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Astérix tome 11 sur 39
EAN : 9782014001280
64 pages
Hachette (01/06/2022)
4.06/5   1108 notes
Résumé :
Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains... Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum...
Abraracourcix doit aller en cure diététique. Étant chef, Asterix et Obelix l'accompagne pour le protéger.

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Critiques, Analyses et Avis (68) Voir plus Ajouter une critique
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Les histoires de René Goscinny, que cela soit pour Astérix ou Lucky Luke, sont généralement découpées en trois moments distincts. Une phase introductive, sorte de mini-histoire qui va induire ou provoquer la seconde phase, la principale, celle que l'on pourrait qualifier de développement. Vient ensuite une dernière phase, par exemple pour les Astérix, il s'agit souvent du retour au village après des aventures à l'extérieur, laquelle phase vient conclure et fait souvent écho à la première.

Ici, dans le Bouclier Arverne, la construction est plus élaborée encore car l'aventure s'ouvre sur des événements lointains, à savoir la reddition de Vercingétorix matérialisée par l'abandon de ses armes à son vainqueur Jules César et le devenir de ces armes, lesquels événements trouveront leur éclaircissement et leur importance au cours du développement.

L'introduction véritable ne commence qu'ensuite, avec l'effroyable crise de foie d'Abraracourcix due à des excès alimentaires en tout genre. Celle-ci se soldera par un diagnostique assassin et sans appel de Panoramix : il faut qu'Abraracourcix aille faire une cure d'amaigrissement dans une ville d'eaux thermales. Ce sera Aquae Calidae, c'est à dire Vichy, prétexte à un nouveau périple, cette fois en pays arverne, pour le chef du village et ses deux fidèles anges gardiens Astérix et Obélix.

Le problème c'est qu'évidemment, dès lors qu'Astérix et Obélix posent le pied quelque part, les Romains décollent allègrement les leurs à vitesse grand V au prix de l'abandon de leurs sandales. Inutile de vous préciser que lorsque le grand vainqueur d'Alésia voit débarquer son envoyé spécial dans la province Tullius Fanfrelus avec un oeil au beurre noir et quelques autres contusions, Jules César lui-même en prend ombrage et décide sur-le-champ d'exhiber sa force et sa domination.

Il veut mater les derniers élans de patriotisme gaulois en se faisant porter en triomphe sur le propre bouclier de Vercingétorix. Mais où peut-il bien être ce fameux bouclier ? Pas moyen de remettre la main dessus. Il n'a pourtant pas pu se volatiliser, alors il faut chercher et c'est ce que vont faire les Romains d'un côté et les deux irréductibles gaulois du leur. Qui gagnera cette chasse au bouclier haletante ? C'est ce que je m'interdis de dire.

Nombreux sont ceux, et j'en fais partie, qui considèrent qu'il n'y a pas d'Astérix ni de Lucky Luke en dehors de René Goscinny. L'époque pendant laquelle le fameux scénariste a collaboré à ces aventures est généralement appelée « âge d'or ». Mais, au sein de cet âge d'or, on peut tout de même distinguer différentes périodes et, selon moi, la « période d'or » de René Goscinny se situe dans la deuxième moitié de la décennie des années 1960 où, de 1965 à 1969, je trouve que quasiment tout est exceptionnel.

L'album sortit originellement en 1968 et ne déroge pas à la règle. Album de très haut vol, très subtil, avec un gros paquet d'humour et une cohorte de répliques à double niveau d'entente.

D'un côté, Goscinny brosse très fort notre fibre patriotique et notre chauvinisme bon marché tout en n'oubliant pas au passage ce qu'il s'est passé vingt-cinq ans plus tôt. Ce n'est évidemment pas un hasard si la ville thermale choisie est Vichy et l'archétype du collabo délateur est incarné par le gros homme d'affaire Lucius Coquelus, qui a fait fortune dans le commerce de roues à Clermont-Ferrand. Avec ce clin d'oeil même pas masqué à Michelin, je pense que Goscinny ne souhaitait pas épingler cette firme en particulier mais plutôt des constructeurs comme Renault ou Berliet, plus directement impliqués dans l'effort de collaboration.

Bien évidemment, Goscinny s'amuse à fond des gros clichés sur l'accent chuintant auvergnat et sur la « tradition » de commerce de vin & charbon, notamment dans la capitale au sortir de la seconde guerre mondiale. Bref, du bien bel ouvrage, un album solide, drôle et extrêmement bien construit, avec un Uderzo fidèle à sa grande dextérité jamais démentie. Si par bonheur vous ne connaissez pas encore cet album, vous pouvez y aller, ch'est du tout bon, du moins ch'est mon avis, ch'est-à-dire, pas grand-choge.
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En reprenant la lecture de ce bouclier arverne, j'ai retrouvé l'humour dans les dialogues, notamment ceux des romains entre eux et, particulièrement, dans les réparties à l'accent auvergnat qui apportent une touche locale récurrente dans les pérégrinations d'Astérix et d'Obélix.

Pour le scénario, c'est de l'ultra-léger et la recherche de ce fameux bouclier de Vercingétorix ne suffit pas à constituer une histoire vraiment prenante. Mais, c'est la succession d'épisodes loufoques qui fait la richesse de cet opus qui est donc un bon divertissement.

Les scènes aux thermes dans la ville d'eaux auvergnate sont savoureuses et les traitements administrés aussi bien aux gaulois qu'aux romains manquent bien sûr de bonne chère et d'alcool. Je remarque d'ailleurs que les alcooliques, dans les différents albums, sont le plus souvent les romains, depuis le simple soldat jusqu'aux centurions et tribuns bien installés dans leurs privilèges.

Un moment de distraction sympathique à la poursuite du bouclier.

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Alors que plus que jamais, notre société doit se débrouiller pour jongler entre histoire et mémoire (et par là-même l'historien également), René Goscinny et Albert Uderzo ont déjà apporté leur pierre à l'édifice depuis 1968 et la sortie du onzième tome des aventures d'Astérix le Gaulois : le Bouclier arverne.

Pour cause de troubles digestifs, Abraracourcix part en cure à Gergovie, escorté d'Astérix et Obélix. C'est là l'occasion, pour nos deux fiers guerriers rigolards, de partir en quête d'un objet mythique, le bouclier de Vercingétorix, qui est convoité par César lui-même en vue d'un défilé.
On retrouve avec grand plaisir Astérix, Obélix et Idéfix dans une aventure joviale et très bien menée. le dessin est vif, l'humour de même : des parties de cache-cache dans le charbon aux dialogues de sourds entre Obélix et Idéfix, les jeux de mots se multiplient encore et toujours ; on se demande comment Goscinny réussit à en caser autant en si peu de pages ! Des allusions aux oeuvres littéraires de Jules César, des connaissances populaires sur "Nos ancêtres, les Gaulois", mais aussi quelques aspects régionalistes chers à cette série (on se rappelle le Tour de Gaule) : bref, l'ensemble est ô combien riche de sens !

Plus qu'une aventure réussie, c'est aussi une réflexion sur le passé militaire français. En effet, nous sommes en 1968 et donc à un tournant de la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale au sens du sens à donner à l'action des Français et du gouvernement français entre 1940 et 1945. Tels les Gaulois à propos d'Alésia, il y a longtemps eu un dénis complet de certains événements afin de mieux assurer un mythe résistancialiste toujours latent (merci ironique à Monsieur de Gaulle...). D'un autre côté, on sent la souvenir comme quelque chose à conserver. Les lois mémorielles de ces dernières années en sont la preuve encore aujourd'hui - à tort ou à raison. Nous soulevons là des enjeux bien tendancieux, même si l'humour décrispe les situations mises en lumière ici.

Toujours est-il qu'avec ses aspects de bande dessinée d'aventure historique, Astérix réussit encore à nous divertir tout en abordant des sujets capitaux de notre société, encore vrais aujourd'hui. N'est-ce pas là le secret d'une bande dessinée de qualité faite pour durer quasi éternellement ?
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Je le considère comme un des meilleurs albums de la série, les gags remplissent toutes les pages, les personnages secondaires ont de l'envergure... on est pas loin des sommets (pour moi, La Zizanie et le Domaine des Dieux). Si Astérix Légionnaire était déjà très bon, cet album marque un nouveau tournant dans la série, moins burlesque, un humour chargé de références, ces références plus judicieusement intégrées au scénario, une lecture à plusieurs niveaux, suivant l'âge du lecteur, avec quelques thématiques loin d'être légères, patriotisme, gloire militaire, collaboration... Pour moi, cela représente l'entrée dans la grande période d'Astérix, jusqu'à Astérix en Corse.

J'ai noté deux petits détails intriguants dans cet album :

Il y a tout d'abord cette étonnante faute d'orthographe qui a passé le filtre des correcteurs : “... le druide Diagnostix qui dirije l'établissement thermal…” qui me donne la fierté de posséder une édition originale.

Et il y a cette référence : “Mes gaulois sont dans la pleine” pour “Les gaulois sont dans la plaine” qui suscite bien des débats sur les réseaux sociaux, il s'agit sans doute une parodie de potache vraisemblablement très connue à l'époque et oubliée depuis, qui se chante sur la musique de la Marche Lorraine, y-a-t'il là une moquerie sur le patriotisme ? Toujours est-il que le jeu de mot saute aux yeux, mais les subtilités de cette référence un peu moins. Des fois, Goscinny va chercher très loin !

Autre détail qui m'amuse bien : les jeux de mots sur les noms des romains dans cet épisode ne fonctionnent qu'avec le supposés accent auvergnat où les “S” se prononcent “CH” : Coquelus, Perrus, Ballondebaudrus, Fanfrellus. Goscinny sait réinventer ses propres gags, ce n'est qu'un petit détail mais qui révèle bien son talent.

Et puis j'ai dit que le burlesque n'était plus, le seul moteur de l'humour, mais il est pourtant très très présent, et génialement servi par le graphisme d'Uderzo. Je ne sais pas quel gag je préfère, le rire des esclaves numides ou la révolte des curistes... fou rire à chaque relecture ! A noter que les scènes de bagarres sont rarement représentées, le duo d'auteurs sont des cracs de l'ellipse en bande dessinée, À part la première rencontre avec Tullius Fanfrellus, dans toutes les autres bagarre, on ne voit pas Obélix distribuer les baffes, et pourtant, il en met un paquet !

Bref, il y a plein d'inventions, d'humour, il y en a pour tout les goût, c'est un album très complet, très riche, du grand art.
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Je continue le tour de mes origines avec cet album. César, qui veut faire un coup d'éclat, est à la recherche du bouclier que lui aurait remis à ses pieds Vercingétorix. de leur côté, nos gaulois partent en cure à Vichy. Pour Obélix ? Non mais quelle idée ! Pour Abraracourcix qui, ayant un peu abusé des festins, a un foie qui le fait souffrir. Mais Astérix et Obélix vont semer la zizanie dans le centre et le chef se verra obligé de leur demander de partir. Ils vont donc visiter la région et tombent, inévitablement, sur les romains. Ou plutôt, devrais-je dire avec l'accent arverne, « les romainches ».

Encore un grand moment !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Obélix : Môssieu Astérix sait tout mieux que personne ! Môssieu Astérix est invincible ! Si Môssieu Astérix avait été moins malin, nous aurions fait notre enquête en mangeant du sanglier au vin ! Viens Idéfix ! Nous ne connaissons plus ce Môssieu !
Astérix : Ah, et puis j'en ai assez de ton mauvais caractère ! L'estomac de Môssieu Obélix passe avant tout ! Des sangliers, des baffes aux Romains, voilà tout ce qu'il faut à Môssieu Obélix ! Du pain et des jeux ! Voilà la Gaule d'aujourd'hui ! Ah, il est beau le Gaulois moyen, tiens !

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Le gardien de l’entrepôt : J'ai une clepsydre helvète qui fait coucou, une amphore de cervoise tiède de Bretagne, une autre de cervoise fraîche de Belgique; j'ai quelques petites choses d'Egypte et de Germanie, mais pas de bouclier arverne… Les armes de Vercingétorix ont dû rester en Gaule.
Fanfrelus : Aïe, aïe, aïe… C'est ennuyeux…. Ben oui, Ô César… Nous n'avons pas de souvenirs de la Guerre des Gaules.
César : Sans commentaires.

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- Sans vous vexer, ni être indiscret, vous parlez tous avec cet accent ?
- Ah non ! nous les vieux, on parle comme cha, mais cha che perd.
- Cha ch'est chûr ! Cha che perd.
Dans quelques chiècles, il n'y aura plus perchonne en pays arverne pour prononcher les eches à notre fachon, hélache.
- Salut la société ! Ce sont des saucisses sèches pour le dessert.
- Je vois en effet que l'accent se perd !
- Ah non ! Ah non ! Chelui-là, il a un défaut de pronochiachion !
- Lequel ?
- Il jojote.
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Centurion : Eh bien, Caius Joligibus, c'est comme ça que tu balaies ?!
Légionnaire Joligibus : Hmmm ? Ben, j'ai fini la première moitié de la première dalle. Je souffle un peu, je finis la deuxième moitié de la première… Je souffle un peu, je passe à la première moitié de la deuxième, je souf…

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Cétautomatix : Mais… Ils s'en vont !... Sans prévenir personne !... Assurancetourix ! Assurancetourix ! Le Chef s'en va avec Astérix et Obélix !
Assurancetourix : Alors je vais vite chanter une…
Cétautomatix : Non, tu ne chanteras pas ! Non, tu ne chanteras pas !

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Videos de René Goscinny (120) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de René Goscinny
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'auteur Jean-Claude Mourlevat est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Né en 1964, Emmanuel Guibert fréquente les Arts Déco de Paris. En 1994, il fait deux rencontres importantes ; celle d'Alan Ingram Cope, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l'île de Ré, et celle de David B, qui l'introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée. Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d'autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d'édition l'Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d'Alan (3 volumes), L'enfance d'Alan et Martha & Alan. Il poursuit dans cette veine avec le Photographe (chez Dupuis), d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en 20 langues, vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Puis il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l'espace (14 volumes) et Les Olives noires (3 volumes). Avec Marc Boutavant, autre camarade rencontré à l'atelier, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 20 volumes traduits en de nombreuses langues. Il crée également des chansons en partenariat avec le guitariste Dominique Cravic. Son intérêt pour la musique de jazz lui fait élaborer, avec le graphiste et producteur Philippe Ghielmetti, toutes les pochettes du label Vision Fugitive. En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. de cette récompense naîtra l'album Japonais en 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles. Avec un collectif d'amis auteurs, il visite des grottes préhistoriques ornées en France. de cette expérience naissent le volume collectif Rupestres chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy. En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l'ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d'Angoulême. Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l'association Sur un lit de couleurs, qu'il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d'arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France. Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d'Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par Arnaud Laporte, producteur chez France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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