On ne refait pas
les Dingodossiers. Ils relèvent d'un but ouvertement revendiqué : celui de raconter n'importe quoi à propos de n'importe qui en donnant à ses paroles un air de science infuse.
« le Dingodossier est solidement documenté et d'autant plus instructif que les auteurs n'hésitent pas à nous apprendre des choses qu'ils ignoraient un quart d'heure avant. »
Ceux qui ont grandi imbibés des livres pédagogiques pour enfants seront ravis de voir
Gotlib et Goscinny démonter en pièce l'édifice de propagation du savoir naturel qui se décompose en catégories, genres et sous-genres normés. le troisième volume des Dingodossiers est celui de la prolifération exubérante des types soumis à l'aléatoire. Caricature et parodie de tous les genres dans des situations aussi dérisoires que les vacances à la plage, le pique-nique en campagne, le voyage en bus ou en train ou les embêtements de la vie quotidienne. C'est aussi la mise en évidence du narcissisme des petites différences dans la déclinaison des différents types humains : sociologie des élèves d'école primaire, sociologie de l'acheteur ou du dessinateur de bande dessinée en manque d'idées. Les grands mythes de l'ère populaire sont décortiqués comme une transposition légère du projet balzacien de la Comédie humaine.
Et comme on trouve vraiment de tout et de n'importe quoi dans ces Dingodossiers, on découvrira également un dossier biographique sur
Gotlib et Goscinny, qui semblent avoir d'autres points communs que celui de partager un pseudonyme aux initiales similaires.