Arrive un vagabond

Un magnifique roman.

La superbe écriture de Robert Goolrick installe, petit à petit, une atmosphère particulière dont on sent qu'elle nous emmène droit vers un drame, même si l'on ne peut s'empêcher d'espérer un miracle.

Et on se laisse porter par son talent de conteur qui nous dévoile l'histoire d'un amour, d'une passion dévastatrice, dans l'Amérique d'immédiate après guerre ainsi que le ressenti de Sam, l'enfant témoin de cette histoire, face à cet amour qui avance sous ses yeux.

L'épigraphe du livre, qui reprend une partie de "Valentine's Day" de Bruce Springsteen, résume parfaitement cette histoire.

Ce n'était pas le lit froid de la rivière qui m'emportait
Ce n'était pas la saveur amère d'un rêve jamais réalisé
Ce n'était pas le vent dans les champs gris qui me cinglait les bras
Non, non, c'était toi.

Vous pouvez retrouver cette chanson sur Youtube https://www.youtube.com/watch?v=h5XgjPfL8KM

Un très joli roman dont l'action se déroule dans la Virginie de l'immédiat post Seconde Guerre Mondiale.
L'histoire d'une passion dévorante et envahissante dans une petite ville paisible. Fort bien construit et parfaitement rythmé avec une tension qui va crescendo.
Un très bon moment!

Voilà: Je viens de rencontrer un auteur que je ne connaissais pas et j'ai bien l'intention de ne pas en rester là!
Robert Goolrick peint ou photographie avec des mots dans ce roman une petite ville de Virginie en 1948: la vie s'écoule paisible quand arrive Charlie Beale, au volant d'un vieux pick- up, avec de bons couteaux de boucher. C'est d'ailleurs vers le boucher de la ville, Will et sa femme Alma que ce "vagabond va se tourner, et offrir ses services. Très vite son savoir faire et sa gentillesse vont faire de lui un homme très apprécié. En particulier du petit garçon de Will et d'Alma, Sam, un petit bonhomme de 5 ans, plein de questions.
Dans cette ville habite aussi Sylvan, épouse de Boaty Glass, richissime individu qui l'a "achetée" à ses parents.
L'amour fou naît entre Charlie et Sylvan et avec lui passion et drames feront rage.
C'est un livre qui a la puissance de la vie, et de la mort, de la tendresse et de la folie. La poésie est bien présente, et je n'ai pu lâcher l'ouvrage qu'après la page des remerciements.

"C'était une ville dans laquelle on n'avait jamais commis aucun crime (…) le péché, il y en avait, oui. D'envie et de gourmandise, de convoitise et d'orgueil. Un orgueil redoutable. Mais pas de crime."
Lorsque Charlie Beale arrive avec sa panoplie de couteaux, une pleine valise d'argent liquide et un passé inconnu, au volant de son vieux pick-up dans cette toute petite ville de Virginie (548 habitants), il va s'y intégrer et y trouver sa place.
C'est une communauté paisible - "même si chaque soir, deux ou trois hommes se saoulaient et giflaient femme et enfants", une communauté unie, soudée par sa foi religieuse ; les Noirs ont leur propre quartier en périphérie, leur propre lieu de culte.
Charlie y apporte sa dextérité professionnelle, ses performances au base-ball et sa respectueuse courtoisie envers tous, Blancs et Noirs. On le respecte lui aussi, malgré ses curieuses manières – dont celle de ne pas fréquenter l'église.
D'emblée Charlie m'est apparu comme un personnage attachant, dans son besoin de reconnaissance mais aussi de liberté. Attachantes aussi sont les femmes fortes qui gravitent dans son entourage : Alma la généreuse qui l'accueille en membre de la famille ; les vieilles jumelles, piliers de la communauté ; Claudie la couturière de génie, noire, farouchement jalouse de son indépendance.
Et puis il y a le merveilleux petit Sam, enfant curieux de tout, ami des chiens et amateur d'illustrés, qui adopte Charlie comme son héros personnel.
Mais celle qui va changer le destin de Charlie et de toute la ville, c'est Sylvan la midinette, épouse de l'homme le plus riche du coin.
Celle à qui le puritanisme ambiant ne pardonne pas ses tenues hollywoodiennes et son parler raffiné – appris à la radio, alors qu'elle grandissait dans une ferme isolée.
Celle qui veut sortir de sa condition, se démarquer de la communauté.
Des personnages très forts, dans une ambiance de drame inéluctable, presque de tragédie grecque : une belle révélation pour moi que ce romancier, hélas décédé l'an dernier.
Traduction impeccable de Marie de Prémonville.
Challenge USA : un livre, un État (Virginie)
LC thématique juin 2023 : "L'auteur est un homme"

Le choix de Stef pour Collectif Polar

Une plongée sensuelle et enivrante au coeur d'une passion aux conséquences funestes...Une sublime ballade meurtrière.
C'est tout cela que nous raconte ce nouveau roman de de Robert Goolrick.
Mais alors que nous raconte « Arrive un vagabond » :
Au cours de l'été 1948, Charlie Beale arrive à Brownsburg avec deux valises, l'une contenant des couteaux de boucher, l'autre une somme d'argent conséquente. Il tombe amoureux de cette ville de Virginie, puis d'une femme, Sylvan Glass.
La plume de cet auteur est juste une merveille. je viens de le comparer à Franck Bouysse. D'une simple phrase, ils vous décrivent un monde !
Voici un roman qui va vous rappeler pourquoi vous aimez les romans.


Lien : https://collectifpolar.blog/..

Il y a longtemps que je n'avais pas lu un roman comme celui-ci, très simple dans sa construction linéaire (vers un drame annoncé) et sans effet de style. Et pourtant il est captivant par la qualité d'observation des personnages (ordinaires, dans une petite ville de Virginie dans les années 40-50). Au centre le jeune Charlie Beale et son très jeune ami Sam 6ans avec son chien. Charlie est garçon boucher chez le père de Sam. Il emmène avec lui le jeune garçon (dont il est l'idole) lorsqu'il va à l'abattoir. La rencontre de Charlie avec Sylvan et la passion qui va l'emporter cristallise l'histoire et met en évidence toutes les relations entre les personnages dont celle très particulière de Claudie la couturière noire et Sylvan la jeune fille perdue dans son rêve hollywoodien. On assiste à la mise en place de la tragédie dans cette petite ville bigote et sans histoire qui va basculer dans le drame et se laisser entraîner dans la repentance par les prêcheurs tout puissants. C'est beau et désespéré.

ARRIVE UN VAGABOND de Robert Goolrick "Editions Anne Carrière 2012 - traduit de l'anglai Us 2012 « Heading Out to Wonderful »" 319.- pages

1948, Dans la bourgade Brownsburg dans le sud très ségrégationniste des États Unis, débarque un inconnu dans un vieux pick-up. Il ne parle jamais de lui mais il sympathise vite avec tout le monde. On croit deviner qu'il revient de la guerre en Europe et qu'il dispose d'assez d'argent pour s'acheter des petits lopins de terre et des fermettes.
Il propose au boucher Will de devenir son aide et s'avère être très habile pour découper la viande tout comme pour l'abattage, rapide et sans faire souffrir la bête, avec respect.
Alma l'épouse du boucher adopte l'étranger et leur petit garçon, Sam six ans devient son inséparable compagnon.
Le vagabond est en train de se faire adopter par la ville. les habitants le considèrent comme un des leurs. Mais un errant reste une âme en souffrance.
Le sol riche et fertile de ce pays vallonné et rocailleux est muet et figé, mais pas encore gelé. Bien que pierreuse, la terre se montre généreuse avec ces hommes, qui en retour se montrent bons les uns envers les autres. Peut-être était-ce ce que leur murmurait la terre, son seul message – la bonté existe bien. Partout. Chèrement gagnée, rarement récompensée, mais marquant les mémoires. Et elle existerait toujours "

Et puis après quelques semaines la très belle Madame Glass, l'épouse du plus gros propriétaire foncier de la région devient l'amour de Charlie et chaque mercredi ils se retrouvent pour vivre cette passion cachée.
Jusqu'au jour où ?
...
Une femme, une jeune fille et un petit garçon. Noire et blancs. le soleil se levait sur un cataclysme qui datait de la veille, de l'avant-veille même, et qui était déjà du passé. Mais rien n'était terminé, et nous le savions tous les deux, même si nous n'en avons rien dit, ni ce jour-là ni par la suite. Il nous suffisait de le savoir, de connaître toute l'histoire et d'en avoir fait partie, d'avoir été touchés par ces vies et d'être les témoins de leur vérité, de ce qui deviendrait leur légende.


L'univers de Goolrick est épuré Les acteurs apparaissent comme par magie, les explications sont superflues.
Ce qui est existe et est considéré comme acquis.
Ce roman parfaitement conçu avec des passages d'une intensité puissante qui donne au lecteur un aperçu de la force des mots et des actes.
Dans le monde réel ils existent vraiment les Charlie et les Sylvan. En général il se cachent et ne sortent que la nuit tombées. Ils aiment pourtant les endroits clos, les grands lits et le corps de l'autre. Leurs âmes sont tourmentées mais pures car le pacte qui les lie mentionne une confiance aveugle et la certitude qu'ils ne peuvent se faire du mal, ou au contraire se faire très mal dans la passion s'apparente à la folie.
Vous les verrez parfois au détour d'un chemin et vous penserez que c'est dommage qu'ils soient si peu nombreux !

" le sol riche et fertile de ce pays vallonné et rocailleux était muet et figé, mais pas encore gelé. Bien que pierreuse, la terre s'était montrée généreuse avec ces hommes, qui en retour se montraient bons les uns envers les autres. Peut-être était-ce ce que leur murmurait la terre, son seul message – la bonté existe bien. Partout. Chèrement gagnée, rarement récompensée, mais marquant les mémoires. Et elle existerait toujours ".

Je décerne 5 étoiles à ce texte incomparable, parfois si dense qu'il faut faire des pauses et freiner l'envie de continuer la lecture.

Bien que cette histoire transposée en Virginie, soit inspirée de faits réels ayant eu lieu en Grèce, j'y suis restée assez extérieure.

Charlie Beale a une quarantaine d'années lorsqu'après une vie d'errance, il arrive dans la petite ville de Brownsburg. Boucher, il propose ses services à Will, qui avec son épouse Alma l'adopte en quelque sorte et le vagabond s'attache particulièrement à leur fils Sam.
Les terres sont peu fertiles pourtant Charlie en tombe amoureux et en achète des hectares et des hectares.
De son côté Harrison Glass laid, grossier, ne pouvant plaire à une femme, parcourt la montagne proche pour s'acheter une jeune fille. Ce sera Sylvan.
Se rendant tous les mercredis à l'abattoir en compagnie de l'enfant âgé de cinq ans, il s'arrête un jour dans la ferme où vit Sylvan. Et il le fera toute les semaines, laissant l'enfant s'interroger sur ce qu'ils font à l'étage.
Cette histoire de passion va mal finir.



Challenge ABC

ARRIVE UN VAGABOND de ROBERT GOOLRICK
Brownsburg est une petite ville de Virginie, on est au milieu du 20 ème siècle et la vie s'écoule tranquillement en craignant Dieu! Un jour arrive un homme, chargé d'une valise et qui va coucher à droite à gauche en prenant soin de ne gêner personne. Il ne parle pas ou peu, fait ses courses et paye rubis sur l'ongle. Quelques semaines plus tard il va demander au boucher s'il aurait du travail pour lui. Il propose de le faire contre des repas le temps de juger de sa valeur. Il s'avère être excellent et on va lui offrir de vivre avec la famille, une chambre étant disponible. Il va s'intégrer parfaitement avec le couple et Sam, leur fils. Charlie, le vagabond se fond dans cette communauté très simple, est apprécié de tous jusqu'au jour où son regard croise celui de Sylvan, jeune femme blonde, épouse d'un rustre et grossier personnage, l'homme le plus riche du village. de ce moment, tout va changer et bouleverser cette vie paisible.
Lecture très agréable, bucolique et poétique, des personnages attachants et intéressants, on suit Charlie et le village avec plaisir. Seul bémol pour moi, c'est un peu prévisible et la fin est pressentie assez rapidement. Pour ceux qui n'ont pas encore lu GOOLRICK et voudraient le découvrir, commencer par Féroces ou La Chute des Princes.

Le roman le plus abouti de Robert Goolrick, chaque mot est à sa place et le développement de l'intrigue est juste parfait. C'est d'une fluidité incroyable. Arrive donc un jour dans une petite ville tranquille un étranger avec 2 valises.. Qui est-il ? Que veut-il ? le roman dans sa première partie se focalise sur l'intégration progressive de cet homme que les habitants finiront par considérer comme un des leurs. La seconde partie bifurque vers une histoire d'amour qui va évidemment changer la donne et secouer tout ce petit monde. Goolrick est un merveilleux raconteur d'histoire et un de mes auteurs préférés.