Citations sur L'épicerie Sansoucy, tome 2 : Les châteaux de cartes (6)
Alphonsine se mit à se dénigrer, à douter d’elle-même, de son engagement précipité par les événements.
Ses nuits étaient devenues des gouffres d’insomnie, des ogres qui avalaient son sommeil. Elle se sentait seule, terriblement seule dans la noirceur des nuits blanches. Rien que se remémorer sa lointaine campagne gardangeoise et les humains qui devaient s’accoupler comme des animaux la faisait frémir ! Non, elle n’ouvrirait pas son écrin de virginité à un veuf pour qui elle n’avait que peu de tendresse et parfois une indifférence proche du mépris !
« Ce qu’il faut parfois endurer pour ne pas se résoudre aux premières nécessités ! »
Comme le prince qui s’enfuyait en emportant avec lui sa belle sur son cheval blanc, il fuyait vers la liberté, vers des cieux plus cléments où il était le seul maître sur la vie de Paulette. Le temps qu’il faudrait, il la garderait près de lui et, le jour venu, il s’en débarrasserait comme d’un vêtement usé. S’il avait le pouvoir de susciter l’admiration chez les femmes, son charme séducteur envoûterait tôt ou tard une autre proie facile qui tomberait dans son lit.
Comme le médecin avec son patient, ce que l’œil ne pouvait percevoir, la main le découvrirait.
Pour avancer sur le chemin de la sainteté, il faut poser des jalons, s’imposer des limites, marcher sur soi, se faire violence, mourir à soi-même…
On a pas tous le même caractère, vous savez. Il est temps d’oublier toutes les petites chicanes, d’effacer les rancunes et de mettre au rancart ce qui a pu nous diviser. Comme d’habitude, je promets de veiller au bien-être de chacun. En ce début d’année, conclut-il, permettez-moi de vous offrir mes meilleurs vœux de santé, de bonheur et de prospérité…