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Critique de Domichel


C'est le coeur plein d'espoir et d'envie lors de la dernière opération Masse Critique - thématique La BD -, que je cochai le livre consacré à Gotlib, confiant mon choix au sort qui sait si bien se montrer à la fois indifférent à vos espérances, voire même cruel, ou au contraire si attentif à vos désirs les plus fous ! Or quelques jours plus tard, la roue de la fortune ayant tourné dans le bon sens, je reçus un message de Pierre Krause m'annonçant tout de go et sans fioriture aucune, que j'étais l'élu des Dieux qui m'avaient accordé la chance de recevoir dans les jours suivants le livre pour lequel ma préférence était la plus grande, à savoir “Gotlib et toutes ces sortes de choses…” Mon coeur battait à la fois d'allégresse et de reconnaissance pour cette grâce qui m'était échue, celle de recevoir ce que je ne savais pas encore être une Bible de la rigolade et du bon goût réunis (quoique)…

Cette introduction aurait pu se résumer à : “Merci à Babelio et Masse Critique de m'avoir confié la critique de ce livre consacré à Gotlib et à Fluide Glacial”, mais ç'aurait été un peu court.

Or donc après avoir délicatement déballé ce volume de son enveloppe protectrice, le cachet de la poste faisant foi, j'ouvrai avec curiosité ce qui pouvait devenir un dictionnaire, que dis-je, une exégèse dans le domaine de la réjouissance, de la poilade et de la franche déconnade réunies, avec quelques prouts… Je ne fus pas déçu, étant moi-même Taureau ascendant Lion, et pour autant que je sache le déçu n'est pas un signe du zodiaque.
Procédons par ordre et méthode pour vous présenter cet ouvrage à la couverture rouge et noire d'un côté (la une), et noire et rouge d'autre (la quatrième). Il faut être précis.
Après une introduction de Léandri en forme de panégyrique gonflé d'admiration et de reconnaissance béate, confinant même au fayotage de bas étage (que d'autres pourraient traiter de baise-main, pourvu que le baiser soit long et humide et que la main soit pourvue de deux fesses), Gérard Viry-Babel, nous présente sur trois pages extrèmement instructives, la genèse et l'éclosion de ce qui allait devenir la référence de la farce à l'état pur en cette fin de XXe et début du XXIe siècle, j'ai nommé Fluide Glacial.
L'essentiel de l'ouvrage que l'on ne peut pas à proprement parler de bande dessinée est un recueil des meilleurs éditoriaux de Maître Gotlib, illustré abondamment de croquis, caricatures, schémas, gags, planches entières, romans-photos, le tout en couleurs, ce qui est bien, ou en noir et blanc ce qui souvent est encore mieux. À cela s'ajoutent des hommages à de chers disparus au premier plan desquels Alexis fidèle parmi les fidèles que l'on subodore être le meilleur ami de Marcel, rencontré à l'époque de Pilote (mâtin quel journal) et jamais quitté depuis, sauf à ce manque de savoir-vivre (merci Pierre Dac), dont il fit preuve en septembre 1977, laissant la rédaction dans l'état d'hébétude et de chagrin que l'on imagine aisément.
Mais revenons à nos petits mickeys - oui, pour les plus jeunes - c'est ainsi que l'on nommait les petits dessins que l'on faisait dans les marges de nos cahiers avant qu'ils ne prennent la page tout entière. Notre livre se découpe suivant une quinzaine de chapitres dont les titres sont suffisamment explicites pour que le premier lecteur venu puisse s'y retrouver (les autres aussi d'ailleurs, ce qui confère au sommaire une grande qualité). L'oeuvre de Marcel Gotlib ne se résumant pas seulement à quelques aventures de Gai-Luron, de la coccinelle, de la rubrique-à-brac, Cinémastock, Super-Dupont, et j'en passe à mon grand regret, c'est un véritable témoignage de la vie culturelle du dernier quart du vingtième siècle à nos jours vue par le prisme de la frivolité qui nous est présenté à travers Fluide Glacial, né le 1er avril 1975. le cinéma, la télévision, l'informatique, le roman-photo, faire pipi et/ou caca, le père Noël, l'autre le pervers, la philosophie, la radio, les nichons et la quéquette, la gastronomie, la musique et toutes ces sortes de choses, sont abordées avec le plus grand sérieux et illustrées de mémorables dessins dont certains confinent au génie.
Gotlib n'oublie pas ses compères, Alexis, on l'a cité, mais aussi, Lob, Bilal, Edika, Solé, Mandryka, Pétillon, Forest, Fred, Léandri, Binet, Mézières, Pichard, Dieu aussi, pour les plus connus, et commères, Brétécher (même si elle ne se trouve pas ressemblante), Brigitte Lahaie et d'autres encore….
Bref, un pavé de 150 pages, qui fleure bon l'Amusement, l'Umour, la Dérision, l'Ilarité et toutes ces sortes de choses, à réserver à un public de connaisseurs qui y trouveront leur compte, et pour les autres un bonne occasion d'appréhender une forme de rigolade graphique, que n'aurait pas reniée Daumier ou Doré et que nous envient bon nombre de pays étrangers dont les Anglais qui ne sont pas les derniers pour la déconne !
Pour les hermétiques du sourire qui voudraient se décoincer les zygomatiques, qu'ils n'aient pas peur d'apercevoir au détour de quelques pages, quelques nichons, zézettes en érection, ou scènes de joyeux coïts, ce n'est pas sale, c'est juste la nature qui s'épanouit avec le sourire.

En tout cas moi, je me suis bien marré !
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