AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782752904010
320 pages
Phébus (16/04/2009)
3.86/5   75 notes
Résumé :
Guernesey, 1888. La tempête souffle là où habite André du Frocq et sa famille, dans leur ferme sur la côte.

C'est un lieu sauvage, miroir fidèle des sentiments de ceux qui l'habitent. Face aux assauts des éléments et aux difficultés financières, André pense quitter la ferme.

Mais c'est sans compter l'attachement viscéral de sa femme Rachel pour cette terre, son havre de paix. Une nuit, un bateau fait naufrage, et la famille recueille... >Voir plus
Que lire après L'arche dans la tempêteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 75 notes
5
2 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
D'Elizabeth Goudge- encore une Anglaise magique trop tombée aux oubliettes- le Pays du dauphin vert est une merveille éblouissante... L'Arche dans la tempête cependant m'a un peu déçue à la relecture.
L'héroïne - Rachel- est assez originale : c'est une femme mariée à un fermier, mère de cinq enfants...Pas la jeune première, quoi, mais quand même une beauté et une classe à tomber par terre...Son époux, André, est un être assez frêle et assez torturé, d'un caractère plutôt faible. Les cinq enfants, Michelle, Jacqueline, Péronnelle, Colin et Colette sont chacun doués d'un caractère étonnant, très développé tour à tour dans l'histoire. Ils vivent sur " L'ile", une île anglo-normande battue par les tempêtes, aux paysages fantastiques. Leur problème majeur : la ferme est presque en faillite, il va falloir la quitter...Mais cette ferme - en fait une splendide bâtisse du XVI eme siècle, car la famille est noble- est l'âme du foyer, et Rachel sent que la quitter serait mourir...Un soir de naufrage, la tempête leur apporte un étranger, un vagabond qui va peut-être tout changer...
Ambiance magique, atmosphère unique, rochers, granit, mouettes, fées, revenants, landes, vents d'ouest...tout cela concourt à enchanter le lecteur.
Ce qui m'a un peu déçue, c'est un petit côté un peu moralisateur, un peu vertueux-mais pas trop sinon j'aurais détesté- et un peu de facilité pour résoudre les problèmes...
Néanmoins je suis un peu dure avec mes trois étoiles, j'en voudrais 3.5, car, pour se laisser entrainer dans un autre monde, et sentir les embruns vous rafraichir le visage au milieu de votre salon, miss Goudge est votre homme- enfin, votre femme...( je ne sais pas ce que j'ai avec les tirets, aujourd'hui...--)
Commenter  J’apprécie          344
L'Arche dans la tempête/Island Magic
Elisabeth Goudge
roman (premier)
traduit de l'anglais par Madeleine T. Guéritte, 1997
Phébus libretto, 1934, 314p


Je ne me rappelle pas avoir jamais lu cette autrice, mais je suis contente de l'avoir fait, j'ai beaucoup aimé ce livre pour ses passages descriptifs qui témoignent d'un amour de la nature, de la lumière et de la beauté. le lieu du roman s'y prête, c'est l'île, dite magique -c'est le titre de l'oeuvre originale, de Guernesey, avec son patois français, ses traditions, ses superstitions,et la mentalité des insulaires.
On est en 1888, chez les du Frocq. Ils habitent à l'écart, dans un endroit sauvage qu'adoucissent les fleurs différentes selon les saisons. Dans une ferme, nommée le Bon-Repos, mais les habitants ne se reposent pas, le travail de la ferme est difficile, et la ferme ne prospère pas, et les occupants sont de nature inquiète. le chef de famille, André, n'aime pas le travail de la ferme, c'est un rêveur et un penseur qui écrit à ses heures sauvées ; sa femme, Rachel, autocrate mais tendre, et douée de visions, a mis toute sa fortune dans cette ferme à laquelle elle est profondément attachée, d'autant plus que ses trois enfants morts y jouent. Ils ont cinq enfants vivants, quatre filles et un garçon qui veut devenir marin.
Une nuit de tempête, un bateau fait naufrage, et parmi les naufragés se trouve Ranulph Mabier, qui semble très bien connaître l'île, dont le charme s'impose à lui, grâce à laquelle il pense et sent. Cet homme-là, Rachel l'a vu dans ses visions, et elle insiste pour qu'il vienne se rétablir à la ferme. Avec l'arrivée de Ranulph, qui sait tout faire, et notamment conter des histoires, et qui a beaucoup d'argent, la vie à la ferme change.
C'est un roman qui pose la question de la liberté : celle de faire ce qu'on veut, ce que n'ont pas pu faire les deux fils du docteur du Frocq, un père extrêmement autoritaire et qui humilie volontiers. Les fils ont fui cette autorité, l'un en partant on ne sait où, l'autre en suivant une femme qui le domine et qu'il aime. Celle de rester naturel, et Michelle, la fille aînée, est souvent grondée pour son affectation. Celle de rester maître de ses sentiments, et que manquent de perdre Rachel et Ranulph, emportés par la passion.
Elisabeth Goudge a beaucoup d'humour : ainsi l'ombrelle de Rachel, tenue d'une certaine façon pour ne pas abîmer le haut-de-forme de son mari, ne protège rien ; Michelle, qui n'aime pas la fin de Roméo et Juliette, peut donner des conseils à Shakespeare ; elle a aussi le sens des images : ainsi quand Péronnelle, la deuxième fille, ouvre la porte de la classe, les autres filles ont l'impression qu'un merle chante dans un lilas. Elle sait aussi observer les enfants - elle consacre à chacun des enfants un chapitre où elle développe leur personnalité- et comprendre leurs comportements : Les enfants n'ont pas de mots pour raconter leurs aventures. A l'âge où ils peuvent enfin s'exprimer, ils ont perdu leurs ailes et les anciens chemins leur sont fermés. Les grandes personnes n'ont plus rien à raconter, sauf des ssouvenirs ; il ne leur reste que l'espoir tremblant de revenir, un jour, vers les sentiers de l'enfance.
La fin du roman prête à sourire : comment la romancière se débarrasse-t-elle de qui devient gênant. Et se débarrasse de lui tellement bien que nul n'est là pour demander ce qui s'est passé. Il faut dire que la mort fait partie de la vie, et que pour une vie sauvée, une mort est réclamée.
Cependant, la lecture fut très agréable. le roman se passe sur neuf mois environ, et chaque chapitre, il y en a neuf, parle chronologiquement d'un mois, avec ses événements, la floraison du moment, le temps. On peut comparer deux sortes d'enseignement, celui qu'on appellera classique avec ses exigences et ses mises à l'écart, celui des religieuses, simplet mais tourné vers le service du Seigneur, deux milieux, celui qui va à la messe en toute majesté, quoique un peu ridicule, et l'autre, animé, licencieux, qui attire. Les caractères sont bien marqués, le rythme est allègre.
Commenter  J’apprécie          80
Sur l'île de Guernesey vivent André, sa femme Rachel et leurs cinq enfants. André a voulu tenir tête à son médecin de père et s'installer comme fermier. Son frère a quitté l'île pour naviguer et vit en Australie. En cette fin de XIXe siècle, même si les paysages sont magnifiques, la faillite et la ruine guettent la famille. Pour éviter de vivre avec le beau-père haï, Rachel fait promettre à son mari d'attendre au moins six mois, de dépenser le peu qu'il leur reste pour maintenir la ferme à flots car elle a eu la vision d'un étranger qui viendrait à la ferme pour les sauver. Or en allant secourir des naufragés, elle pense reconnaître l'étranger de sa vision et lui offre une place parmi eux.
Par bien des aspects, le récits ressemble à un conte. Les créatures féériques des eaux y ont leur place et leurs présages sont toujours écoutés. La plupart des personnages ont des dons quasi-mystiques, surtout les enfants. Pourtant, l'ensemble ne cesse jamais d'être réaliste et c'est là une des réussites de cette oeuvre. La figure de l'étranger sorti des eaux et accueilli parmi les pauvres, ce rédempteur dont le sacrifice semble finalement nécessaire n'est pas loin d'en faire aussi une parabole chrétienne, tant la religion est aussi présente par petites touches (que de passiflores dans ce jardin !) et montre la voie à suivre. On en vient presque à oublier l'artifice pourtant conséquent sur lequel repose l'intrigue, pour finalement l'accepter, comme un élément merveilleux supplémentaire.
Commenter  J’apprécie          162
Guernesey, 1888.
Avoir retrouvé en bibliothèque ce livre lu et relu entre mes 13 et mes 40 ans comme tous les romans d'Elisabeth Goudge, mais perdu depuis, relu encore une fois avec la même délectation et admiration, m'incite à noter ici mon incompréhension : comment ces littéraires et intenses romans ont-ils pu disparaître ? La Colline aux Gentianes, mon préféré, et les autres… Si vous êtes comme moi, amoureux de la littérature anglaise, celle des soeurs Bronté, de Jane Austen… des falaises et des iles anglo-normandes et bretonnes, retrouvez-les, lisez ou relisez-les, faîtes-les rééditer ! Ici, l'éditeur Phébus, note en quatrième de couverture : « Les romans d'Elisabeth Goudge (1900-1984) qui fut entre les deux guerres la grande rivale de Daphné du Maurier, ont mystérieusement disparu de la circulation. Et pourtant, cette étonnante romancière, qui vécut loin de tout et célébra le monde sauvage, mérite mieux qu'un coup de chapeau. A sa sortie en 1934, L'Arche dans la Tempête lui valut d'être comparée à Emily Brontë des hauts de Hurlevents – un compliment qu'elle partagea en son temps avec la divine Daphné.
Commenter  J’apprécie          50
Première lecture de cette auteure pourtant renommée et je suis un peu partagée au moment de rédiger cette critique.

J'ai aimé l'écriture et pourtant j'ai trouvé que les événements étaient un peu long à se mettre en place. Quelques longueurs dans les descriptions alourdissent le rythme.

Rachel et André vivent dans une ferme familiale avec leur 5 enfants contre l'avis du père d'André.

Ce père dur, intransigeant et méprisant n'accorde que peu de crédit aux réalisations de son fils.
Le frère d'André a fui il y a de nombreuses années le joug de ce pere pour prendre la mer.

La vie est difficile sur l'île et la ferme d'André et Rachel leur permet tout juste de survivre.
Leur amour soude leur famille et leur permet de résister aux affres de la vie et au mépris du père d'André.

Un naufrage va venir bouleverser l'équilibre de la famille, Rachel décidant d'héberger un des naufragés.

Les relations entre les personnages, leurs sentiments et leurs émotions sont très bien traitées.
De la profondeur dans la psychologie des personnages.
Une agréable découverte !



.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
Une brume, venue de la côte, laissait traîner des nuées entre les branches et se posait comme une moelleuse couverture blanche sur les champs voisins. Au loin, sur la mer, une sirène meuglait doucement. Colin cessa de chanter, s'arrêta et tendit l'oreille, son instinct de marin sur le qui-vive. Il allait faire mauvais, cette nuit, au large. Ces brusques brouillards du mois d'août sont plus redoutés des navires que la foudre et la tempête. Avec sa côte déchiquetée et ses bancs de rocs perfides voilés par le brouillard, l'île devenait un piège mortel. Dans l'après-midi, quand la barque de Guilbert était arrivée en vue de la terre, l'île avait l'air d'un animal endormi, allongé sur l'eau, mais cette nuit, la bête allait se réveiller, toutes griffes dehors. En prêtant l'oreille, Colin entendit de nouveau la sirène et un léger bruit d'aspiration ; c'était la houle qui battait les Barbées, récif dangereux, à un demi-mille seulement de là. Oui, il allait faire mauvais, cette nuit !
Un groupe de bâtiments de ferme était à peine visible au bout du chemin. Un carré de lumière orangée tranchait sur l'obscurité et, au moment où Colin l'aperçut, il en vit apparaître un deuxième, puis un troisième... Papa allumait les lampes à Bon-Repos... Une quatrième attaqua les ténèbres... C'était celle de la cuisine...Pour le dîner, il allait y avoir une soupe au lait avec de la cassonade croquante sur le dessus, des oeufs pondus par ses propres poulettes et des pommes au four avec de la crème... Colin prit ses jambes à son cou et galopa vers la maison.
Commenter  J’apprécie          41
Le livre que nous présentons aujourd'hui en France parut à Londres, au printemps de 1934, chez l'éditeur Duchworth, sous le titre de Island Magic. Aucun équivalent n'en pouvant rendre exactement le sens et l'intention, nous avons cru préférable de substituer à ce titre celui de L'Arche dans la tempête, qui est l'expression même que Rachel du Frocq, l'héroine de ce roman, applique à sa demeure, la vieille ferme, battue des vents sur la falaise de Guernesey, et qu'elle s'évertue à sauver de la ruine.
La sûreté de touche avec laquelle l'auteur de ce récit a peint ses peronnages ne laisserait guère supposer que ce livre pût être le premier ouvrage d'une jeune fille d'apparence timide et dont la vie fut assez retirée, si l'on ne connaissait déjà, par d'autres exemples, l'esprit pénétrant de certaines romancières anglaises, le don poétique alerte et subtil qui les anime, et si l'on ne savait qu'un fleuve de feu peut couler sous la placidité de leur visage et la réserve de leur attitude.
Ces dons ne sont accordés qu'aux êtres qui ont su atteindre à la maturité sans cesser de demeurer fidèles à leur enfance et qui, à la façon des arbres, conservent en eux les traces vivantes de leurs différents âges. Ils peuvent, à leur gré, retrouver le "domaine perdu" du Grand Meaulnes, le domaine de la poésie et de l'enfance. C'est ainsii qu'il est permis à ces romancières de pénétrer aussi aisément dans l'âme d'un très jeune enfant que dans celle d'un homme que la vie a jeté tour à tour aux quatre coins du monde; et c'est ainsi qu'Elizabeth Goudge, fille unique d'un professeur de théologie à Oxford, nous fait participer aux drames de toute une famille.
Avant-propos
Commenter  J’apprécie          30
Elizabeth Goudge est née à Welles, où son père était alors directeur du collège de théologie. (...)
Son adolescence s'écoula devant une autre cathédrale, celle d'Ely, près de Cambridge, et dans l'Abbaye même : elle retrouva là une existence favorable à la méditation, mais sous un ciel plus léger, une lumière plus nacrée, (...).
A vingt-trois ans, elle suivit ses parents à Oxford, dans ce collège Christ-Church, si semblable à une abbaye. Derrière le grand quadrangle et derrière le cloître, de vieux jardins paisibles enclos de murs sont les jardins des professeurs et font penser à ces coins fleuris qu'on voit sur les miniatures persanes; l'un d'eux possède, au pied d'une terrasse, d'admirables figuiers centenaires.
C'est dans l'une de ces retraites anciennes que cette jeune fille a composé ce premier roman, nous offrant ainsi la preuve que les expériences extérieures sont, pour certains êtres, inutiles. Dans le silence et la paix d'un jardin clos, des antennes assez fines peuvent mettre en contact avec tout l'univers secret des coeurs.
Avant-propos
Commenter  J’apprécie          30
Colette avait cru, jusqu'alors, que le monde était un livre heureux et sûr où toutes les jolies choses étaient aussi belles qu'elles en avaient l'air : à présent, elle se sentait perplexe. Elle avait eu ses six ans la semaine précédente et, à mesure qu'elle s'éloignait du nid douillet de la petite enfance, elle sentait croître en elle ce sentiment d'insécurité, né le jour où elle était tombée pour la première fois dans l'escalier.
Aujourd'hui en examinant cette vilaine pièce qui exprimait la personnalité de Mme Gaboreau, elle eut peur. Sans se rendre compte de ce qu'elle éprouvait, elle sentait obscurément, pour la première fois de sa vie , l'existence de ce monde de péché et de bassesse qui répand sa lie sous la belle apparence des choses.
Commenter  J’apprécie          40
Un grand calme régnait dans toutes les pièces de Bon-Repos. Le soleil, en contournant la maison d'est en ouest, lançait de longs rayons de lumière par les vieilles petites fenêtres et teintait les murs blancs de rose et d'ambre, puis encore de rose. Le feuillage de la passiflore qui entourait les croisées faisait danser des ombres du sol jusqu'au plafond pendant que, sous le toit, les oiseaux caquetaient. Le parfum des fleurs se répandait partout et, sans cesse, nuit et jour, le murmure de la mer emplissait tout.
Commenter  J’apprécie          60

Video de Elizabeth Goudge (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elizabeth Goudge
Le secret de Moonacre bande annonce
autres livres classés : guerneseyVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (256) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..