Mais Charlie Beale avait entendu son nom. Sylvan Glass. Il éclata dans son cœur et dans sa tête comme un pétard du 4 Juillet. Un éblouissement. Un ébahissement.
En somme, dans tout son mystère, quelque chose de totalement merveilleux.
Le temps modifie nos perceptions, et parfois la confusion s'en mêle. On pourra se rappeler un détail avec une précision implacable -le temps qu'il faisait, ou bien le reflet que le soleil glissant entre les pins noirs faisait miroiter à la surface ondoyante de la rivière, des broutilles même pas reliées à un événement en particulier- alors que d'autres faits, parfois majeurs, nous reviendront de manière complètement décousue, sans forme visuelle ou sonore. Les détails ont finalement plus de réalité que certains événements importants.
Il fut terrassé, tomba à genoux, en pleurant comme un enfant. Devant l'insupportable, le fait est qu'on survit. L'air entre de lui-même dans nos poumons. Rien ne s'arrête. Jamais.
Le révérend Morgan les chapitrait depuis la chaire.
Charlie se demandait pourquoi ces hommes et ces femmes, qui se donnaient tant de mal et faisaient de leur mieux, qui vaquaient à leurs activités quotidiennes sans causer trop de soucis à leur prochain, avaient besoin de ce genre de leçon - de se faire réprimander violemment, semaine après semaine, de s'entendre répéter qu'ils allaient finir en enfer.
« À chaque tournant de la route, la campagne enchantait son cœur. Elle le brisait et le réparait dans un même élan. Elle était à la fois sauvage et douce. Elle réconfortait son âme. » (p. 139)
« Il avait l'air d'un gamin de dix-huit ans. Dans cette envolée impétueuse de l'amour, son cœur s'élançait en chute libre. » (p. 200)
« Il y a tant de beauté à être jeune et vagabond. Une telle splendeur, dans la passion incontrôlable. » (p. 10)
Andy avait plus de chiens que d’enfants ; or il avait une véritable tribu d’héritiers. Il élevait les deux par sens pratique et par plaisir : les chiens pour la chasse et pour lui tenir compagnie, couchés à ses pieds le soir, et les enfants pour les corvées. Il se retrouvait donc avec des beagles mouchetés et en pleine forme, et des enfants couverts de taches de rousseur et plutôt contents de leur sort.
Chaque maison comptait un jardinier, qui s’échinait à produire les plus belles plates-bandes : des fleurs côté rue, des légumes à l’arrière, les femmes et les filles devant, les hommes et les garçons derrière.
« La bonté est la seule chose qui compte. La seule qui restera de nous après notre départ. »