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Lénaïk Gouedard (Autre)
EAN : 9782737384257
256 pages
Editions Ouest-France (05/11/2020)
3.2/5   10 notes
Résumé :
Juin 2030, à Rennes, dans la nuit... un nouveau-né est découvert mort dans une boîte à bébé, seul moyen pour des mères désemparées d'abandonner anonymement leur enfant.
La lieutenante Tangore, enquêtrice au SRPJ, est chargée d'élucider les causes du décès. Mais par où commencer quand on ignore l'identité de l'enfant ? Le seul indice dont elle dispose, enregistré par une caméra, reste ce tatouage ornant le poignet de la mère. Aidée du jeune Pierre-Henry Levass... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Poursuivant mon exploration parmi les auteurs bretons, après la lecture des deux romans très noirs de Ronan Gouézec (Éditions du Rouergue), je me suis tournée vers la nouvelle collection Empreintes des éditions Ouest-France. Parmi les 5 polars publiés tout récemment, j'ai choisi de commencer par celui de Lénaïk Gouedard dont j'ai déjà lu deux romans dans un autre genre.
L'auteure a choisi de situer son intrigue à Rennes, dans un futur proche, 2030. Un nourrisson est retrouvé mort dans une boîte à bébé high tech, l'équivalent du tour d'abandon d'autrefois où les mères en situation de détresse pouvaient laisser leur enfant. Mort naturelle, accidentelle, ou encore criminelle ? la lieutenante Tangore doit établir les circonstances du décès. Comme point de départ de son enquête, elle ne dispose que d'un seul indice : un tatouage ethnique sur le bras de la mère du bébé.
J'ai aimé ce livre pour son rythme. Pas de temps mort, l'énergie de l'enquêtrice fait des étincelles, quitte à embarquer le mouton à cinq pattes du service, Pierre-Henry Levasseur, dont tout le monde moque l'allure empruntée et les bizarreries. J'ai aussi été très intéressée par les aspects ethnographiques de l'histoire puisque l'élucidation du mystère repose sur les pratiques de la culture calédonienne. Enfin, j'ai ri, car la personnalité des principaux protagonistes de l'histoire est traitée par des petites touches humoristiques qui révèlent peu à peu leur sensibilité et leurs fêlures.
Le parti pris de situer son intrigue en 2030 permet à l'auteure d'imaginer une ville en pleine transformation, après le traumatisme d'un attentat terroriste et le choix de faire creuset de toutes ses différences et de toutes ses populations. Si Pierre-Henry est le rejeton d'une famille bourgeoise, Priyanka Tangore ne cache pas ses origines réunionnaise et bengalie.
Point de nostalgie bretonne ici, plus que les vieux quartiers de la ville, on découvre une Rennes moderne, tournée vers son fleuve, la Vilaine, et ouverte sur le monde. On réclame une suite !
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Rennes, juin 2030. Baby Box nous embarque dans une aventure policière placée sous le signe du proche et du lointain que l'autrice enchevêtre avec malice dans le temps et dans l'espace, pour notre plus grand plaisir et le sien, à n'en pas douter.
Tout commence dans un dispositif high tech qui est une version très sophistiquée du «tour» inventé par les hospices du XVIIème siècle pour recueillir les enfants abandonnés. Mais, rien n'est classique dans ce futur si voisin de nous : l'enfant déposé est mort et la «boîte» a été forcée. L'enquête est menée par un tandem original où les initiatives sont prises par une policière exotique qui fonctionne à l'ancienne et son adjoint, un geek rennais qui joue les adolescents attardés.
C'est à la fois passionnant de les suivre sur un terrain qui nous est familier pour imaginer les scènes où se déroulent les différentes étapes et assez déroutant de nous plonger avec eux dans les méandres si compliqués des traditions de la très lointaine Nouvelle-Calédonie que même un spécialiste de la question peine quelquefois à expliquer avec netteté et précision : «...Elle ne faisait qu'accomplir un devoir familial en lui donnant son enfant. La pression sociale est si forte qu'il est illusoire de vouloir s'y soustraire sauf à vouloir tourner le dos à la solidarité familiale. Son fils était destiné à devenir un chef, elle n'aurait pas eu la lourde tâche de l'élever et de le préparer à ses devoirs envers la communauté. Tout ce qui lui incombait était de prendre soin de l'enfant jusqu'à son transfert dans sa nouvelle famille…. » Les méthodes scientifiques décrites de façon magistrale et les incursions dans des pratiques tribales les plus anciennes seraient-elles destinées à l'emporter sur le savoir-faire et la détermination d'une femme qui sait voir et entendre ce qui reste caché grâce à une personnalité hors du commun ? le récit, alerte et étayé à souhait nous prouve le contraire.
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Je suis bluffé par ce polar qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout. C'est le premier de Lénaïk Gouedard, mais pas son premier roman. Elle s'empare astucieusement des codes et notamment joue avec les personnalités très différentes de ses deux enquêteurs. Priyanka, brusque, solitaire, pas toujours diplomate, végétarienne et Pierre-Henry très accro aux sucreries, débutant et d'une patience à toute épreuve. C'est cette opposition qui apporte une touche bienvenue de légèreté et d'humour.

La toile de fond du roman est la culture kanak, puisque tous les indices ramèneront les enquêteurs vers des Kanaks vivant à Rennes mais aussi certains restés en Nouvelle-Calédonie. Et là, elle est très bien documentée Lénaïk Gouedard et sait très bien transmettre son savoir sans qu'on ai la sensation d'assister à une conférence ou un cours. C'est bien fait, on apprend plein de choses. J'ai parlé des deux héros, mais les personnages secondaires ne sont pas mal non plus, très présents et difficiles à cerner, tous plus ou moins liés on ne sait comment, et tous cachant des informations.

L'autrice est maligne et fine qui sait mélanger tout cela avec une légère anticipation, puisque son roman se déroule en 2030, qui lui permet de parler des changements de mentalité, des évolutions de la ville et de certaines technologies et une féminisation des métiers jusqu'ici encore réservés aux hommes.

Très bien écrit, à la fois léger et grave, divertissant et instructif, le seul souci que vous pourriez avoir avec ce polar c'est de ne plus avoir envie de le fermer une fois ouvert et j'en vois un second, c'est d'avoir très envie de retrouver le duo Tangore-Levasseur.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Bon voilà, je viens de terminer la lecture de ce livre de Lénaïk Gouedard, et je n'ai pas du tout aimé, cela reste une opinion tout à fait personnelle, et je vais m'en expliquer dans les lignes qui vont suivre.
Bien sûr, le lecteur doit se projeter en 2030, mais ce n'est pas tellement loin, et ce n'est pas ce qui m'a gênée le plus. Sur la quatrième de couverture, une critique non signée souligne cet ouvrage d'un rythme efficace et un suspense sans faille. Alors, j'ai l'impression de n'avoir pas lu le même livre.
La galerie de personnage est trop étoffée, et qui plus est, les noms d'origine Kanak, sont particulièrement compliqués à retenir. En effet, la lieutenante Tangore du SRPJ de Rennes, qui tente de résoudre cette affaire est conduite à suivre une piste qui mène jusqu'en Nouvelle Calédonie, et là, je l'avoue bien volontiers, je me suis perdue, dans les moeurs sociétales de la civilisation Kanak, et j'ai renoncé à en comprendre toute la complexité.
J'ai refermé ce livre avec le sentiment étrange de n'avoir pas accroché cette histoire, et pourtant son auteure Lénaïk Gouedard me l'avait gentiment dédicacé, et je l'en remercie malgré tout.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mais quand le pire d’une ville se réveille, quand son cerveau reptilien prend les commandes et passe en mode automatique, cela ne s’arrête pas là. Tous ceux qui ont une arme la sortent car, enfin, ils ont une raison de la sortir et d’en faire usage. La jeune Tangore, l’innocente recrue, les avait vues, toutes ces armes brandies quand elle sillonnait la ville avec ses compagnons de patrouille. Les premiers à en avoir fait les frais étaient un groupe de jeunes migrants somaliens qui campaient près du canal Saint-Martin. Et puis, il y avait eu ces idiots d’étudiants en goguette, braillant dans une cité endeuillée et qui avaient essuyé des coups de feu tirés d’une fenêtre. Et encore ce gamin qui avait joué avec le fusil de son père et tué son petit frère.
Au lourd bilan de l’attentat, il avait fallu rajouter une liste de victimes qui ne devaient rien à la folie des deux criminels partis combattre l’impiété des mécréants, mais tout à la connerie de soi-disant justiciers qui avaient chargé d’une arme à feu le plateau de leur balance.
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Avant d’arriver à la grille, elle bifurque vers un vaisselier, ouvre un tiroir et en retire un pistolet à crosse en bois.
- Il peut bien me faire peur, ce voyou, mais il risque de ne pas avoir le dernier mot avec moi : c’est un Mauser que mon papa a enlevé à un Boche, prise de guerre. En parfait état de marche, ajoute-t-elle dans un sourire béat de son dentier.
Tangore s’étrangle.
- La détention d’armes à feu est interdite, Madame Lostis !
- Venez la prendre et je vous en balance une dans le buffet. Légitime défense, menace-t-elle.
- Mais, je ne suis pas armée !
- Je peux pas le savoir, affirme péremptoirement l’ancêtre en replaçant son calibre 9 dans le tiroir.
Levasseur laisse libre cours à son hilarité dans la cour.
- Arrête, Pierre-Henry, ou je t’en colle une.
Sa réaction ne le surprend pas. Il sait qu’elle déteste les armes à feu. Il est aussi sûr de ce qu’il adviendra du Mauser de la vieille que de ce qui attend un paquet de fraises Haribo dans les mains d’un gosse de maternelle, il disparaîtra en moins de deux. Avant d’enfourcher son scooter, Tangore a déjà appelé les services de la Sécurité civile.
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Video de Lénaïk Gouedard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lénaïk Gouedard
Lénaïk Gouedard nous dévoile les points de départ de l'écriture de son roman, "A l'envers". Elle nous parle de ses personnages et des thèmes abordés. Et pourquoi ce titre énigmatique ?
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