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EAN : 9782760412620
STANKE. (16/09/2019)
3.83/5   233 notes
Résumé :
Poète culte, Marie-Maude Pranesh-Lopez est une énigme, tant pour ses adorateurs que pour ses détracteurs. Pourquoi n’a-t-elle laissé qu’un unique recueil devenu best-seller partout dans le monde ? Et pourquoi sa biographie contient-elle tant de zones d’ombre ?

Fille ingrate, mère indigne, amoureuse revêche, trafiquante d’armes, mais aussi altruiste qui accueille les marginaux du Québec, Marie-Maude semble avant tout être en sempiternelle fuite, rongée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Une histoire un peu tordue, qui met en scène un personnage fascinant.

Une enfant qui écrit avant de savoir parler…

Une petite fille laide, qui observe le monde avec un regard aussi impitoyable que celui que le monde a pour elle…

Une adolescente amoureuse qui s'ennuie et qui recherche l'aventure…

Une femme qui n'a publié qu'un seul recueil mais qui est devenue riche et célèbre…

Une voyageuse intrépide qui affronte le crime et ses dangers…

Une mère qui n'a pas voulu l'être…

Une vie qui se termine abruptement…

Un excellent roman, plein de surprises et de réflexions sur le monde et la littérature.
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Avant de m'attaquer au dernier pan de la trilogie de la bête, j'ai eu envie de prendre "une dose" de David Goudreault avec des personnages différents.
Elle fut savoureuse cette dose de mots. Une saveur absolument déroutante, atypique ! Bluffante ! David Goudreault joue avec ses lecteurs, maintient le suspense, jongle avec les mots, et il le fait diablement bien.

La forme, un récit éclaté, polyphonique, déconstruit, des chapitres désordonnés, mais jamais je ne me suis perdue. D'ailleurs « La vie n'a pas de sens, c'est le récit qu'on en fait qui lui en donne. Quelle idiotie de prétendre raconter quoi que ce soit de pertinent si on demeure figé dans la rigidité linéaire ! Les romans, les biographies et les récits devraient tous s'écarter de ce formalisme mensonger. La vérité passe par l'éclatement des chapitres et des strophes dans un désordre ne répondant qu'à un souci de compréhension, d'intelligibilité, de cohérence. La ligne droite est un injustifiable détour. »

Le fond : un livre sur les écorchés en errance, le deuil (il « y a des deuils qui nous habitent longtemps »), notre société, la littérature et le travail de l'écrivain, la vie. Sur la liberté. Soyons libre « de tout gâcher, d'éblouir, de décevoir, d'aimer, de s'enfuir, libre de mourir ».

Pas envie d'en dire plus, pour garder la surprise intacte à ceux qui souhaiteraient ouvrir ce livre. Juste peut-être qu'il y a cette jeune fille talentueuse, avec sa « vie de funambule unijambiste progressant sur un fil barbelé », ce génie qui incarne pleinement cette liberté, et un biographe qui nous donne la vision de sa réalité.
C'est ingénieux, subtil, philosophique, terrifiant aussi.

« Combien d'enfants se sont pendus au bout des liens d'attachement qu'ils n'ont jamais eus ? »

David Goudreault, merci !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Ne tergiversons pas, cet auteur a assurément du talent et mon opinion en demi-teinte ne l'empêchera pas de dormir.

Ta mort à moi tente de retracer la vie de Marie-Maude Pranesh-Lopez, poétesse mondialement célèbre à la mort violente. Génie précoce, adolescente inadaptée,  fille décevante, mère absente, ayant vécu plusieurs vies en une, Marie-Maude court après le désastre en toute conscience afin de combler ce qu'elle appelle son "trou blanc", son angoisse et ses blessures.

Si la prose de Goudreault se lit avec un plaisir gourmand et qu'au début les pages défilent, intriguent, avec l'espoir d'avoir entre les mains un livre marquant, cette biographie dans le désordre sombre à mi-chemin dans le chaotique, au gré de ses allers-retours incessants et sur divers supports. L'agacement pointe le bout de son nez.
Sans être un tyran de la linéarité a tout prix, j'ai senti une confusion et un manque de structure dans ce parcours de vie éclaté.
Cette trajectoire qui se voudrait ludique, jubilatoire et sombre, déjantée et in fine émouvante m'a laissé totalement extérieur et froid. Tout cela m'a semblé vain, bien emballé mais vide. Une certaine dose de mystère, de zones d'ombres, n'est pas désagréable mais ici, j'ai eu plutôt l'impression d'un manque. On tourne autour de la vie de Marie-Maude (d'ailleurs personnage peu aimable en soi), mais peu de choses sont vraiment explicitées et développées, notamment sur son succès et la radicalité de ses écrits.

Pourtant, David Goudreault a du style, de nombreux adeptes et j'y reviendrai peut-être.
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J'ai été subjugué par ce livre à différents niveaux. D'abord cette étrange biographie d'une non moins bizarre poétesse surprend par son originalité avec des personnages complètement atypiques, engoncés dans leurs délires, avec des parcours qui frôlent l'irréalisme mais qu'on se plaît à imaginer. Ébloui aussi par la maîtrise de l'écriture qui m'a envoûté autant dans les passages strictement narratifs que dans les épisodes dramatiques ou même carrément comiques; on sent que le poète n'est jamais loin car il s'amuse à jongler avec les mots tous azimuts. La construction est aussi inhabituelle, l'auteur faisant alterner le récit biographique avec des passages du journal d'adolescence de son héroïne tout en entrecoupant de courtes notes scientifiques sur la santé mentale et de ce qu'il nomme « réflexions préliminaires » où il sa fait parfois polémiste. Ce mélange des genres aurait pu mal tourner, mais au contraire il confère une profondeur supplémentaire au bouquin.

En somme c'est un lecture qui m'a grandement impressionné autant sur la forme que sur le fonds. Un peu dans la veine des contes philosophiques, Goudreault nous sert ici des considérations inspirantes sur la nature humaine à travers un livre qui se lit par contre très facilement. Hors normes, intense et jouissif, on est bien loin de l'amusante trilogie de « La bête », ses précédents romans. C'est un livre que je compte relire un jour, ce qui dans mon cas est vraiment exceptionnel.
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Un mandala à tête de mort qui tient entre ses dents le titre : Ta mort à moi. David Goudreault a tiré de son imaginaire une autre figure forte de la littérature, après sa bête.
Marie-Maude Pranesh-Lopez, fillette surdouée au physique ingrat, se dit elle-même « carencée du neurotransmetteur », convaincue que « seul un chirurgien parviendrait à me toucher le coeur ». Elle aimerait « être conne comme les gens heureux » et se prend à « accuser son miroir de cruauté animale. » Bref, Marie-Maude, « géniale, brillante et mésadaptée », s'ennuie auprès d'un frère jumeau (Victor-Hugo), moins doué qu'elle mais chouchou de sa mère Dolorès, et l'école ne lui apporte pas l'oxygène nécessaire à son développement, pas plus que son père, Abhijat, forain pour Beauce Carnaval.
Un récit posé en puzzle sur l'existence de Marie-Maude Pranesh-Lopez, devenue poétesse renommée, « libre de tout gâcher, d'éblouir, de décevoir, d'aimer, de s'enfuir, libre de mourir ». Je suis sous le charme du talent de David Goudreault.
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critiques presse (2)
LaPresse
18 septembre 2019
Personne n’écrit comme David Goudreault et David Goudreault n’écrit comme personne. Même s’il glisse des clins d’œil à ceux qui l’ont fait d’une façon qu’il aime tant. Rimbaud, Malraux, Miron. Tous se retrouvent dans Ta mort à moi, son livre à lui.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
16 septembre 2019
Explorant le thème de fatalité autour de la vie mouvementée d’une poète dont la vie déraille, le talentueux David Goudreault offre un roman brillant à ses lecteurs, Ta mort à moi.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (122) Voir plus Ajouter une citation
Être père, c'est offrir le meilleur à sa descendance, et le meilleur est souvent l'absence de parents incapables de présence. p.30

La plupart des humains ne réalisent rien de significatif au cours de leur existence, n'apportent rien de valable à l'évolution de l'humanité, sinon des rejetons pour perpétuer et accélérer l'exploitation des ressources d'une planète à bout de souffle. p.41

Il n'y a pas d'homme idéal, juste des hommes idéalisés. Autant pour les femmes. C'est humain. p.129

On accorde beaucoup trop d'importance à la vie des autres, surtout quand on voit toutes les difficultés qu'on rencontre à justifier la nôtre; sans parler de la surpopulation galopante... Un des effets pervers de l'humanisme imposé comme diktat à la planète entière réside dans la perception insidieuse que toutes les vies humaines ont de la valeur, pire, que toutes ces vies se valent, s'équivalent les unes les autres. Les programmes sociaux ne tendent-ils pas tous à contrecarrer les effets bénéfiques de la sélection naturelle p. 212-213

Parfois, il n'y rien de mieux à faire que de ne rien faire. p. 221

une de ces personnes qui disent 'je t'aime' juste pour entendre 'moi aussi' p. 243

Le problème avec ceux qui sont trop cons pour se faire leur propre opinion, c'est qu'ils adoptent souvent celle de plus cons qu'eux. p.297
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On n’écrit jamais que sur soi-même, paraît-il. Je me demande ce qu’Asimov ou Tolkien en penseraient. Que du mal, j’espère. L’époque promeut tellement le narcissisme que nos écrivains égocentrés s’aventurent à peine hors du récit pour se réfugier dans l’autofiction.

(Stanké, p.71)
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Les grandes valeurs et les petites convictions ne survivent jamais à l’épreuve du réel. D’une amertume amusée, Marie-Maude ressassait tous les mensonges que ses parents lui avaient servis : « Il n’y a rien de plus précieux que la famille », « Les besoins de nos enfants passeront toujours avant les nôtres », « Vous êtes notre raison de vivre » et autres inepties du genre. La prolifération des fours micro-ondes, des lecteurs VHS et des divorces définirait la décennie. L’ampleur du dernier phénomène banalisait la tragédie partagée par quelques centaines de milliers d’enfants québécois. Dans un déni de souffrance inégalé depuis, d’une seule voix, on leur répétait que c’était l’idéal, que tout était mieux ainsi, que l’émancipation de leurs parents était historique, que ça ne changeait rien à l’amour qu’ils leur portaient et qu’ils seraient tous plus heureux. Ils ne furent pas plus heureux. La famille nucléaire a explosé à la gueule d’une génération, très simplement. Quelque part entre l’aliénation parentale et le désinvestissement affectif, on s’obstina à répéter que rien n’importait davantage que les enfants. Légalement, historiquement et statistiquement parlant, la détresse des enfants n’a aucune importance.
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… la Lune tourne autour de la Terre comme la Terre tourne autour du Soleil. Le Soleil tourne dans une galaxie en spirale où chacun des astres tourne aussi sur lui-même. Et nous, étourdis de prétention, on voudrait filer tout droit. Moi, j’assume, je tourne en rond.

(Stanké, p.143)
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Mme Hélène est cool, mais elle me demande toujours les réponses quand les autres les savent pas. Ils les savent pas souvent. Le monde est pas très intelligent, en moyenne. Ma mère dit que je suis à part, que je suis une enfant spéciale. Les guerres mondiales aussi sont spéciales. Les vaches à deux têtes aussi sont spéciales. C'est poche d'être spéciale.
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Videos de David Goudreault (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Goudreault
Le Salon dans tes oreilles - S1E38 - La fuite, un remède au mal-être?
Parfois, se retrouver implique de partir, de suspendre la course des jours et de s'offrir un nouvel angle de vue sur ce qui nous pèse. Ce mouvement nécessaire est au coeur du travail des trois auteurrices qui participent à cette table ronde.

Présenté par SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL
Et ALTO ÉDITIONS DE LA PLEINE LUNE STANKÉ
Avec Hélène Dorion, Auteurrice David Goudreault, Auteurrice Valérie Garrel, Auteurrice Tristan Malavoy, Animateurrice
Livre(s) Pas même le bruit d'un fleuve Ta mort à moi Rien que le bruit assourdissant du silence
+ Lire la suite
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