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EAN : 9782718607573
158 pages
Galilée (17/01/2008)
4.21/5   17 notes
Résumé :

Cet ouvrage, qu'André Gorz a conçu avant sa disparition en septembre 2007, réunit sept textes et articles parus entre 1975 et 2007. " Que nous sommes, écrit André Gorz, dominés dans notre travail, c'est une évidence depuis cent soixante-dix ans. Mais non que nous sommes dominés dans nos besoins et nos désirs, nos pensées et l'image que nous avons de nous-mêmes. C'est par lui, par la critique du mod&#x... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Par la « critique du modèle de consommation opulent », André Gorz (1923-2007) est devenu écologiste dans les années 1950. La critique du capitalisme l'a conduit à l'écologie politique, par le biais de la théorie des besoins et sur la base d'une exigence éthique d'émancipation du sujet. Sont ici réunis sept textes et articles parus entre 1975 et 2007.
(...)
Toutes ne sembleront sans doute pas convainquantes mais les analyses proposées par André Gorz méritent toutefois qu'on s'y attarde.

Compte rendu (très) complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Regroupement de 7 articles extraits de publications allant de 1975 à 2007, reprenant et résumant la philosophie de l'écologie politique telle que André Gorz l'a développée dans les années 70.

De fait, dès l'introduction du livre la problématique est posée, à savoir la remise en question du capitalisme à travers l'écologie politique et la reprise en main de son destin par le sujet (référence sartrienne) dans un processus de dé-consommation.

Les 6 articles suivants vont développer des points plus spécifiques mais qui relèvent tous d'une vision prémonitoire qui est encore applicable de nos jours car elle met en évidence les dérives du capitalisme d'une part mais aussi la mauvaise mise en oeuvre de ce que devrait être une écologie politique.

Il démontre comment le capitalisme est passé de l'asservissement du monde ouvrier par la consommation de sa propre production à un stade où la surproduction de biens inutiles a nécessité la création de besoins et de services non productifs et enfin avoir recours à la financiarisation et la création de bulle spéculatives, lorsque le besoins de croissance ne peut plus être réalisé par une production de biens réels. Sujet on ne peut plus actuel.

Développer une politique écologique au sein cette société est impossible sans rupture fondamentale car les « dévastations de la Terre » sont « clairement les conséquences d'un mode de production ».
L'écologie politique lorsqu'elle se confine à une logique de marché par une extension du pouvoir techno-bureaucratique créé une « expertocratie…érigeant l'État et les experts d'État en juge des contenus de l'intérêt général » et ne sert donc qu'à renforcer l'appareil de pouvoir.

Il s'agit donc pour Gorz de rétablir la « culture du quotidien », l'ensemble des savoirs et des conduites permettant à l'individu de comprendre le monde vécu et de s'y insérer. Autrement dit d'élaborer à travers la notion de « suffisant » et dans une confrontation dialectique la mise en oeuvre d'une véritable démocratie auto-suffisante et auto-organisatrice.

Ceci passe évidemment par une décroissance nécessaire, pour passer d'une « richesse sans valeur à une valeur sans richesse » créatrice de nouvelles solidarités à travers « toutes choses qui ne peuvent prendre la forme de marchandise, qui ne sont échangeables contre rien d'autre, qui n'ont pas de prix mais une valeur intrinsèque ».

Tout ceci pourra sembler utopique à certains car manifestement André Gorz n'avait pas anticipé la puissance de réaction et de nuisance du néo-capitalisme. Mais, il faut absolument lire cet auteur visionnaire pour comprendre un peu mieux notre époque et l'impasse dans laquelle elle nous entraine.
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André Gorz est un penseur et philosophe trop peu connu, le thème de l'écologie politique a pourtant tout son sens aujourd'hui ! Il présente la société d'aujourd'hui sous certains angles inédits, qui nous font réfléchir à certaines choses bien établies qui sont pourtant bien vides de sens. Si vous vous interessez à d'autres voies alternatives que le capitalisme en vigueur dans notre monde actuel, je ne peux que vous conseiller cet ouvrage, il résume les grandes idées de Gorz au cours de sa vie, et le livre est assez court.
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L'initiateur de l'écologie politique avec ce qui est peut étre son plus beau livre . Si il est parfois un peu difficile de tout comprendre , il n'en reste pas moins que ce livre est une charge intelligente contre le capitalisme , pas comme Mélenchon et le Pen . C'est aussi l'ébauche concréte de l'écologie politique , et en cela il parait bien important de découvrir cette oeuvre qui à le courage de rendre crédible ce qui a était moqué. Une belle leçon de qualité sur une nécessité indéniable de notre époque .
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Mon point de départ a été un article paru dans un hebdomadaire américain en 1954. Il expliquait que la valorisation des capacités de production américaines exigeait que la consommation croisse de 50 % au moins dans les huit années à venir, mais que les gens étaient bien incapable de définir de quoi seraient faits leurs 50 % de consommation supplémentaire. Il appartenait aux experts en publicité est en marketing de susciter des besoins, des désirs, des fantasmes nouveaux chez les consommateurs, de charger les marchandises même les plus triviales de symboles qui en augmenteraient la demande. Le capitalisme avait besoin que les gens aient de plus grand besoin.
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Dans le livre premier du Capital, Marx cite une vaste littérature qui atteste l ' extrême difficulté qu ' eurent les patrons des manufactures et des premières" fabriques automatiques" à obtenir de leur main-d' oeuvre un travail régulier, à plein temps, jour après jour et semaine après semaine. Pour les y contraindre, il ne suffisait pas -comme l ' avaient fait les manufacturiers- de leur enlever la propriété des moyens de production, il fallait également, après avoir ruiné l ' artisanat, réduire la rémunération des ouvriers par unité de produit afin de les contraindre à travailler plus pour obtenir le suffisant; et il fallait,à cette fin, leur enlever la maîtrise des moyens de production afin de pouvoir leur imposer une organisation et une division du travail par lesquelles la nature, la quantité et l' intensité du travail à fournir leur seraient dictées comme des contraintes coulées dans la matière.
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une réglementation stricte des conditions d' embauche a été introduite en Angleterre en 1910: elle réservait l ' embauche à ceux et à celles qui s' engageaient à travailler à plein temps. En faisant du plein temps la condition de l ' emploi, le capital ne s' assurait pas seulement la domination sur la main-d' oeuvre, la prévisibilité du rendement et du coût du travail, il étendait sa domination sur le mode de vie des travailleurs. Il ne laissait de place, dans leur vie, que pour le travail fonctionnel et rémunéré au service du capital,d ' une part, et la consommation au service du capital,d ' autre part.
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Le travail, tel que nous l ' entendons, n'est pas une catégorie anthropologique. C'est un concept inventé à la fin du XVIIIe siècle. Hannah Arendt rappelle que,dans la Grèce antique, le travail désignait les activités nécessaires à la vie. Ces activités étaient sans dignité ni noblesse : des nécessités. Travailler, c' était se soumettre à la nécessité et cette soumission vous rendait indigne de participer comme citoyen à la vie publique. Le travail était réservé aux esclaves et aux femmes. Il était considéré comme le contraire de la liberté. Il était confiné dans la sphère privée, domestique.
Au XVIIIe siècle, commence à prendre corps une conception differente. Le travail commence à être compris comme une activité qui transforme et domine la nature, non comme une activité qui se soumet seulement à elle.
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Ivan Illich en résume le résultat en ces chiffres saisissant :
L ' Américain type consacre plus de mille cinq cents heures par an ( soit trente heures par semaine, ou encore quatre heures par jour, dimanches compris) à sa voiture : cela comprend les heures qu' il passe derrière le volant, en marche ou à l ' arrêt ;les heures de travail nécessaires pour la payer et pour payer l ' essence, les pneus, les péages, l ' assurance, les contraventions et impôts. .. À cet Américain, il faut donc mille cinq cents heures pour faire (dans l ' année) 10 000 km.
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Videos de André Gorz (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Gorz
Serge Audier Si l'écologie a pour objectif d'étudier les rapports entre un organisme et le milieu naturel, et se donne à cette fin les outils d'une science, elle ne peut ignorer les facteurs qui influent sur ces rapports complexes, lesquels ne sont pas « naturels » mais tiennent à des données sociales, culturelles, économiques, politiques. Aussi, de l'intersection de l'écologie et des sciences sociales ou économiques, est née l' « écologie politique », terme forgé en 1935 par le physiologiste américain Frank Thone mais utilisé surtout à partir des années 70. Impulsée par les travaux pionniers de l'anthropologue Eric R. Wolf, de Michael J. Watts, de Susanna Hecht, du philosophe Hans Jonas ou, en France, d'André Gorz, l'écologie politique a connu un essor considérable, et a déjà une « histoire ».
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>Sciences sociales : généralités>Culture et normes de comportement>Comportements économiques (131)
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