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Critique de Alfaric


Depuis le "Devilman" de Go Nagai, soleil noir que seul le "Berserk" de Kentaro Miura a su égaler sinon surpasser, les chasseurs d'horreurs ont fait les beaux jours de la Planète Manga jusqu'à quasiment être le genre dominant dans les années 1980/1990. Depuis le genre est moins prégnant mais revient sur le devant de la scène avec une belle régularité, et si Koyoharu Gotouge et son "Kimetsu No Yaiba" ont eu un très bon timing au Japon son adaptation en France alias l'autre pays du manga n'ont pas eu cette chance… En effet sorti chez nous sous le titre "Les Rôdeurs de la nuit" la série a fait un flop et a été arrêté. L'adaptation animée ayant popularisé la série dans le monde entier, les éditions Panini lui redonne sa chance sous le nom de "Demon Slayer" et c'est tant mieux (avec en plus 2 tomes pour le prix d'1) !

"Kimestu No Yaiba" est un pur shonen nekketsu donc c'est dans un grand classicisme, et sur le fond on peut le situer entre "Naruto" et "Tokyo Ghoul", et sur la forme on n'est pas si loin d'un "One Piece" ou d'un "Fairy Tail". le style appartient clairement à un héritier d'Eiichirô Oda, mais en plus épuré pour le bon comme pour le moins bon : les cases et les planches de Koyoharu Gotouge sont plus simples et moins riches que celles de son mentor, mais elles sont aussi plus légères et plus fluides (et avec un peu chance on va éviter le shonen mainstream à rallonge typique des années 2000). Entre les ogres mangeurs de chair orientaux et les vampires occidentaux buveurs de sang il n'y pas forcément beaucoup de différences : il y a un monstre alpha dont la malédiction personnelle est à l'origine de tous les autres, plus ils sont vieux et plus ils sont puissants, plus ils s'alimentent et plus ils gagnent en force donc c'est tout naturellement qu'on passe du monster of the week récurrent au super-vilain en bonnes et dues formes car au fil du temps ils développent des pouvoirs sanguinaires tous aussi puissants que différents (c'est ainsi que les Douze Lunes Démoniaques forment la garde rapprochée du boss de fin Muzan Kibutsuji). L'idée de placer le récit durant l'Ère Taisho et semble-t-il durant la WWI est une bonne idée (c'est-à-dire déplacer une formule classique dans l'espace et dans le temps pour lui redonner de l'originalité), mais comme trop souvent l'univers s'efface par rapport à la dynamique propre des shonen nekketsu riche en gimmicks et en stéréotypes : la comparaison avec l'anime "Sirius the Jaeger" qui dans la même veine se déroule dans l'entre-deux-guerres fait quand même mal tellement le background est ici peu voire pas exploité du tout… Reste que visuellement on joue joliment sur l'alternance entre kimonos traditionnels et uniformes modernes qui impacte l'ensemble des graphismes (et dans l'anime cette idée est super bien rendue) ! Pour le reste le héros Tanjirō Kamado est doublement en quête : il doit grimper tous les échelons des pourfendeurs des démons à la fois pour venger sa famille et pour rendre son humanité perdue à sa soeur qui transformée en monstre lutte chaque jour que les dieux font pour ne pas basculer du côté obscur… Et il intègre une organisation de chasseur d'horreurs aux méthodes d'apprentissage douteuses (créer une élite en éliminant les faibles : c'est à la portée de n'importe quel apprenti sorcier par le totalitarisme fasciné) et à la hiérarchie étonnement laconique et inefficace qui envoie toujours des guerriers insuffisamment expérimentés pour affronter le danger (c'est souvent utilisé pour créer un twist anti-système, mais dans une série aussi classique j'ai comme un doute pour l'avenir de la série puisqu'on écrit noir sur blanc que les glycines éloignent les démons mais qu'on n'en informe pas la population). Je suis en avance dans l'anime par rapport au manga, donc je dois écrire que j'espère que les premiers compagnons du héros seront moins relous que des stéréotypes qui passent leur temps à brailler et à gesticuler...


Dans ce tome 1 aux allures de pur récit d'apprentissage, Tanjirō Kamado jeune charbonnier qui dans sa famille est obligé de suppléer à la mort de son père quitte ses montagnes pour gagner la ville et un peu d'argent. Quand il revient il découvre que sa famille a été massacrée, puis que sa soeur Nezuko qui a survécu est devenu un monstre assoiffée de sang. Il s'interpose entre elle et le pourfendeur de démons Giyu Tomioka qui provoque sa colère pour l'empêcher de sombrer dans le chagrin et la douleur… Impressionné par sa réaction, il décide de leur donner une chance en confiant leur destin au sensei Sakonji Urokodaki, et c'est ainsi que Tanjirō passe 2 ans à s'entraîner pendant que sa soeur passe 2 ans à dormir. le maître confie à l'élève une tâche impossible à réussir car il ne veut pas qu'il suive une voie dans laquelle il risque fort de perdre la vie, mais Tanjirō est coaché par Sabito et Makomo pour réussir l'impossible. C'est ainsi que Tanjirō participe à la sélection des pourfendeurs de démons qui consiste à survivre 7 jours et 7 nuits dans un lieu truffé de démons (l'apprentissage par le survival : putain ça pue encore une fois le Japon Impérial suprématiste !). En affrontant un monstre parmi les monstres, il découvre la vérité sur ses amis et il devient la Colère de Dieu sur Terre ! To Be Continued !!!
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