Richard Gougeon exprime avec beaucoup de talent l’époque, les préoccupations d’alors et la langue colorée du Québec des années 1930 dans son roman.
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Je lui avais pourtant dit que c’était dangereux des chandelles allumées dans un arbre de Noël, semonça son mari. Elle puis ses maudites manies. Avec tous les cierges puis les lampions, c’est encore surprenant qu’on soit pas passés au feu avant aujourd’hui. À part de ça, malgré toute la cire des cierges puis des lampions qui se consume chez nous, il y a pas eu un saint capable d’arrêter le feu.
Un bonheur indéfinissable se lisait dans le regard de l’amoureux. Il avait rencontré une jeune fille ; elle s’appelait Mélina O’Brien. Elle était belle comme le printemps, douce comme la soie. Ses journées n’étaient plus les mêmes, elle était devenue au cœur de ses pensées. Il était emporté par un enthousiasme débordant. Mais en songeant aux conséquences que cela représentait, sa voix s’altéra. Il admettait que le hasard avait parfois de ces caprices qui forcent la destinée des gens.
Monsieur ne gagnait pas beaucoup, mais il était orgueilleux. Il avait la prétention de pouvoir faire vivre sa femme avec son petit salaire de vendeur de chaussures du Montreal Shoe Store. Au fond, selon elle, il désirait l’empêcher de frayer avec des hommes sur le marché du travail. En même temps, il redoutait que sa femme reprenne son ancien métier et reçoive des clients à la maison. Cela le rendait fou.
À deviner le galbe des seins sous la robe océane de la jeune fille, son corps frémissant, Antonin savoura l’instant délicieux que lui procurait cette proximité inespérée.
C’est pas bien de se réjouir du malheur des autres !