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Critique de gridou


Dans la famille Magnani, il y a le père, Manu, qui survit de petites combines foireuses depuis qu'il a compris que le pôle emploi ne ferait jamais rien pour lui.
Il y a Agnès, la mère, qui tient la caisse "dans un supermarché pourave fréquenté par tous les cradingues de la Madrague-ville".
Il y a Patrice, leur rejeton, qui n'a rien trouvé de plus malin pour se faire du blé que de détourner une cargaison de drogue. Maintenant qu'il s'est fait choper, il a le choix entre trouver 30 000 euros en 3 jours ou se faire trancher la gorge par King Kong...
Il y a aussi Paola, la cousine espagnole, qui contacte Manu pour lui parler de son grand-père, mort durant la guerre d'Espagne.
De cette famille espagnole, Manu ne sait rien. Sa mère, qui a connu la guerre et l'exil n'en a jamais parlé. Pourtant le grand-père Ramon, qu'on surnommait el commandante (comme le Ché) était un véritable héros républicain.
Et puis il y a l'autre branche de la famille espagnole, ceux qui ont soutenu le franquisme et ne tiennent pas à ce que Paola déterre ces vieilles histoires, ce passé quelque peu encombrant...

Alors que le roman trouve son point de départ à Marseille, au milieu des quartiers populaires, voire autour des petits malfrats qui font la loi dans les cités, on en ressort en ayant appris des tonnes de choses sur la guerre civile espagnole, le contexte politique de l'époque, l'exil des vaincus et le franquisme.
J'ai beaucoup apprécié l'approche (certes partisane) de l'auteur concernant ce conflit dont je savais si peu. Des camps de réfugiés d'Argelès sur mer, des charniers découverts récemment en Espagne, des liens entre la Russie et l'Espagne je n'avais jamais entendu parler (certes je suis une ignare - particulièrement nulle en histoire). Mais plus qu'un cours d'histoire, ce roman de fiction qui se lit d'une traite, est un roman humaniste. On sent que l'auteur aime les « petites gens », les ouvriers, les exilés, ceux qui galèrent, ceux qui en ont bavé. C'est à travers leur vécu, leurs souvenirs que le roman va prendre forme.

Le seul petit reproche que j'ai envie de faire: la crédibilité de certains monologues. Quand des personnages pas forcément très érudits (ou qui jusque là avaient une conversation un peu limitée) se mettent à parler comme des livres d'histoire. On passe un peu brutalement du langage familier plein d'argot du sud à des réflexions politico-philosophiques...
Ceci dit, ça se justifie, l'auteur a tellement d'estime pour les gens simples qu'il leur prête volontiers des discours d'universitaires.
Gouiran fait partie de ces auteurs qui savent imbriquer les intrigues entre elles et les ficeler fort joliment. Alors on en redemande. Et ça tombe bien, parce qu'avec la vingtaine de romans qu'il a écrit, il y a de quoi faire ! Pour peu qu'on se soit attaché aux personnages, on sera content de retrouver Clovis (qui ne fait pas partie de la famille mais joue un rôle très important), un personnage récurrent du romancier.
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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