Lucky Luke, tome 3 : Arizona

Dans "Arizona 1880" publié en 1947, un lonesome cowboy complètement cartoonesque poursuit Big Belly avec bagarres, fusillades et déluge de gags burlesques... C'est peu ou prou Popeye au Far West, et je suis « trop vieux pour ces conneries ».
Dans "Lucky Luke contre Cigarette Caesar" publié en 1979, un lonesome cowboy complètement cartoonesque poursuit le dénommé Cigarette Caesar qui s'est échappé du pénitencier où il était prisonnier avec bagarres, fusillades, déluge de gags burlesques et de clichés sur le Mexique et les Mexicains... C'est encore peu ou prou Popeye au Far West, et je suis toujours « trop vieux pour ces conneries ».
Pour compléter l'album 2 gags indépendants développé en 2 pages : je les ai trouvés plus amusants que les 2 récits complets...
J'aurai pu me laisser allé au charme désuet des vieux peanuts, mais cela n'aurait pas été rendre hommage aux aventures ultérieures du notre lonesome cowboy... ça manque clairement de Réné Goscinny tout ça !

Deux histoires dans ce numéro : Arizona 1880 et Lucky Luke contre Cigarette Caesar.
Arizona 1880 est la toute première histoire de Lucky Luke, publié en 1947. Les dessins, les décors, les textes y sont minimalistes, Lucky Luke n'a pas encore son apparence définitive et Jolly Jumper est déjà là, même s'il ne parle pas. Deux bandits attaquent la diligence qui transporte l'or des mineurs. Lucky Luke aide les conducteurs à remettre le chariot sur pieds et trouve une molette d'éperon. Au saloon de Nugget City il retrouvera un des deux bandits qui après un grosse bagarre finira par s'échapper.
La seconde est publiée en 1949, les traits, le scénario et les textes y sont plus affirmés.
Cigarette Caesar vient de s'évader de prison, accusé de meurtres et de vol à main armée, il franchit la frontière mexicaine. Lucky Luke qui a un vieux compte à régler avec lui se lance sur sa trace.
Deux histoires avec des poursuites des bagarres et des coups de pistolet pour le bonheur des petits et des grands.

Cet album rassemble deux histoires longues séparées par deux gags en 1 page.
Arizona est la toute première aventure de Lucky Luke; écrite en 1946, le dessin est très rond, on ressent très fortement l'influence du dessin d'animation américain. le scénario est assez basique, une course poursuite après un groupe de bandits, avec de l'action et une pointe de burlesque, mais c'est surtout visuel : fusillades, cavalcades et bagarres, c'est à peu près tout ce qu'on a à se mettre sous la dent. le graphisme est déjà très dynamique, L'histoire n'est pas d'un grand intérêt, c'est surtout un témoignage des débuts de notre héros .
La seconde, Lucky Luke contre Cigarette Joe, est écrite en 1949. le dessin a évolué, plus sec, moins rond, mais on est encore assez loin du Lucky Luke que l'on connaît aujourd'hui. Au niveau du scénario, ça n'a pas beaucoup évolué en trois ans : poursuite du méchant, quelques fusillades, bagarres et cavalcades, rien de bien marquant.
L'unique intérêt de cet album, c'est de découvrir la genèse d'un héros aujourd'hui incontournable. Archéologues de la bande dessinée, vous pouvez y aller, mais ce n'est pas avec ces histoires que Lucky Luke a fait sa notoriété. Il faudra attendre la signature de René Goscinny pour passer à la vitesse supérieure.

Nous sommes à la genèse de Lucky Luke !

Et ce recueil des toutes premières histoires a cette valeur documentaire que l'on trouve aujourd'hui à lire n'importe quel autre héros de BD à sa naissance.
L'auteur le cherche, lorgnant un peu, beaucoup vers le dessin des Popeye de Segar dont on retrouve ici les bouilles arrondies et les méchants barbus et costauds.
On reconnait aussi l'influence de Tex Avery et de son Droopy.
Luke, comme Droopy, est toujours là où le méchant qui le fuit pense l'avoir semé !
Si Luke ne fume pas encore mais joue de l'harmonica, Cigarette Caesar fait un tabac !
C'est simplissime mais non dénué de clins d'oeil et d'humour.

Cet album contient 2 histoires longues: Arizona 1880 et Lucky Luke contre Cigarette Caesar, qui ont plus une valeur historique qu'un véritable intérêt, surtout la première où le dessin n'est pas encore affirmé et où il y a peu de dialogues et de décors.
Par contre, les deux histoires sont séparés par deux gags en une planche qui sont excellents.