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3,68

sur 225 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Grandeur et décadence d'un golden boy des années 80...

Après une décennie de fric, d'alcool et de drogue, il perd tout: viré de son job de trader et viré par sa femme.
Son travail l'avait fait "riche et puissant mais déchiqueté vivant".
Dans sa nouvelle médiocrité quotidienne et sa solitude, les souvenirs s'entremêlent avec les espoirs déçus d'une vie familiale heureuse et d'une réussite professionnelle accomplie.

La fluidité d'écriture de Robert Goolrick, son style pétillant m'ont entrainée avec addiction dans un tourbillon qui n'est pas sans rappeler le Loup de Wall Street de Scorsese.
L'auteur réussit à rendre attachants et poignants des personnages excessifs et conquérants, en équilibre sur le fil du rasoir. Des images virevoltantes de fêtes délirantes, d'argent facile, de sexualité débridée et de luxe cohabitent avec des décès par suicide, overdose pour un rail de coke de trop, le stress permanent des salles de marché et les cures de désintox: une vie de jeunes dieux olympiens et décadents, cramant joyeusement et avec application leurs vies par tous les bouts, avant le couperet des années sida.

Un bal de "vampires" qui va entrainer dégoût de soi et dépression jusqu'au "burn out". Car tout s'arrête net pour un excès de trop. La descente aux enfers doublée de nostalgie est disséquée avec acuité, comme un engrenage infernal, de même que ce monde d'argent et de réussite complètement déshumanisé.

Magistrale démonstration, Monsieur Goolrick!
Et quelle belle image que la rédemption vienne par les livres...
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Le travail, le fric, la drogue, le sexe, l'alcool, voilà le cocktail explosif que nous propose Robert Goolrick dans son excellent dernier roman « La chute des princes ».
Ils sont jeunes, ils ont les dents longues, ils se prennent pour les rois du monde et pour eux, plus dure sera la chute, ce sont les golden boys.
Le personnage principal de ce roman est l'un d'entre eux, Trader à New York dans les années 80, il a tout ce qu'il désire : plus d'argent qu'on ne peut en dépenser, femmes, alcool, drogue... Excès et abus en tous genres sont son lot quotidien. Jusqu'à l'overdose, jusqu'à ce que tout vole en éclat et qu'il soit rejeté, privé de tout et condamné à retourner à l'anonymat et à une vie ordinaire. 20 ans plus tard entre souvenirs et regrets il nous livre son histoire.

« Quand on craque une allumette, la première nanoseconde elle s'enflamme avec une puissance qu'elle ne retrouvera jamais. L'incandescence originelle. Un éclat instantané, fulgurant. En 1980, j'ai été l'allumette. Cette année-là, je me suis embrasé pour n'être plus qu'une flamme aveuglante".

Robert Goolrick réussit à démontrer dans ce roman percutant que le rêve Américain est bien souvent une illusion et qu'il est bien facile de s'y brûler les ailes.
J'ai adoré ce livre, mon troisième rendez-vous réussi avec l'auteur.

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Celui qui vous parle avait tout et il n'a plus rien. Ce golden boy que rien n'arrêtait, au sein de la si prestigieuse Firme, vit à présent dans un appartement minable. Il a connu les plus belles femmes, les palaces les plus luxueux, les soirées les plus folles. Désormais, il est seul et la seule excentricité de sa semaine est de visiter des appartements qu'il ne peut plus louer ni acheter. « Pardon d'avoir supposé que je valais mieux que vous. D'avoir cru que l'argent était le marqueur d'une certaine supériorité morale. » (p. 15) Trop d'argent, trop d'alcool, trop de sexe, trop de drogue : les années 1980 se sont éteintes après avoir brillé comme des astres agonisants. le SIDA a remplacé l'insouciance et la fin des illusions est d'autant plus cruelle que tous les espoirs semblaient possibles. « Dans ces années de terreur, on sentait la fin proche, et la frénésie nous gagnait de profiter de tout avant que la porte noire se referme et que le videur nous tourne le dos définitivement. » (p. 123) le narrateur nous offre un immense déroulé de souvenirs et de regrets, la vision d'un manque et d'une vie perdue. Amer, il l'est sans aucun doute, sarcastique également, mais avant tout envers lui-même. Sa réussite était entre ses mains et il l'a gâchée d'une traînée de poudre.

Le début du roman est haletant. J'ai dévoré les quelque 180 pages en une journée de train et de déplacements parisiens. Après Une femme simple et honnête et Arrive un vagabond, l'auteur m'a encore emportée encore dans un récit parfaitement mené. Sa plume, d'une simplicité qui est surtout un dépouillement raffiné, me percute et me convainc indéniablement.
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New York dans les années 80 à travers la vie d'un trader. un homme qui vit à 200 à l'heure, entre conquêtes, putes , drogues et fric qui coule à flot. le tout dans n New York sale et dangereux, le New York d'avant la tolérance zéro.
L'ascension d'un trader , les lois, ou non lois de ce milieu et puis la chute et la vie semi monacale qui s'ensuit.
Le livre est très bien écrit, sec mais précis . Son originalité tient au fait que l'on a peine à situer la chronologie des évènements, la chronologie des conquêtes aussi.
Carmela , femme du héros, est une sorte de fil rouge qui apparaît et disparaît au fil des chapitres. Autant prendre les chapitres les uns après les autres et ne pas s'occuper de son ordre dans le récit. Il y a la période faste et la période creuse.
Les différents chapitres sont l'occasion pour l'auteur de dresser un tableau bien sombre des moeurs des traders , ou des rites des richissimes .
Le SIDA est un déshonneur , la drogue un besoin, la sexualité d'une liberté indescriptible. La mort est accessoire, l'argent ne se compte pas.
On croise quelques célébrités, Gerulatis mais aussi une mystérieuse diva des dance floor , blanche et dont le prénom suffit à sa notoriété . Madonna ?
Un grand roman, où le repenti n'efface pas tout mais humanise un homme redevenu normal.

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"La Chute des Princes" de Robert Goolrick est un roman doté d'une remarquable force d'écriture, d'une puissance du choix des mots, des intonations, des personnages, du décor et de la répartie, qui ne sont pas sans rappeler les chefs-d'oeuvres de John Fante et de Jack Kerouac ; d'autres très grands auteurs américains. Robert Goolrick s'impose donc lui aussi en tant que maître du roman décadent, résolument moderne et provocant. Son style plaît ou déplaît, mais il ne laisse dans tous les cas, pas indifférent. Il fait table rase de nos habitudes de lectures, tranquilles, confortables et gentilles, pour imposer sa propre vision de la société et du monde ; à savoir une tragédie haute en couleur, qui ne laissera pas indemnes, ni cet anti-héros duquel nous avons beaucoup à apprendre, ni le lecteur bouleversé...Un grand roman qui marque, magistral et sublime, qui nous donne envie de dévorer tous les autres de ce grand auteur à la patte littéraire unique !
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Les USA découvrent avec horreur au début des années 1980 une maladie qu'on assimile à la peste... le SIDA.
Voici donc l'histoire d'un jeune trader pris dans une vie tourbillonnante. le matin une limousine vient le chercher. Il est rasé de prêt, vêtu avec élégance et une journée à l'allure d'un long sprint commence. A dix heures du matin, la chemise sort du pantalon, la cravate est dénouée, les téléphones sonnent de partout. Et ce rythme dure jusqu'au soir.
Puis la nuit commence dans une orgie d'alcool, de sexe, et de cocaïne.
A quatre heures du mat, on rentre chez soi pour dormir une heure... et tout recommence.
L'argent coule à flots, tout est facile, tout lui réussit et il semble que tout pourrait continuer indéfiniment.
Mais cette vie à cent à l'heure peut elle durer ? Tout est dans le titre et Robert Goolrick (le magicien qui écrivit QUAND ARRIVE LE VAGABOND) réussit à cerner la situation avec brio.
Voici notre héro devenu banni. Il lui reste ses souvenirs et son amour inconditionnel pour celle qui était son épouse.

Un livre exceptionnel. Une perle !
A lire absolument
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Les princes habitent Manhattan, dans des lofts conçus sur mesure par des architectes branchés. Ils travaillent 16h par jour, modèlent leurs corps parfaits auprès de coachs privés entre 6h et 7h30 du matin, manient des chiffres toute la journée dans une atmosphère survoltée, consomment coke et alcool à outrance, dépensent des milliers de dollars à Las Vegas, se mêlent à la grande fête des corps et du désir dans des boîtes new-yorkaises minables, découvrent le sida avec effroi, chutent…

Si le dernier Goolrick a des parfums de vécu, c'est que l'auteur a bien connu cette période, et pour cause. Lui-même vice-président d'une grosse agence de publicité new-yorkaise à 28 ans, il connaît les affres des vies décrites dans son roman et la chute, terrible, compagne menaçante et fidèle de celui qui brûle sa vie par les deux bouts, vouant ses convictions et sa jeunesse aux dieux du luxe, de l'argent et des plaisirs immédiats, expéditifs… La mort rôde en permanence : mort sociale lorsqu'on vous vire du jour au lendemain, l'arrêt cardiaque avant 30 ans par excès, le suicide, la maladie honteuse. Cependant, ce n'est pas à un exercice à la Bret Easton Ellis que se livre Goolrick. Nous sommes aussi éloignés de l'ambiance du Loup de Wall Street de M. Scorcese, malgré d'évidentes similitudes...

Car si le sujet est bien la chute, c'est une chute accompagnée d'une rédemption. Celle du protagoniste, qui des années après son départ de Wall Street, raconte par flashbacks successifs et réflexions instantanées ces années de gloire et de débâcle si courtes et si fondatrices dans sa vie. Nous suivons les méandres de sa mémoire, entre regrets d'un éphémère sentiment de puissance et demande de pardon. A son ex-femme qu'il aime encore avec tendresse, à toutes les femmes qu'il a achetées de son argent, à ceux qu'il a méprisés, rejetés, dont la pauvreté le dégoûtait. Cet homme n'a plus de nom, il s'est dépouillé pour n'être qu'un anonyme parmi les anonymes, simple vendeur dans une librairie, lui qui brûlait l'asphalte et dont le corps faisait rêver et excitait hommes et femmes dans un accouplement qui aurait dû demeurer éternel.

A aucun moment Goolrick ne cherche le sensationnel. Son héro déchu n'est pas un voyou, juste un jeune homme qui, s'étant retrouvé par hasard dans un tourbillon, a joué le jeu et a perdu. A nouveau, malgré la médiocrité apparente des aspirations ou des problématiques du protagoniste, Goolrick tend à une autre dimension, un autre champ de conscience. le livre s'ouvre et se referme sur des références aux héros de la guerre de Troie, comme si cette époque avait tendu vers une mythification, comme si tous les adeptes de l'argent étaient des Icare ou des Prométhée d'une fin de siècle excessive et fichue. L'apparition de personnages voués à la mort et fascinants comme des anges, apparaissant par bribes mais perçus par le narrateur, accompagnent son chemin de croix, l'aidant à accéder à la paix intérieure à laquelle il aspire. L'un d'entre eux lui offre la clé d'accès. Et c'est cette clé, cette nouvelle compréhension du monde, qu'il souhaite, avant tout, transmettre.

Contrairement au sujet apparent du livre, La chute des princes semble étrangement apaisé, comme si l'auteur avait trouvé la force de prendre du recul face aux évènements et au vécu complexe de sa vie pour nous livrer un seul désir, celui d'aimer. Un très beau livre et un beau portrait de New-York dans les années 80.
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Je n'ai jamais été déçue avec Robert Goolrick, et ça se confirme une fois de plus à la lecture de ce roman avalé en quelques heures le week-end dernier. J'aime surtout cet auteur quand il parle de lui. Oui, je sais, on pourrait dire que tous les livres disent quelque chose sur ceux qui les ont écrit, plus ou moins directement. Certains en disent plus long que d'autres, c'est tout. C'est le cas ici, et j'aime la personne que je devine derrière le texte, Robert Goolrick a quelque chose qui me parle, quelque chose de fragile et fort à la fois, quelque chose d'humain, d'intelligent et d'une lucidité redoutable.
Dans cette histoire qui est la sienne, on sent qu'il cherche à expier, et pour cela il dissèque avec minutie l'univers incandescent des jeunes loups de Wall Street dans les années 80. de l'agent, beaucoup, de l'alcool et de la drogue, beaucoup aussi, et du sexe, beaucoup bien sûr. Trop en fait. Jusqu'au dégoût. Dès les premiers mots on comprend que cette flamme ne peut pas brûler avec un tel éclat pendant bien longtemps : “Quand vous craquez une allumette, la première nanoseconde elle s'enflamme avec une puissance qu'elle ne retrouvera jamais. Un éclat instantané, fulgurant. L'incandescence originelle.
En 1980, j'ai été l'allumette et je me suis embrasé pour n'être plus qu'une flamme aveuglante. Cette année-là, j'étais un missile pointé droit sur vos tripes - dégage de mon chemin ou je t'abats.”
Au fil des pages on assiste à la brutale et inévitable désescalade, la chute des princes comme le dit si bien le titre. le rêve américain rend riche et puissant, certe, mais surtout il vous déchiquète, vous vide de toute substance avant de vous jeter par un jeu fatal d'engrenages plus bas que terre. En réalité, les êtres humains n'ont pas leur place dans ce monde d'argent et de réussite et le mirage fini forcément par voler en éclat. Cependant, je tiens à souligner que Goolrick parvient à nous dire tout ça sans essayer de nous faire la morale, sans vouloir donner de leçon (il n'en a pas besoin, c'est suffisamment parlant comme ça pour tout dire).
En conclusion, j'ai envie de vous conseiller à tous la lecture de ce roman fascinant peuplé de personnages sordides et flamboyants, véritable mélange entre American Psycho et Gatsby le Magnifique…J'admire aussi le fait que - dans l'histoire comme dans la réalité - la rédemption vienne finalement des livres, de la lecture et de l'écriture pour Goolrick qui a su transcender l'enfer de sa vie passé par la thérapie des mots.
Bref, en trois mots : je suis fan.
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Dernier roman de Robert Goolrick , La chute des Princes, ceux de Wall Street, la fulgurance de leur ascension et de leurs excès dans ces années 80 où tout paraît possible, où le monde entier est regroupé dans une salle de marché
Le narrateur était un des ces princes, un personnage odieux qui passé la vingtaine était déjà dans la course à l'argent, aux filles, au corps parfait, aux fêtes, aux virées à Las Végas, aux primes de fin d'années qui se comptent en yards, aux excès en tout genre : drogues, alcool, on vit sa vie à cent à l'heure pour ne louper aucune miette du succès, on vend son âme.
Mais en ces années de folie, la belle vie à laquelle aspirent tous ces jeunes loups sera compromise par des bêtes bien plus féroces qu'eux et précipiteront leur chute. le sida fait des ravages, les overdoses et les suicides marquent la fin.

Dans les premières pages j'ai retrouvé l'atmosphère de « En bande organisée » de Flore Vasseur, les arcanes de la politique et de la finance version française, sa démesure et son effondrement. Certains disparaissent, d'autres sont déchus de leur poste comme un roi pourrait être déchu de son trône, la vision est la même : on est au sommet et l'instant d'après on est au sol, on est plus rien, on est un homme ordinaire dans un pantalon ordinaire, un trader transformé en libraire.

Voici un grand roman sur l'argent et la décadence, des jeunes hommes poussés à l'extrême dans une vie rêvée où seul Robert Goolrick peut nous emporter à sa façon, on survole les années du narrateur telle une exubérante étoile destinée à s'abîmer dans les regrets et les remords.

En général chez Goolrick la chute est toujours brutale mais cette fois elle a un gout doux-amer, on sait qu'elle va arriver et on sait comment mais on attend le pourquoi. Pourquoi le narrateur s'est-il laisser sombrer ? le dégoût de lui-même est peut être un début d'explication, les chutes autour de lui ont probablement eu un effet dévastateur. En tout cas les personnages de Goolrick, malgré leurs troubles, sont de véritables leçons de vie à eux seuls. C'est un roman captivant dont la lecture fut rapide.

Ce n'est pas un énième récit sur la fin d'un trader mais c'est le nouveau roman de Robert Goolrick, nuance !!

Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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LA CHUTE DES PRINCES de ROBERT GOOLRICK
Écrivain américain contemporain, Goolrick évoque ces golden boys de Wall street. Dollars, voitures, alcool,sexe rien de trop ils veulent tout. La chute est brillamment racontée sans pathos tout en finesse, un auteur à découvrir.
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