AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782352042433
304 pages
Les Arènes (23/05/2013)
4.32/5   299 notes
Résumé :
LA PREMIÈRE HISTOIRE DE L'ÉCONOMIE EN BD.
Mêlant la bande dessinée avec des textes clairs et pleins d'humour, ce roman graphique transforme la "science obscure" de l'économie en une histoire amusante et accessible à tous.

Cette BD/document d'un nouveau genre explore trois siècles de pratiques économiques. Elle raconte la mondialisation, les grands penseurs, les impasses et les rebonds, l'impact des guerres, des changements climatiques ou des pé... >Voir plus
Que lire après EconomixVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
4,32

sur 299 notes
♫Avec votre ferraille on forge ces engins
Qui foutront la pagaille parmi ceux du voisin
Ça donne de l'ouvrage à tous les ouvriers
Et chacun envisage de fonder un foyer
Pour se faire des finances on fabrique des lardons
On touche l'assurance et les allocations
Ça n'a pas d'importance car lorsqu'ils seront grands
Ils iront en cadence crever pour quelques francs
Je vendais des canons dans les rues de la terre
Mais mon commerce a trop marché
J'ai fait faire des affaires à tous les fabricants d'cimetières
Mais moi maintenant je me retrouve à pied♫
Le petit commerce - Boris Vian - 1956 -

"Tout livre sur l'économie présente le point de vue personnel de quelqu'un.
Alors ne prenez pas ce livre pour parole d'Evangile" - P11

Ici tous les concepts sont repris, analysés
L'avantage c'est qu'ici ,c'est illustré
Mais si vous n'êtes pas vraiment initiés
Vous aurez du mal à vous y retrouver.
Tirer la ficelle d'un ballon le fera vite baisser
la pousser, ne le fera point remonter...
Si un Trust reste une CORPORATION illégale
un antiTrust devient-il pour autant Social ?
Mais tu perds ton sang froid
Tu me fais dire n'importe quoi.
Pour un os t ' héritais
Livre Educatif à remettre à deux mains
Fast-track, traités = moyens détournés
l'Avenir désormais leur appartient.

Commenter  J’apprécie          693
L'économie est une science plutôt obscure pour beaucoup d'entre nous et n'est pas forcément très attractive pour le commun des mortels. Et pourtant, elle gouverne à l'heure actuelle nos sociétés (hélas de plus en plus). La comprendre un minimum est donc essentiel pour (re)gagner en pouvoir citoyen, pour agir, anticiper et maîtriser notre destin, dans un monde de plus en plus connecté mais aussi de plus en plus inégalitaire, où les spéculations de quelques financiers et les "optimisations" visant à un plus grand profit de quelques gestionnaires assoiffés détruisent des vies à proximité de chez nous mais aussi à l'autre bout du monde. Voilà le message de Michael Goodwin dont le discours clair, plein d'humour et parfois d'insolence sert à mettre en scène son propos, à tendance progressiste.

Pour cela, il nous embarque dans l'histoire relativement courte de l'économie de par le monde et son actualité. On commence avec la mainmise hollandaise, les comptoirs anglais et la guerre d'indépendance américaine notamment, qu'il analyse sous ce prisme pour montrer comment l'économie s'est rapidement mise à créer des liens mais aussi des conflits à grande échelle et à bouleverser l'équilibre de notre planète. On y raconte la mondialisation, les grandes figures et leur influence, l'impact des décisions prises, des guerres, du réchauffement climatique, des déréglementations...

Michael Goodwin et Dan E. Burr ont honorablement réussi à mettre sous la forme originale du roman graphique un condensé pédagogique des grands courants de pensées et des pratiques en résultant. Les 340 et quelques pages qui le compose se parcourent rapidement, d'autant plus que l'auteur ne se contente pas d'énoncer mais argumente intelligemment son opinion avec la conscience de ses prises de paroles qui peuvent paraître politiques. Car il s'agit bien ici de prendre position et l'auteur dénonce clairement la situation actuelle et son absurdité (jamais notre monde n'a été aussi riche et n'aura pourtant autant concentré l'argent au sein d'une minorité si réduite).

Ce qui est encore plus appréciable est qu'il ne cherche pas à nous imposer son point de vue mais nous engage à avoir notre propre réflexion, à poursuivre nos lectures pour en savoir davantage et à ne surtout pas nous laisser embobiner par le discours dominant (avec la piqûre de rappel sur la concentration des médias entre quelques monopoles). Il fait preuve tout au long de ce livre d'une grande lucidité et rend limpide des concepts pas forcément simples à aborder (on y trouvera matière à expliquer des rouages complexes comme la Grande Dépression de 1929 même à des enfants). Il démolit avec brio certains préjugés et ne peut laisser indifférent le lecteur.

On regrettera peut-être que passé un certain stade, l'ouvrage soit plutôt concentré sur les États-Unis mais l'auteur parle de ce qu'il connaît le mieux. Son étude ne concerne cependant pas que ce pays et s'il serait intéressant d'avoir un ouvrage similaire pour la France, on ne peut pas dire qu'on en soit non plus si éloigné et admettons-le : si l'échiquier mondial est en pleine mutation, (Michael Goodwin parle notamment de la place de la Chine), l'économie américaine continue d'avoir un impact gigantesque sur le monde. Y voir clair permet donc de cerner beaucoup de choses.

Je ne suis pas passionnée par le domaine de l'économie, c'est le moins qu'on puisse dire, même si j'ai des notions grâce à mes études d'histoire notamment. Mais j'ai conscience que ne pas chercher à en maîtriser les bases serait une entrave à ma propre capacité à comprendre un angle du monde et à formuler des opinions construites sur des faits avérés. Si comme moi, vous souhaitez acquérir les outils nécessaires à votre pouvoir citoyen et si possible en s'amusant, Economix est fait pour vous. Je suis ressortie bluffée de cette lecture. Précieux, original et ludique, il est vraiment à mettre dans votre bibliothèque familiale et il faut le répandre comme la bonne parole !
Lien : http://wp.me/p12Kl4-Mx
Commenter  J’apprécie          161
Economix est certes une BD sur l'économie mais surtout sur l'histoire de l'économie; ce qui n'est pas pareil. Dernièrement, j'avais pu apprécier L'Ère de l'égoïsme qui reprend les mécanismes de l'économie ayant amené à notre dernière grande crise actuelle, liée aux subprimes. Entre les deux, j'ai quand même une petite préférence pour « L'Ère de l'égoïsme » qui me semble plus novateur dans l'approche même si les objectifs et les résultats sont les mêmes.

Alors certes, Economix est affublé de tous les qualificatifs d'usage : phénoménal ou hors normes. L'avantage est d'expliquer en des termes clairs les mécanismes complexes de l'économie en quelque chose d'amusant et d'accessible au plus grand nombre. Bon, cela ne sera pas tout à fait exact car il va falloir s'accrocher. Par ailleurs, je ne peux pas dire que je suis un néophyte de par mon activité professionnelle et ayant étudié l'économie politique. de plus, la lecture ne se révélera pas être une partie de plaisir : c'est comme si vous aviez le Bescherelle en BD avec des images amusantes.

En effet, la démarche de l'auteur est plus que louable car l'économie est au coeur de toute chose. Cela fait dire à certains que si cet ouvrage avait été lu par des banquiers avisés, ils n'auraient pas osé vendre autant de crédit à risque. On aura compris qu'il est nécessaire de mieux comprendre l'économie. du coup, certains commentaires dans l'actualité peuvent devenir limpides comme les enjeux de la loi Macron.

L'économie est une science en perpétuel mouvement. Certains penseurs sont loués puis rejetés et on passe à d'autres : des mercantilistes aux néo-classiques. Je connaissais Adam Smith et son fameux « laisser faire, laisser aller » qui me paraissait le grand théoricien du libéralisme économique loué par la droite et ses patrons. L'auteur me donne une vision différente de l'homme avec tout un pan qu'on a passé sous silence. L'homme est franchement réhabilité à mes yeux après lecture et je vous laisserai découvrir le pourquoi.

On retrouvera également l'un de mes économistes préférés, à savoir Keynes, qui préconisait de favoriser la demande par la hausse des salaires. Cet homme est mon ami. Il a compris qu'il fallait donner aux masses populaires qui pouvaient ensuite dépenser leurs revenus et faire tourner la machine économique. Cependant, il semblerait que cette politique ne soit plus d'actualité car la machine s'est grippée. Même nos socialistes favorisent actuellement l'économie de l'offre afin de permettre aux producteurs d'être moins étranglés.

L'auteur va nous expliquer également la pensée de Marx et les ravages du communisme sous Staline. Cependant, il restera juste en indiquant les succès de ceux-ci (premier homme dans l'espace, de la nourriture pour tout le monde…). Il ne magnifiera pas le capitalisme américain, bien au contraire. Il dira clairement le soutien à des dictatures sanglantes d'extrême-droite pour contrer le communisme dans certains pays. Certains présidents américains seront magnifiés (Ted puis Franklin Roosevelt) et d'autres horrifiés (Hoover, Reagan).

Il y a quelque chose qui a véritablement retenu mon attention. A un moment donné de l'histoire économique du XXème siècle, les politiques des gouvernements ont taxé les super-riches et favorisé l'émergence de la classe moyenne. Il y avait un rapport plutôt acceptable dans l'écart des richesses. de nos jours, cet écart s'est considérablement creusé, ce qui n'amène à rien de bon pour le futur : révoltes ou guerres en perspective. La planète ne peut appartenir à 1% des plus riches même en n'étant point jaloux de leur formidable réussite à coup d'héritages ou de maximisation fiscale. Sic. La question pourrait être la suivante : faut-il laisser agir à leur guise les spéculateurs qui jouent avec le feu ?

Ce livre est une mine d'informations ainsi qu'un remarquable exercice de pédagogie. Il faudra une bonne semaine pour en venir à bout et essayer de comprendre sans régurgiter. L'histoire de l'économie est tout de même assez passionnante et cela permet de comprendre comment le monde fonctionne. Bref, un ouvrage indispensable qui incite à la prudence.

Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
Commenter  J’apprécie          82
L'impression que les lois de l'économie échappent aux experts eux-mêmes (les fonctionnaires de Bercy pratiquent-ils l'onanisme dans leur grand paquebot ?) incite le grand public à se prendre en main et s'informer lui-même, tant nos vies paraissent réglées par un grand logiciel implacable qui tourne en roue libre. C'est à ce motif de curiosité inquiète que répond l'auteur – américain – d'une volumineuse BD, Economix, récemment publiée par les Arènes.

- Leçon n°1 : en matière d'économie, mieux vaut ne pas se fier aux experts. On se souvient du mot de Jacques Attali au plus fort de la tempête des subprimes, involontairement comique, claironnant qu'il avait prévu la crise… dans les trente années à venir. Imaginez le garagiste : «J'avais bien vu que vos plaquettes de frein étaient usées, mais je pensais que vous pouviez encore rouler quelques centaines de km.»

Le discours des experts économique au plus fort de la crise fait penser à celui des médecins au chevet des grands malades: -Accrochez-vous !, disent-ils en croisant les doigts dans le dos. En dernier recours, une petite prière à mère Nature afin d'accorder une rallonge n'est pas de trop.

En définitive on en revient à l'hymne païen de Pangloss : «Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.» ; et on peut se demander si penser l'économie ne revient pas à faire le vide dans sa tête, et ne penser à rien. Les abeilles ou les castors n'ont pas d'experts économiques, et ils s'en sortent plutôt pas mal.

Le bouquin rappelle d'ailleurs que les économistes libéraux les plus prudents, Adam Smith par exemple, définissent le travail et l'argent comme une puissance naturelle. Il convient donc seulement d'éviter à l'homme les lames de fond et les cyclones trop violents par quelques mesures ou plans artificiels. Smith vitupère les spéculateurs ou les capitalistes qui jouent avec le feu. Seulement voilà, il est trop tard, puisque l'Occident est entièrement converti à ce jeu, que ses institutions politiques reflètent et d'où il tire sa supériorité. Il est aussi difficile de faire machine arrière que de transformer le Titanic en canot de sauvetage. J'emploie volontiers des métaphores, puisque le discours économique a tendance à dissoudre les métaphores dans les statistiques et le calcul, d'une manière perceptible aussi sur le plan culturel ou artistique.

Point positif de ce bouquin également, il fustige l'usage des formules mathématiques dans le domaine économique; elles ont le don de conférer une aura scientifique à des théories qui ne le sont pas, et de procurer une confiance excessive, quand la prudence est surtout requise.

En effet, «l'exploitation des ressources humaines», selon l'expression qui convient pour qualifier l'esclavage moderne, peut parfois, qui sait, se heurter à la conscience humaine d'une manière imprévisible ? J'ai observé pour ma part que les escrocs sont plus avisés que les experts en matière économique (je soupçonne d'ailleurs que Jérôme Kerviel était parfaitement honnête et persuadé du sérieux de son métier et de ses études): or les escrocs se fient plus à leur instinct qu'aux formules mathématiques.

Engels et Marx sont résumés aussi dans Economix, qui se veut la première histoire de l'économie en BD, mais dont le ton est parfois un brin moralisateur, hélas.

Marx à juste titre, puisqu'il fut et reste sans doute l'analyste le plus complet du phénomène de la mondialisation et de la soumission des élites intellectuelles à des systèmes de pensée, notamment le système hégélien, dont on voit qu'il prévaut encore en matière d'art, alors même qu'il est le système le moins susceptible d'enrayer ce que les marxistes qualifient de fétichisme, qui aboutit à se prosterner devant l'argent et son pouvoir de déclencher l'émotion ou la passion humaine.

Il semble en effet utile de joindre à l'étude de l'économie celle de l'art, ainsi que l'ont fait Marx et d'autres penseurs, et comme ne le fait pas assez Economix, bien qu'il participe d'une volonté artistique d'élucider la bêtise de l'action économique pour mieux y résister (la bêtise qui consiste essentiellement à se soumettre aux forces de la nature, dont l'économie n'est qu'une prothèse, ou à lui opposer des concepts et une éthique creux).

Le défaut de l'ouvrage est de ne proposer qu'un panorama des différentes thèses ou pensées économiques successives, sans remettre en cause la démarche anthropologique de la «science économique». Celle-là lui donne sans doute cet aspect complexe et inintelligible, caractéristique selon Orwell de l'intellectualisme et des intellectuels, qui semblent ainsi trouver dans les replis de leurs pensées une sorte de confort assez inédite dans l'histoire de l'humanité.

de même, puisque la prétention historique est ici affichée, on peut reprocher à l'ouvrage de s'abstenir de faire la remarque que l'enseignement économique libéral dominant a le don d'affranchir le progrès économique et technique de son rôle majeur dans le déclenchement des guerres mondiales, qui résultent largement de l'essor industriel.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
Commenter  J’apprécie          91
Quand les Conservateurs nous mettent en boite

En 304 pages, Michael Goodwin et Dan E. Burr exposent en B.D, tout ce qu'il faut savoir sur l'économie.
Le livre se compose de 8 chapitres :
- La main invisible : du passé lointain à 1820
- A toute vapeur : 1820-1865
- le pouvoir de l'argent : 1865-1914
- Tout s'écroule : 1914-1945
- Les armes et le beurre : 1945-1966
- L'ère des limites : 1966-1980
- La révolte des riches : 1980-2001
- le monde d'aujourd'hui : après 2001

Goodwin part d'un constat simple : "Nous sommes citoyens d'une démocratie. La plupart des sujets à propos desquels nous votons relèvent de l'économie. C'est de notre responsabilité de comprendre ce pour quoi nous votons".

Fort de cette réflexion, il a choisi un mode accessible à tous : la BD.
On perçoit le danger potentiel de ce choix : simplifications outrancières, ellipses...

Que nenni !

Goodwin a rédigé un cours d'économie qui rappelle clairement et simplement, les grandes notions, décrypte les théories, exhume certaines réflexions que les idéologues de tous poils se gardent bien de retenir.

Par exemple, concernant Adam Smith, il n'oublie évidemment pas de citer ses propos sur la division du travail, la concurrence et le libre marché. Mais il souligne également que, contrairement aux physiocrates adeptes du laisser faire intégral, Smith énonçait les limites de ce même marché et demandait un renforcement de la loi, une protection des frontières ou la garantie de biens publics.
Il n'omet pas de pointer le fait que celui qui est érigé en divinité par les tenants du marché-roi, exprimait beaucoup de méfiance à l'égard des capitalistes dont il fustigeait "l'esprit de monopole" et à qui il rappelait qu'au delà d'un niveau acceptable du profit "aucune société ne peut prospérer et être heureuse dans laquelle la plus grande partie des membres est pauvre et misérable".

Autre exemple encore : la catastrophique présidence de Ronald Reagan. Il rétablit certaines vérités volontairement mises sous le tapis par ceux qui ont profité de cette effroyable hallucination collective. Oui, Reagan a augmenté les impôts (mais pas de tous, bien entendu) et fait exploser les dépenses publiques avec notamment sa délirante "guerres des Etoiles", ce que l'Amérique et donc le monde, paye encore aujourd'hui.

Outre une incroyable érudition bâtie à coups de lectures forcenées, Goodwin a su mettre en perspective l'évolution de nos systèmes et éclairer ainsi le continuum et les fractures essentielles.

Au fil des époques défilent donc :
- les économistes incontournables (Ricardo, Marx, JM Keynes, Marshall, Samuelson, Galbraith, Hayek ou Friedman);
- les faits essentiels. Goodwin décrit les grandes étapes de l'évolution historique (développement du commerce international, des moeurs et des techniques, l'impact de la vapeur, des guerres ...), en portant son regard, de manière plus appuyée sur l'histoire économique des Etats-Unis, à partir de l'indépendance américaine (naissance des trusts, chassé-croisé d'idées progressistes et de théories mortifères -car dévoyées-du moins d'Etat)...

On reste stupéfait devant l'incroyable bêtise (persistante) des Présidents Wilson et Reagan, révolté face à certaines écoeurantes manifestions de cynisme...car en dépit d'une tendance générale de l'économie développée à adopter les modes venues d'outre atlantique ou d'outre manche, on peine à les retrouver chez nous, avec un caractère aussi affirmé.

Mais comment ne pas se sentir concerné par cette implacable description des ravages de la bureaucratie, du management déconnecté des réalités, de la dispersion des pouvoirs, des ravages liés aux absurdités du complexe militaro-industriel, aux "ajustements structurels" du FMI, à l'explosion des bulles suivies de perfusion publiques, des limites de la croissance...

Comment ne pas s'interroger quand Alan Greenspan Président de la FED affirme en 2008 : "La plupart du temps, nous avons eu tort" ?!

Comment ne pas reconnaitre le regard suffisant porté en permanence sur tous ceux qui doutent des bienfaits d'un marché non supervisé, de la pauvreté des riches, du fait que les gouvernements soient systématiquement le problème et jamais la solution et surtout, qui croient que la prophétie de Keynes s'est réalisée : "quand le développement du capital d'un pays devient le sous produit des activités d'un casino, le travail risque d'être mal fait" ?

Attention, vous aurez compris que Goodwin n'est pas membre du Tea Party. Il a une opinion qu'il défend, mais pour autant, il n'est pas partisan d'un Etat tentaculaire ou de l'avènement du socialisme.
Sa position est mesurée et étayée et elle apporte un bol d'air frais quand on étouffe sous les vapeurs du "There Is No Alternative" exhalées à jet continu par ceux qui disposent du pouvoir financier et des principales retombées.

Je m'en voudrais de passer sous silence le travail extraordinaire de son associé Dan E. Burr. Son dessin N & B est d'une lisibilité exemplaire. Au service de la démonstration de Goodwin, il apporte un sens du découpage qui confère à cette BD un caractère aussi pédagogique que ludique.
Ludique, l'Economie, cette "science obscure" ?
Oui.
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
LesEchos
01 juillet 2013
Cette bande dessinée américaine, qui vient d'être traduite en français, est un remarquable exercice de pédagogie. C'est aussi un tour de force : résumer trois siècles d'histoire économique, d'Adam Smith au mouvement Occupy Wall Street, en 300 pages et 1.500 cases.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
En 1980, par exemple, la Pologne (une marionnette soviétique depuis la fin de la Seconde guerre mondiale) connaissait une vague nationale de grève menées par un syndicat, Solidarnosc. "regardez ça : des ouvriers en grève contre les communistes!"

Les grévistes polonais réclamaient entre autres choses l'autogestion ouvrière.

L'autogestion peut sembler utopique, mais elle ne l'est pas. C'est de cette façon que la Yougoslavie, une nation communiste qui était restée hors de l'emprise de Staline après la seconde guerre mondiale, gérait ses usines, et dans les années 1980, une voiture yougoslave, la Yugo était vendue en Amérique. "Pas mal pour un petit pays presque entièrement composé de fermes dévastées en 1945!"

"A vrai dire, la Yugo était la pire voiture vendue en Amérique, mais n'empêche qu'elle était assez bonne pour être vendue, bien avant disons, les voitures exportées de Corée du Sud."

L'autogestion peut également fonctionner dans les économies capitalistes - par exemple, lorsque les employés sont aussi les actionnaires. "Simple!"

L'autogestion n'est pas de la magie ; les entreprises sont gérées plus ou moins de la même façon. "Que s'estil passé? -Nous m'avons viré!"

Mais l'autogestion peut éviter certaines erreurs répandues. "Hé, ça vous dit de me payer un millier de fois votre salaire pour ne rien faire? -hum... Non.
Commenter  J’apprécie          51
Ce qui nous amène au grand message oublié de La Richesse des nations :
Prenez garde aux capitalistes!
Cela vaut le coup de relire les propres mots d'Adam Smith. " La proposition de toute nouvelle loi ou règlement de commerce qui part des [capitalistes], doit toujours être écoutée avec beaucoup de précaution, et ne doit jamais être adoptée qu'après avoir été longtemps et sérieusement examinée, non seulement avec le plus grand scrupule, mais avec la plus grande défiance. Elle vient d'un ordre d'hommes dont l'intérêt n'est jamais exactement le même que celui du public qui généralement est intéressé à tromper et même à opprimer le public, et qui, dans bien des occasions, n'a pas manqué de le tromper et de l'opprimer."
Commenter  J’apprécie          90
Par exemple, depuis les années 1970, nous entendons dire en permanence que les riches sont trop pauvres, et même que les pauvres sont trop riches. (En 2002, le Wall Street Journal qualifia les pauvres de « petits veinards »).

- Ils perçoivent trop d’allocation du gouvernement !
- Ils forgeraient davantage leur caractère si leur vie était plus dure !
- Ils jouent toujours les victimes alors qu’ils ont la belle vie !
- Ils se croient autorisé à être payés sans travailler !
- Ils devraient payer plus d’impôts !
- Le pays ne peut pas se permettre de continuer à entretenir leur paresse !

On pourrait se demander comment les riches arrivent ainsi à voir dans la psyché des pauvres, vu le peu de contact qu’ont les deux classes. Une possibilité est qu’ils projettent leurs propres torts sure les autres; Car les choses sont indubitablement plus logiques comme ça.

- Nous percevons trop d’allocations du gouvernent !
- Nous forgerions davantage notre caractère si notre vie était plus dire !
- Nous jouons toujours les victimes alors que nous avons vraiment la belle vie !
- Nous nous croyons autorités à être payés sans travailler !
- Nous devrions payer plus d’impôts !
- Le pays ne peut pas se permettre de continuer à entretenir notre paresse !
Commenter  J’apprécie          40
Un système industriel qui utilise quarante pour cent des ressources du monde pour approvisionner moins de six pour cent de la population mondiale ne pourrait être qualifié d’efficace que s’il obtenait des résultats remarquablement positifs en terme de bonheur, de bien-être, de culture, de paix et d’harmonie humains.
Commenter  J’apprécie          90
La question est de savoir si ça valait le coup. Après tout, l ' inflation est gênante, mais le chômage tue. Une étude du congrès de 1976 estima que chaque hausse de 1% de chômage signifiait :
495 décès supplémentaires d ' une cirrhose du foie
628 homicides supplémentaires
920 suicides supplémentaires
3440 détenus supplémentaires dans les prisons d ' état
4227 admissions supplémentaires dans les hôpitaux psychiatriques
20240 attaques et crises cardiaques supplémentaires.
Commenter  J’apprécie          50

Lire un extrait
autres livres classés : économieVoir plus
Notre sélection Bande dessinée Voir plus

Autres livres de Michael Goodwin (1) Voir plus

Lecteurs (793) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5007 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..