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EAN : 9782805900891
452 pages
Aden Editions (15/09/2010)
4.5/5   4 notes
Résumé :

Traduit du russe par Dumesnil de Gramont

Préface de Valère Staraselski

La maison Artamonov est un des grands romans de Maxime Gorki, qui peut être lu comme la chronique annoncée de la Révolution d'octobre.

Il relate l'aventure de ces familles qui ont bâti des entreprises devenues rapidement très grandes et qui de ce fait leur échappent.
Du premier des Artamonov, libéré du servage en 1861, et fondateur de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Maxim Gorki (de son vrai nom, Alexis Pechkov) était un grand auteur russe du début du 20e siècle, très lié au parti communite. Il a écrit des ouvrages primés comme La mère ainsi que La maison Artamanov, j'avais donc des attentes assez élevées envers ce dernier roman qui, hélas, ne furent pas complètement rencontrées. Notez bien que je n'ai pas détesté ce roman, je dirais même que je l'ai plutôt bien apprécié, mais je m'attendais à plus. Disons que l'auteur n'est pas de la même branche que Tolstoi ou Dostoievski. Tout le long de ma lecture, je ne pouvais m'empêcher de faire des liens avec Les frères Karamazov.

Pourtant, le début était assez prometteur. Dans la Russie de la deuxième moitié du 19e siècle, Élie Artamanov arrive de province dans la ville fictive de Driamov avec ses trois fils. Ancien serf, sans le sous mais rusé et entreprenant, il s'immisce dans la maison Baïmakov et s'arrange pour arracher au riche vieillard la main de sa fille unique pour son fils Pierre. C'est le début de la maison Artamanov. Élie est certes intrigant mais il disparaît trop vite ; il n'est pas de la même étoffe que Fiodor Karamazov. Et pareillement pour ses fils. L'ainé et le cadet, Pierre et Alexis, peuvent être assimilés à Ivan. Ils se débrouillent correctement en affaires, se montrent plutôt capables à faire fructifier l'usine construite par le père mais on les distinguent peu, à part le fait que l'ainé soit plus scrupuleux et porté sur l'alcool. Il porte le roman sur ses frêles épaules. L'enfant du milieu, Nikita, se tourne vers la religion mais pas avec la même piété qu'Alexis Karamazov et le père Théodore est bien loin du starets Zosime. Bref, j'avais constament cette impression de déjà vue, mais de moindre qualité. Évidemment, avec un roman de mille pages en moins, je ne peux m'attendre à la même précision dans le détail et l'analyse psychologique de la part de Gorki.

Ne reste que la troisième génération, les petits-fils Élie, Jacques et Miron. le premier est emporté par les idées révolutionnaires, la lutte des classes, le socialisme, le partage des richesse, etc. Il est rapidement désavoué et envoyé au loin, sans le sou. le deuxième est plus sympathique, plus sentimental. Quant au troisième, trop philosophe, cérébral, déconnecté. Les choses iront moins bien pour eux. Et c'est sans doute mieux que la maison Artamanov disparaisse : le roman est comme une chronique annoncée (paru après coup, en 1927) de la Révolution d'octobre (1905) et du régime communiste qui pointe à l'horizon.

En d'autres mots, La maison Artamonov n'est pas un ouvrage révolutionnaire au sens littéraire. J'aurais aussi apprécié un peu plus de descriptions, comme l'apparence physiques des personnages, les paysages et la ville, des scènes de moeurs locales, etc. Toutefois, malgré mes légères insatisfactions, je tiens à rappeler que je suis sévère dans ma critique parce que je ne cesse de la comparer à d'autres oeuvres. Gorki n'était pas tenu de conformer à mes attentes. de plus, il a au moins produit un roman plus accessible que ceux de plusieurs autres grands auteurs russes. Il va à l'essentiel, les relations familiales tendues, la situation de la Russie à un point tournant de son histoire, les courants politiques et économiques de l'époque, etc. Surtout, il parvient à rendre les compréhensible. Bref, il a écrit un travail correct mais, à quelqu'un qui aimerait lire un roman sur l'ascension et la déchéance d'une famille bourgeoise, je lui suggérerais plutôt de se procurer Les Buddenbrock.
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1861, le tsar libère son peuple du servage. La famille Artamonov, s'installe dans une ville paysanne et y créée une usine textile ; c'est l'ascension sociale, la réussite et la fortune. Elie croit à sa descendance pour pérenniser sa réussite ; mais le pouvoir, la corruption, la débauche de ses enfants et petits enfants les amèneront à leurs pertes. Aveugles ils ne remarquent pas qu' autour d'eux paysans, ouvriers et miséreux sont en colère. La première guerre mondiale fait des ravages et les prémices de la révolution russe se ressent. Un roman sur l'ascension et la déchéance sociale d'une famille dans une Russie pré-révolutionnaire.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Le père Théodore me recommande de lire. Je lis, mais pour moi le livre est comme une forêt lointaine qui fait un bruit confus. [La Bible] ne répond plus à notre temps. Maintenant, les gens ont des idées qu'on ne peut pas recouvrir avec un livre. Il y a des sectes partout. Les gens raisonnent comme s'ils racontaient leurs rêves, ou comme s'ils avaient bu. Ce Mourzine, par exemple...
Le moine prit du porto, mâchonna du pain, fit une boulette avec la mie, et tout en la roulant sur la table, continua :
- Le père Théodore prétend que tout le mal vient de l'intelligence. Le diable en a fait un chien méchant, il l'excite et le chien about contre tout. C'est peut-être vrai mais il est vexant d'en convenir. Il y a ici un médecin, un homme simple et gai qui pense autrement. L'intelligence, dit-il, est une enfant, pour elle tout est jouet, tout l'amuse, elle veut savoir comment les choses sont faites et ce qu'il y a à l'intérieur. Alors, naturellement, elle démolit...
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- [...] Sans intérêt, personne ne travaillera. On dit toujours : «Où est mon intérêt?» Tout tourne sur ce fuseau. Regarde combien il y a de dictons sur ce sujet : «Le compère aurait été un vrai saint, si l'âme ne réclamait de profit.» Ou bien : «Même un saint prie pour le profit.» Ou encore : «Même la machine qui n'a pas d'âme demande à être graissée.»
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- L'effroi habite les forêts, disait Pierre. Que peut-il y avoir d'effrayant dans la steppe? Là, on est seul avec la terre et le ciel.
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En somme, en Russie, la propagande révolutionnaire est la seule chose dont les hommes qui ne sont bons à rien peuvent s'occuper.
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- Le soldat et le moine sont les premiers serviteurs du peuple. Voilà!
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Videos de Maxime Gorki (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxime Gorki
Gorki et ses fils, correspondance (1901-1934) , traduit du russe et préfacé par Jean-Baptiste Godon, est paru aux éditions des Syrtes.
Près de dix mille lettres de la main de Maxime Gorki sont conservées par les archives de l'Institut de la littérature mondiale de Moscou. La présente correspondance inédite entre l'écrivain et ses fils représente 216 lettres échangées entre 1901 et 1934.
Plus d'info sur https://editions-syrtes.com/produit/gorkietsesfils/
Nos remerciements à la Bibliothèque russe Tourguenev à Paris pour avoir gracieusement accueilli le tournage.
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