L'auteur vient de perdre son père et la famille a enterré ses cendres dans le jardin de la maison familiale, à côté de celles de la mère. Il a creusé lui-même la terre et se retrouve maintenant avec l'envie de parler de son enfance.
Dans une première partie plutôt gaie, l'auteur nous dépeint sa vie dans une famille bourgeoise aux apparences tranquilles. le père est professeur d'université, la mère s'occupe de son foyer et de ses trois enfants.
C'est une famille très originale dans sa façon de vivre, un couple admiré par tous, qui sait organiser des fêtes joyeuses et recherchées.
Les vacances se passent chez les grands-mères comme pour tous les enfants. Il y a des jeux, des moments drôles qui décrivent très bien l'insouciance de la vie dans les années 50...
La famille est heureuse, pas forcément très riche mais elle ne manque de rien. On y soigne toujours les apparences, le père est charmant, la mère est d'une élégance exquise, les robes du soirs virevoltent, et les cocktails coulent à flot dans les gosiers assoiffés des fêtards...
Seul bémol, les parents rentrent souvent un peu trop alcoolisés malgré leur image de famille parfaite et les disputes font rage.
Les enfants ont un seul interdit : NE JAMAIS PARLER D'EUX à l'EXTÉRIEUR, ni aux copains, ni à l'école.
Ne jamais parler des disputes des parents, de leurs remarques acides, de leur désamour pour ce fils qu'ils voudraient ne plus voir alors qu'ils adorent l'aîné et entourent leur fille de toute leur sollicitude.
Lui, c'est celui qui les empêche d'oublier le crime qu'ils ont commis sur lui...
C'est celui qui raconte... C'est l'auteur.
L'auteur alterne le récit de ses années heureuses, ou presque, avec celui de ses années de perdition, de beuveries, de problèmes psychiatriques, de drogue où dominent son envie de mourir et d'être aimé, ainsi que les soins à l'hôpital pour tenter de faire cesser les scarifications qu'il s'inflige.
[...]
Comment ses parents ont-ils pu continuer à faire comme si...c'est la question en effet que l'on se pose en reposant ce livre, comme l'auteur le fait lui même dans ces pages terribles où il nous dit tout sur le drame de sa vie.
C'est sur ce questionnement qu'on le referme, et la première moitié du livre qui nous était pourtant apparue si légère et presque raffinée, nous semble tout à coup glauque et tout à fait abjecte...
Pour une chronique plus complète voir...
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