
Par exemple l'importance prise par les compagnies ferroviaires à cette période, et leur rôle dans la fixation des fuseaux horaires légaux.
Ce n'est qu'un exemple, on voit vraiment vivre l'Amérique sous nos yeux.

Mais bien entendu, on découvre aussi d'autres pays, la façon de voyager de l'époque, les paquebots côté première classe, (et l'entrepont vu d'en haut !)

Nellie et Elizabeth sont fort différentes, et cela ajoute à l'intérêt du récit.
Nellie a voulu ce tour du monde, alors qu'Elizabeth est partie sans aucun préparatifs, du jour au lendemain et un peu à contrecoeur. L'une par ses reportages défendait la classe ouvrière, l'autre invitait à des thés littéraires. L'une est choquée que les Anglais se conduisent partout en conquérants, l'autre découvre qu'elle aime se déplacer dans tous ces pays où on parle et vit à l'anglaise.

Avant même que cette idée de tour du monde ne germe, on découvre Nellie se lançant dans des reportages à risques. Notamment, ce qui lui valût le début de sa notoriété, se faisant enfermer dans un asile de New York, où les patients étaient très maltraités. Et d'où elle faillît ne pas parvenir à ressortir. Toujours elle défend les malheureux, les opprimés.
J'ai donc trouvé assez curieux que lors de son tour du monde, elle ne semble plus du tout s'émouvoir du sort des pauvres habitants des pays traversés, ou des malheureux qui font la traversée sur l'entrepont. S l'on en croit Matthew Goodman, elle ne leur aurait jamais rendu visite, se contentant de les observer avec amusement depuis les ponts de première classe, comme les autres passagers.
Cela ne colle pas bien avec l'idée qu'on se fait de cette journaliste après avoir lu ses débuts.
Et l'auteur ne cache guère que ses préférences vont plutôt à Elizabeth me semble-t-il.

La dernière partie du livre, qui retrace la vie des deux héroïnes après le tour du monde, m'a un peu moins intéressée. Mais j'aurais regretté ne pas savoir ce qu'elles sont devenues. Donc, j'apprécie que l'auteur ait continué, même si c'est forcément moins passionnant.

Malgré mon enthousiasme pour ce livre, j'ai bien entendu quelques petits regrets ou reproches ! :

Il y a des cartes très succinctes au début de chaque chapitre, mais j'aurais apprécié des cartes présentant mieux l'ensemble du voyage, avec le parcours de chaque journaliste.

Une table des matières des chapitres aurait facilité les recherches éventuelles, les retours en arrière.
Et aussi une police de caractères différente lorsque l'on suit l'une ou l'autre.

J'aurais aimé, je sais que j'en demande beaucoup, quelques photographies des personnages et des lieux.
On a juste les médaillon des deux jeunes femmes en quatrième de couverture, sans même savoir laquelle est qui. Et on ne voit pas le fameux sac de Nellie !

Il m'a semblé rencontrer quelques phrases curieuses voire incorrectes, que j'ai lu et relu pour voir si vraiment on disait comme ça en français (surtout dans les subordonnées un peu longues). Un problème de traduction ?

Mais tous ces reproches ne sont que des points de détail.

En résumé, un gros livre (500 pages) qui se lit comme un roman, et que je conseille à tous.
J'ai noté quelques citations, mais j'avais sans cesse envie d'en relever, presque à chaque page quelques phrases me paraissaient dignes d'intérêt.

Et en bonus, j'ai bien aimé la rencontre entre Jules Verne et Nellie, au cours de son périple. Comme un clin d'oeil entre un personnage réel, et celui imaginaire qui l'a inspiré !
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J'ai lu ce livre avec joie puisque j'avais adoré plus jeune la version de Jules Verne et d'autre part, ce voyage étant fait par deux femmes, mon côté féministe était aussi content de les découvrir.
Le début de la lecture fut assez long, d'une part parce que l'auteur donne l'impression de commenter les événements se qui m'a rendu ma lecture assez longue à ce moment et la narration étant extérieure, on ne vit pas le récit e la même façon que lorsque c'est un personnage qui le fait.
J'ai continué tout de même et même si j'ai rencontré des « commentaires » de l'auteur que je ne trouvais pas si utiles, la lecture fut plus agréable par les détails nombreux se qui permet de voyager et d'imaginer assez facilement les paysages. de plus, à chaque chapitre du voyage, il y a une petite carte pour se repérer se que je trouve assez ludique et très sympathique puisque le problème du repérage géographique peut être parfois un problème de plus, il y a la datation du récit se qui permet de lire ce livre comme un carnet de bord se qui est aussi plaisant puisqu'on peut d'avantage se faire une idée sur ce voyage.
J'ai appris beaucoup de choses, le livre apportera des informations à ceux aimant les voyages ou l'histoire.
En tout cas j'ai été ravie de trouver un épilogue long et complet. En effet, on suit ces deux femmes lors de ce périple, mais l'épilogue nous permet d'obtenir des informations sur les conséquences d'un tel voyage sur leurs vies, se qui est très intéressant et sur le reste de la population. C'est une très bonne idée car un tel voyage est quelque chose d peu banal surtout pour deux femmes à cette époque.
Bon ne vous attendez pas à retrouver du Jules Verne mais l'auteur à une plume intéressante même si les (trop) nombreuses informations peuvent lasser ou gêner le lecteur.
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Le 14 novembre 1889, une jeune journaliste du nom de Nellie Bly quitte New York pour tenter de battre le record du célèbre héros de Jules Verne, Phileas Fogg. Soutenue par le directeur du journal le « World », Joseph Pulitzer, elle va tout mettre en oeuvre pour accomplir un tour du monde en 75 jours ! Ce qu'elle ignore en se lançant dans cette gageure, c'est qu'une seconde jeune journaliste va relever ce défi. Elle s'appelle Elisabeth Bisland, écrit pour « Cosmopolitan », et va suivre le parcours inverse de Nellie. Leur incroyable pari va tenir toute l'Amérique en haleine pendant plus de deux mois, et générer d'énormes profits. Toutes deux vont affronter mille embûches, découvrir des merveilles insoupçonnées dans des contrées lointaines, et mener à son terme une aventure que bien des femmes de leur époque n'auraient osé envisager ! En parallèle des récit croisés de leurs périples, cet ouvrage remarquablement documenté brosse le tableau d'une société américaine en pleine mutation
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Un ouvrage passionnant découvert par hasard.
Certes la référence au célèbre roman de Jules Verne m'avait interpellée. La couverture à la limite du girly et du cliché des débuts photographiques était à la fois attirante et un frein pour moi : n'allais-je pas découvrir une série de clichés ? Et puis plus de 500 pages tout de même : était-ce une réécriture du tour du monde imaginé par Jules Verne.

Or dès les premières pages, j'ai été happée par le livre. Tour à tour, j'ai adoré les héroïnes ou elles m'ont parfois agacées, parfois plus que ça, simplement parce qu'elles sont représentées ici dans toute leur humanité, avec leurs formidables qualités, mais aussi leurs travers. Bon, je n'ai pas attendu de tout lire pour découvrir qui l'avait emporté car ce projet du tour du monde n'était pas celui de Pulitzer, mais celui de Nellie et mon sens de la justice aurait difficilement composé avec un succès de son adversaire propulsée malgré elle dans cette course à la vitesse.

Au-delà de la course, course qui en fait présente assez peu d'intérêt en soi selon moi car au final, les deux jeunes femmes "courent" autour du monde, elles n'apprennent quasiment rien sur celui-ci ; au-delà de la course donc, l'auteur présente les moyens de transport de l'époque. Cela nous vaut quelques frissons, quelques moments d'admiration (ah ce train qui traverse l'Amérique et son compartiment bibliothèque, quel rêve !), mais aussi de découvrir l'envers du décor et notamment cette "folie" qui peut toucher ceux qui jettent le charbon dans les chaudières des bateaux afin qu'ils aillent plus vite, ce qui les entraine parfois à sauter dans l'océan pour échapper à la chaleur au risque d'y périr faute d'avoir assez de forces...

Ce récit, c'est aussi l'histoire de deux femmes exceptionnelles, deux journalistes d'investigation, deux pionnières prêtes à tout pour leur métier, deux femmes qui évoluaient dans un monde d'hommes.
Ce sont aussi des apartés pour découvrir le monde de la fin du XIXe siècle et les combats menés par nos incroyables reporters.

Lien : https://apprendreavecbonheur..
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J'ai lu ce livre à la bibliothèque de ma ville car il était sur un étal mis en évidence et car j'aime tout ce qui a trait au voyage. J'ignorais complètement ce défi donné par un rédacteur en chef au XIXème siècle à deux journalistes qui était de refaire plus ou moins ce que Jules Verne avait réservé à Phileas Fog dans le tour du monde en 80 jours. Et le résultat est incroyablement passionnant, vivant, incroyable. Entre la partie logistique, les difficultés, les mésaventures, on s'aperçoit que la fiction et la réalité se rejoignent et que les aventuriers journalistes sont confrontés à des choses qui ne sont pas si différentes du roman, même si moins tragiques ou abracadabrantes. le livre se dévore en quelques heures et amuse en meme temps qu'il réalise un beau portrait. Si vous aimez Jules Verne, foncez.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les passagers de première classe pouvaient passer la journée à manger.
Le petit-déjeuner était servi à huit heures, le déjeuner à une heure, et le dîner à sept heures, mais des plateaux de fruits frais étaient disponibles pour les lève-tôt et, en milieu de matinée, on passait des tasses de bouillon sur des plateaux, suivis de sandwiches à midi, de glaces à trois heures, du thé à quatre heures et des friandises à cinq heures : enfin, à neuf heures, pour ceux qui se sentaient encore en appétit, on servait un souper dans le grand salon.
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Elle nota qu'au Mexique, il était considéré comme poli, voire comme la manifestation d'un hommage, pour un homme de regarder une femme dans la rue. "J'ajouterais, écrivait-elle, que les hommes, sur ce point, se montrent remarquablement polis."
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Elles [les femmes] labourent, hersent, récoltent, piochent, [...] et accomplissent tous les pénibles travaux de force sans que personne y redise ! Mais que l'une d'elles prétende utiliser ses facultés intellectuelles [...] alors là !
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En 1892, un éditeur choqué, à qui on demandait s'il pourrait un jour embaucher une femme en salle de rédaction, s'était écrié : "Une femme - jamais ! Pourquoi ? Comment voulez-vous jurer en présence d'une femme ?"
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Vidéo de Matthew Goodman

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Payot - Marque Page - Matthew Goodman - Quatre-vingts jours autour du monde.
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