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EAN : 9782882505910
208 pages
Noir sur blanc (07/11/2019)
3.75/5   10 notes
Résumé :
Les quatre romans de Goran Petrović que l’on peut lire en français sont tous portés par un souffle épique. Ce choix de nouvelles de Tout ce que je sais du temps donne à voir un autre aspect de son univers narratif, plus intime, autobiographique, autofictionnel. Si ses romans nous restituent sa merveilleuse imagination, ces nouvelles nous font davantage découvrir l’homme qui les a imaginées. Nous le suivons dans une multitude d’événements, petits ou grands, coca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Goran Petrovic, avant d'être l'un des plus grands écrivains serbes contemporains , était surtout un musicien très talentueux . Bon , après deux trois recherches, ne retrouvant pas la folie du musicien dans l'écriture , j'avais confondu Bregovic et Petrovic. La honte... le prénom était bon...
On a ici un recueil de nouvelles écrites entre 1996 et 2018 et classé en quatre parties dont la signification m'a un peu échappé .
il n'empêche que ces nouvelles plutôt intimistes , se fondant sur des détails ou des objets , sans doute un peu auto biographiques forment un bon moment de lecture , paisible , comme si l'on discutait avec un ami. Beaucoup de tendresse dans une Yougoslavie où les bombes tonnent.
On est semble-t-il loin du style utilisé dans les romans par l'auteur, beaucoup plus épique .
On côtoie l'enfant qui fait des coups en douce , le mari attentionné, le fils respectueux de son père.
La langue est envoutante , ou plutôt apaisante. une belle découverte qui m'amènera avec certitude vers un roman de cet auteur.
J'avais oublié de signaler l'excellente qualité du papier et le plaisir de toucher ce livre.
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Sur la couverture de cet étonnant recueil de nouvelles de l'écrivain serbe Goran Petrovic figure une horloge dont ne subsistent que les aiguilles, les chiffres du cadran étant tombés pêle-mêle.
Cette confusion des niveaux temporels est une clé de lecture de ces textes intimes parus entre 1996 et 2018 et regroupés en un volume élégant par les éditions Noir sur Blanc.
La mémoire en effet ne classe pas linéairement les événements de notre vie. Elle procède par éclairages, rappels, enchaînements, rapprochements, en toute liberté, en toute fantaisie, suscitant joie ou douleur, souvent dans le même moment.
C'est ainsi que dans la première nouvelle « Jeu de différences », l'auteur ouvre des enveloppes contenant de vieilles photos de lui, de sa naissance à sa vingt-deuxième année. Il se décrit et à la fois se juge avec tendresse ou ironie.
« Moi, en personne, devant le sapin décoré, dans les bras du Père Noël ».
Est-on si différent de ce qu'on était enfant ? Question inepte, car comme le dit Goran Petrovic « si trouver les différences (comme dans un jeu de magazine) et les entourer d'un trait, s'étend à l'ensemble de la vie, vous serez déclaré fou ».
Dans une autre nouvelle, « Cours additionnels de connaissance de la nature et de la société », l'auteur raconte comment il allait avec ses copains contempler une statue de femme nue et prenait tous les risques pour ne pas se faire attraper.
Mais la plus belle nouvelle est sans aucun doute celle qui donne son titre au recueil « Tout ce que je sais du temps ». Goran Petrovic raconte une histoire de montres, les siennes, celles de son père, celles que l'on perd en Grèce, que l'on enlève par peur d'être dévoré par le temps, que l'on donne à réparer, que l'on achète lors d'un voyage à Moscou ou en Allemagne, que l'on compare dans une salle d'attente de médecin.
On trouvera aussi dans ces nouvelles des histoires d'amitié, de trahisons, une extraordinaire exposition.
Tout ce qui est « le sablier de choses humaines », se fait ou « se défait, se démaille, se détricote » est offert au lecteur qui ne peut qu'ouvrir son coeur à cet écrivain serbe bouleversant.


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J'ai découvert ce recueil de nouvelles dans le "bac" des nouveautés de la bibliothèque numérique de la ville de Paris, et, intriguée par le titre, je l'ai emprunté mi-janvier. 

Cerise sur le gâteau, Goran Petrovic est serbe, nationalité que je n'avais encore jamais lue (et hop : un item du challenge se coche !)

Cet ouvrage commence par une longue nouvelle 3Jeu des différences" où l'auteur revoit de vieilles photos et se remémore les circonstances où elles ont été prises : du bébé joufflu de sa première année à l'écriture de sa première nouvelle lorsqu'il a vingt-deux ans. Passage du temps scandé par les commentaires de la photo la plus significative de chacune de ces années ; évocation du temps qui passe, de la transformation d'un enfant en adulte, années de formation, années qui impriment de leur marque l'ensemble de la vie. 

Dans la troisième nouvelle, qui a donné son nom au recueil, l'auteur évoque son rapport aux montres-bracelet, celle perdue en Grèce, celles qu'il a ramenées lors d'un voyage en URSS, la montre hors de prix de son épouse, les réveils détruits par sa fille, la dispute à l'hôpital sur les mérites respectifs d'une montre traditionnelle et d'une Seiko électronique dernier cri ...  

Un recueil où on ressent la nostalgie d'une enfance insouciante, la douleur d'une guerre encore bien présente dans les esprits, la transition difficile dans la modernité dans un pays bien éprouvé tout au long du XXème siècle. 

Un auteur que je viens de découvrir, mais dont je rechercherai avec plaisir d'autres ouvrages 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Un recueil de nouvelles écrites entre1996 et 2018. Des nouvelles intimistes classées en 4 parties. La première s'intitule le « Jeu des différences ». L'auteur part d'une photo de lui de chaque année jusqu'à ses 22 ans et raconte une anecdote. Une façon originale de décrire son milieu, sa vie. La nouvelle très touchante qui donne son titre au livre raconte elle une histoire de montre. On retrouve beaucoup de tendresse dans ce recueil qui retrace l'histoire d'une Yougoslavie sous les bombes. A noter aussi la couverture de ce recueil figurant une horloge qui n'a plus ses aiguilles et dont les chiffres sont tombés pêle-mêle. YR
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L'enfance, la mémoire, les obsessions et le temps, en dix nouvelles, par l'un des plus grands auteurs serbes contemporains.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/15/note-de-lecture-tout-ce-que-je-sais-du-temps-goran-petrovic/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Comme je lisais alors ! Vers minuit, mes parents m’arrachaient le livre des mains parce qu’il me fallait aller à l’école le lendemain matin. Mais moi, convaincu que personne au monde n’y avait encore pensé, je me suis procuré en cachette de mes parents, au magasin d’électricité Radioton, à défaut d’avoir de quoi m’offrir une lampe de poche, une pile électrique carrée et la plus petite des ampoules. Le soir, je coinçais celle-ci entre les deux électrodes et continuais à lire sous ma couverture en suffoquant par manque d’air. Environ toutes les dix minutes, j’étais obligé de me découvrir pour respirer un bon coup. Bien plus tard, j’ai écrit quelque chose à ce sujet, en comparant notre monde à un endroit où l’on ne fait que reprendre son souffle pour la littérature, et le monde de la littérature à un endroit où l’on attrape le vertige. (« Jeu des différences », 2005)
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D'ailleurs qu'est-ce qui détermine que telle photo prendra place dans un album, un cadre ou un médaillon, et que telle autre restera à jamais dans une boîte à chaussures , Est-ce le souci de l'idée que l'on se fera un jour de nous qui décide? celui de l'image de nous que nous présenterons aux autres ?
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– Allez, activez-vous un peu, pourquoi êtes-vous pétrifiés comme ça ? Et toi, petit, où vas-tu avec ce crayon ? Laisse-le sur le pupitre, le suivant va en avoir besoin ! crie le professeur Ildjo ; la séance de photographie se déroule dans le cabinet de géographie où les nouveaux élèves défilent sous son commandement.
Aujourd’hui encore, on pourrait en dire autant. Dans notre dos, les cartes géographiques changent, s’agrandissent ici, s’étrécissent là ; les rivières bleuissent telles des veines gonflées et, tailladées par de nouvelles frontières, semblent se vider, goutte à goutte ; quelqu’un, de temps à autre, y entoure ceci ou cela d’un trait trop fougueux, avec une ardeur telle que nos cartes en sont devenues râpées, éraflées de part et d’autre, et moi je m’effondrerais de peur si je ne tenais pas un crayon à la main. Je tomberais raide de peur si je n’écrivais pas.
– Hé, toi, où vas-tu avec ce crayon ?
Il me semble encore entendre le professeur Ildjo, qui ne manquait pas de nous tirer méchamment les oreilles à la moindre erreur. (« Jeu des différences », 2005)
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La photo pour la carte d'identité. J'y ai un air beaucoup trop sévère. les photographies destinés aux documents officiels supposent le sérieux. Alors que l'Etat, qui petit à petit t'introduit dans ses actes, ses fichiers et registres, manque tout à fait de sérieux. Mais cela, tu le découvres bien plus tard, quand il est trop tard, quand il n'y a plus rien à faire ...
P. 33
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Dans la salle d’attente, cependant, on ne parlait pas trop. La foule bloquée se taisait. Comme si elle économisait l’air. De temps en temps s’y faisait seulement entendre une toux étouffée. Et s’il arrivait à quelqu’un de vouloir ouvrir la bouche, il y renonçait vite. C’est la guerre. Pas exactement ici, il est vrai, mais pas très loin non plus. Et pas vraiment pour tout le monde, aussi ne peut-on vraiment savoir qui est qui. Il faut faire attention à ce qu’on dit. Il y en a de toute sorte. Surtout parmi les leurs. Mais aussi parmi les nôtres. Et il y a encore parmi les leurs les purs et durs et des presque nôtres, et parmi les nôtres il y a ceux qui sont nôtres jusqu’au bout des ongles et ceux qui n’en sont pas si sûrs que ça… Et ce devrait être à peu près tout. (« La Vierge et autres rencontres », 2007)
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