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EAN : 9782848766584
236 pages
Philippe Rey (15/03/2018)
3.96/5   381 notes
Résumé :
Ma mère se suicidait souvent.
Ainsi commence la confession d'un jeune adulte qui ne se remet pas de la séparation d'avec sa mère, survenue en bas âge. Ses propos vibrent d'une rage contre ceux qui la lui ont arrachée. Sa mère, devient sa véritable obsession, il pense l'avoir enfin localisée à Sherbrooke. Mais saura-t-il se faire accepter par celle qu’il a tant idéalisée ?
D'où vient que le récit de cet homme manipulateur, sans pitié, accro aux jeux et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
3,96

sur 381 notes
"Ma mère se suicidait souvent. Elle a commencé toute jeune en amatrice." Quand un roman débute ainsi, on peut s'attendre à être remué, sinon heurté. Bang ! En pleine face. Pour "La bête à sa mère " de David Goudreault, le lecteur doit se compromettre. Aucune distance n'est possible. On ne fait pas dans la dentelle. Tout est bien trop "vrai". "La bête à sa mère" ou peut être "Anatomie du délinquant", est une malaisante critique. Une embarassante critique sociale mais tellement juste de notre hypocrisie commune, des trous de nos systèmes sociaux. C'est le parfait portrait d'un vaurien, un véritable "looser" et de sa longue descente (montée ? ) dans la déviance. Accroc aux amphétamines, à la porno, à l'alcool, au sexe, au jeu etc. c'est un homme seul. Malade, blessé à mort, en manque de tout, d'amour, de mère, de famille , il interprète constamment sa vie. Se la joue "cool" tout le temps. Ce qui est vraiment fou, c'est que rien dans ce roman ne nous est vraiment inconnu. Il suffisait de nous le dire crûment. L'écriture de David Goudreault est ryhtmée, ses mots sont durs mais justes , attention aucune rectitude politique permise ici, et surtout, ils résonnent longtemps dans notre tête. Définitivement moderne, d'actualité et légitime, on ne doit pas passer à côté de cette lecture. Un premier roman qui décoiffe , qui détonne.
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L'enfance de la bête, où comment on devient psychopathe…

Un bambin qui assiste aux tentatives de suicides de sa mère et qui à 4-5 ans devient celui qui appelle les urgences. Mais ensuite, les services de protection de l'enfance le séparent de sa mère. Il sera hébergé chez des familles d'accueil qui se lasseront vite de ce gamin perturbé. Et le garçon gardera un souvenir idéalisé de sa mère qu'il cherchera désespérément à retrouver.

Écrit au je, c'est du point de vue de l'esprit dérangé de la bête qu'on assiste à l'histoire. Sa logique complètement tordue est déconcertante, mais on se rappellera que l'auteur est travailleur social et s'est probablement inspiré des bizarreries des clients avec qui il a traité.

Pour faire passer l'horreur, des touches d'humour avec des citations complètement farfelues allègent le texte. Car la bête est aussi un lecteur. Il nous servira par exemple « Si la montagne ne vient pas à toi, va à la montagne » écrivait Laurence Darabie, une poétesse maghrébine. (p. 181)

Une écriture intelligente, mais un thème brutal, une trilogie à découvrir.
(et le deuxième de la série est encore meilleur…)
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La bête à sa mère ou le journal d'un jeune dégueulasse.
Le narrateur est un sociopathe narcissique, toxicomane, masturbateur compulsif, alcoolique, voleur… et j'en passe. Une vraie de vraie bombe à retardement, un narrateur se constituant une véritable bible de vengeance. Enlevé à sa mère suicidaire dès son plus jeune âge, commence alors pour lui la succession de familles d'accueil et de centre fermé. Son profil de dérangé se forge, se consolide. Il deviendra obsédé par le fait de retrouver sa mère. Sur les bons conseils d'une barmaid cocaïnomane, il se rendra à Sherbrooke, retrouver la femme qu'il croie être sa mère. Commence la traque et une lente descente aux enfers.
Une histoire sordide, crue, noire, gore… tout ce qu'il y a de mauvais chez l'être humain se retrouve dans ce court roman. Mais étrangement, j'ai aimé. Je l'ai littéralement dévoré et lu d'un trait. Goudreault écrit dur, mais écrit vrai. On lit le travailleur social en lui et il sait mettre en mot les profondeurs de l'âme. Mais vous ne sortirez pas indemnes de cette lecteur. Pas de zones grises, par contre. On aime ou on n'aime pas ; mais l'avantage à ça, c'est que ce roman ne laisse pas indifférent.
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C'est une amie qui m'a fait découvrir ce livre lors de la dernière Foire du livre à Bruxelles : un chat sur la couverture et des chats à l'intérieur, ça ne pouvait que m'attirer tout comme elle. Et puis j'ai entendu David Goudreault, en compagnie de Nicolas Dickner, Stéphane Larue et un quatrième dont j'ai oublié le nom, dans une rencontre du Festival America : quatre héros souffrant d'addictions diverses, quatre jeunes romanciers contemporains qui renouvellent vraiment le genre au Québec. Sachez aussi que David Goudreault est travailleur social mais aussi poète ; il anime des ateliers d'écriture dans des écoles et des prisons et il a remporté la Coupe du monde de slam à Paris. Lors du débat, parlant de son livre, il nous a prévenus : « la réalité dépasse la fiction ». Oufti, comme on dit à Liège (petite expression belge contre savoureux langage québécois) : je ne m'attendais pas à prendre pareille claque dans la figure !

La bête du titre, c'est le personnage principal qui nous raconte son histoire, dont nous ne connaîtrons jamais le nom : mère suicidaire, placé dans des familles d'accueil puis des centres fermés, très vite émancipé (à vrai dire pour se débarrasser de lui), il a appris sur le tas et est devenu un petit délinquant accro aux amphétamines et aux joints, au sexe (porno évidemment), masturbateur de compétition, avec un rapport… particulier aux animaux, entre autres exploits. Il ne manque pas de lettres (« c'est documenté »), il est sans cesse en train de chercher des coups (de plus en plus foireux) pour nourrir ses addictions (et se nourrir tout court) mais surtout il a gardé l'espoir de renouer avec sa mère. Il croit la retrouver à Sherbrooke, s'y installe, se fait engager à… la SPA et réfléchit à la meilleure manière d'approcher sa mère. « Les liens du sang sont plus forts que tout, c'est documenté. » (p. 71) de son point de vue personnel donc, nous assistons alors à ce qui est en réalité une descente aux enfers, alors qu'il se voit presque comme un bienfaiteur de l'humanité.

Il y a des pages de ce roman qui peuvent au minimum vous faire les yeux ronds, voire vous soulever de dégoût, et il me faut bien avouer que je me suis parfois demandé pourquoi je continuais à le lire. Mais comme je me souvenais de l'avertissement de l'auteur, je l'ai lu au trente-sixième degré, goûtant l'humour sans limite de David Goudreault et appréciant au passage la critique sociale que son personnage nous renvoie à la figure. Un personnage qu'on finit par trouver attachant, si si… Je suis curieuse de lire la suite c'est une trilogie), j'espère qu'elle monte en puissance.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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La Bête est un jeune garçon séparé de sa mère suicidaire par les services sociaux. de foyer en foyer, de famille d'accueil en famille d'accueil, il devient délinquant puis criminel, tout en essayant de retrouver sa mère. David Goudreault nous met dans la tête de ce jeune homme qui écrit ses aventures à la première personne. Il a clairement un problème psychiatrique, il prend ses désirs pour des réalités et comprend les interactions sociales de travers. On suit le cheminement d'un jeune homme qui devient violent et dangereux au fur et à mesure, on suit la formation d'un psychopathe. L'auteur brosse un portrait acide et tragique du système éducatif et des services sociaux québécois.
Le style de Goudreault est explosif, le roman démarre sur les chapeaux de roue (« Ma mère se suicidait souvent. Elle a commencé toute jeune, en amatrice.») et continue ainsi sur toute la longueur. La bête a le sens de la formule, le tout est d'un humour noir et grinçant. David Goudreault est champion du monde de slam et de poésie, le rythme du roman et les phrases percutantes font penser à un slam justement.
Un roman à l'écriture explosive et originale, à la fois violent et drôle.
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critiques presse (2)
Culturebox
12 avril 2018
Écrit dans un truculent français du Quebec, "La bête à sa mère" (Philippe Rey), premier roman de David Goudreault, embringue le lecteur dans une fuite en avant désespérée à bord du cerveau du narrateur, personnage écorché par la vie et complètement secoué.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaPresse
06 juin 2016
Le livre amène une prise de conscience, essentielle: on ne naît pas bête, on le devient.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Le besoin de parler est souvent plus fort que celui de bouder. Le bouddhisme et la bouderie nécessitent un silence et une concentration peu accessibles au commun des mortels. Reynald était très commun et très mortel.

(p. 160)
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On m’a dit que je ne comprenais pas tout, car je suis dysphasique. Ça ne m’impressionne pas, leur diagnostic bidon. Je ne comprends pas toujours le sens des mots ? On n’a pas compris le sens de la vie encore, alors que le sens de certains mots m’échappe n’est pas alarmant. (p. 20)
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Ce qui est merveilleux et terrible quand ton arbre généalogique se limite à une branche brisée, c'est que tout est possible. J'étais le descendant direct du plus grand joueur de hockey de l'histoire ou le bâtard du pire trou de cul. Selon mes humeurs. Parfois, j'étais tout ça à la fois. Le chat de Schrödinger peut aller se rhabiller.
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Ma mère se suicidait souvent. Elle a commencé toute jeune, en amatrice. Très vite, maman a su obtenir la reconnaissance des psychiatres et les égards réservés aux grands malades. Électrochocs, doses massives d’antidépresseurs, antipsychotiques, anxiolytiques et autres stabilisateurs de l’humeur ont rythmé les saisons qu’elle traversait avec peine. Pendant que je collectionnais des cartes de hockey, elle accumulait les diagnostics. Ma mère a contribué à l’avancement de la science psychiatrique tant elle s’est investie dans ses crises
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De toute manière, même quand je disais la vérité, on ne m’écoutait pas. J’étais un malentendu.

(Stanké, p.19)
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Videos de David Goudreault (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Goudreault
Le Salon dans tes oreilles - S1E38 - La fuite, un remède au mal-être?
Parfois, se retrouver implique de partir, de suspendre la course des jours et de s'offrir un nouvel angle de vue sur ce qui nous pèse. Ce mouvement nécessaire est au coeur du travail des trois auteurrices qui participent à cette table ronde.

Présenté par SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL
Et ALTO ÉDITIONS DE LA PLEINE LUNE STANKÉ
Avec Hélène Dorion, Auteurrice David Goudreault, Auteurrice Valérie Garrel, Auteurrice Tristan Malavoy, Animateurrice
Livre(s) Pas même le bruit d'un fleuve Ta mort à moi Rien que le bruit assourdissant du silence
+ Lire la suite
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