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EAN : 9782315008698
187 pages
Max Milo (24/01/2019)
4.43/5   7 notes
Résumé :
Gagner 500 € par mois après quarante ans de métier, risquer sa vie, et la perdre en Syrie à cause de commandes et d'une ouverture de crédit annulées, résister pour l'honneur à un ministre de l'Intérieur avec un salaire de stagiaire, l'auteur multiplie les témoignages de journalistes, à la fois contraints et révoltés, devant des conditions de travail exécrables !

S'appuyant sur une actualité brûlante, le livre analyse la situation de la presse et du mé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Chez les éditions Max Milo, vous trouvez différents essais ou enquêtes qui cherchent à nous éclairer sur la réalité du monde. Ces cons de journalistes ne fait pas exception.

Olivier Goujon, journaliste d'investigation, reporter si vous préférez, nous narre le quotidien de son métier, chiffres après chiffres, enquête après enquête. Chacun des chapitres est une démonstration supplémentaire pour arriver à la conclusion qu'il « faut être con » pour être journaliste aujourd'hui. Et en effet, il faut être bien con pour être journaliste aujourd'hui, quand le coeur du métier est élaboré par des prolétaires sous-payés et constamment mis en danger par des éditorialistes qui phagocytent et formatent les informations qu'ils sont allés chercher. Par une enquête implacable mêlant statistiques et extraits d'interviews, l'auteur déconstruit sa propre profession en analysant la valeur de ce qu'il produit, la possession des médias par un tout petit nombre de possédants, l'ingérence constante de l'idéologie capitaliste libérale et la réception mitigée par le grand public de ce métier désormais tant dénigré.

Lire cet essai est finalement assez triste, car tout à fait réel. Olivier Goujon livre un raisonnement tout à fait cohérent et tout simplement implacable qui ne peut qu'encourager le lecteur à se tourner un peu vers d'autres médias dits « alternatifs », et si possible anticapitalistes, car le modèle actuel a ruiné le métier même des journalistes.
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Dans un premier temps, j'ai été interpellée par le titre de cet ouvrage d'Olivier Goujon que j'ai découvert dans la liste des livres proposés par Babélio dans une de ses masses critiques. Faut dire que l'auteur a eu le sens de la formule : "Ces cons de journalistes". Il s'inclut dedans car Olivier Goujon est lui-même journaliste, photoreporter. Et quand j'ai lu la 4e de couv… "Gagner 500 € par mois après quarante ans de métier, risquer sa vie, et la perdre en Syrie à cause de commandes et d'une ouverture de crédit annulées…", j'ai été littéralement choquée, accrochée, intéressée…. Et j'ai eu la chance de le recevoir. J'en profite pour remercier vivement Babélio et Max Milo éditions pour cet envoi qui m'a passionné, interloqué, scandalisé, horrifié. J'ai beaucoup appris en lisant les lignes érudites, très documentées, poignantes et bouleversantes d'Olivier Goujon. Oui j'ai beaucoup appris. J'ai découvert une réalité que je ne soupçonnais pas. Ce qui m'a choqué en premier lieu c'est la très très grande précarité des journalistes. Peu ou pas de protections sociales, des rémunérations lamentables pour beaucoup de travail et pour parfois des reportages très dangereux. Certains y laissent la vie pour quelques euros. C'est juste révoltant, indigne. J'ai dû parfois relire plusieurs fois les choses pour être certaine d'avoir bien lu, bien compris, tellement c'est honteux ! Une situation qui se dégrade depuis de longues années, mais visiblement cela s'accélère. Quand on lit ce livre, on se dit que le métier de journaliste disparait. C'est bien la teneur du prologue de l'auteur. La victoire de l'argent, de la communication, de l'information urgente, rapidement copiée-collée, non vérifiée et diffusée pour faire le buzz. Une tendance qui a pris de l'ampleur avec internet et surtout les réseaux sociaux. Peu ou pas de respect du travail des journalistes, en particulier les plus précaires d'entre eux et les plus nombreux : les pigistes, peu ou pas de respect pour les personnes, en tant qu'être humain. le livre d'Olivier Goujon est basé sur ses analyses et réflexions étayées par des rencontres avec des collègues et leurs témoignages. Cela donne de la "chair" à ses propos, aux chiffres, aux études, rapports etc. C'est intéressant et touchant parfois,… souvent. Chaque chapitre se termine par une conclusion et "Faut être con, non ?" comme un leitmotiv en référence à son titre. Je vous avoue que je ne lirai plus les journaux (certains que je lis sont pris en exemple dans cet ouvrage concernant les conditions de travail des journalistes travaillant pour eux…. Et ce n'est pas joli, joli, loin de là !), ni ne regarderai les médias avec les mêmes yeux. Je pense que ce que j'ai découvert en lisant "Ces cons de journalistes" va me poursuivre longtemps, et me marquer à jamais. C'est un livre assez pessimiste avec quelques pistes pour s'en sortir… Je vous conseille vivement sa lecture pour ne plus être un consommateur "idiot" de l'information.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Une lecture d'intérêt public ! L'auteur présente en 20 chapitres à problème différent à chaque fois qui tue la profession. Étant moi même étudiant en journalisme, cette lecture à été très intéressante, enrichissante mais surtout alarmante. J'espère que ce livre pourra éclairer ceux qui n'y connaissent rien et les poussera à plus consommer les médias qui permettent aux journalistes de vivre.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mais quelques jours plus tard, je reçois un courriel du chef de service : "Cher Olivier, Après consultation je me rends compte que nous avons atteint notre plafond de piges pour 2015. Donc nous ne pourrons prendre votre papier. Vous m’en voyez désolé. Une prochaine fois ? Bien à vous".
Difficile d’expliquer la nature du sentiment que j’ai alors éprouvé : l’humiliation est sans doute l’état qui s’en approche le mieux. Humiliation d’avoir dû accepter de telles conditions de travail, humiliation qu’on puisse considérer qu’un reportage de plusieurs semaines dans l’un des endroits les plus dangereux de la planète se solde par ces quelques lignes inconscientes et violentes. Humiliation face à la légèreté et l’arrogance…. Le chef de service ne pouvait-il pas s’apercevoir « avant » qu’il avait « atteint » son plafond ? La compta du magazine ne pouvait-elle pas accorder au service étranger de l’un des plus grands hebdos d’Europe un dépassement de 500 € ?
Il n’y aura pas de prochaine fois. Jamais.
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"En fait, note Nora, il faudrait faire la grève des pages blanches, mettre en évidence, chaque jour, le nombre de pages remplies par les pigistes !" Miser sur le nombre. Transposé à la radio, c’est ce qu’ont essayé de faires les pigistes et les correspondants de RFI en septembre 2018, organisant une journée de grève le 17 septembre pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail, la baisse des tarifs de pige, et la fin des cotisations, imposées par la direction, à la caisse de Sécurité sociale française. Un coup de massue pour les milliers de précaires du service public. Appuyé par les syndicats CFDT, CFTC, FO et SNJ, l’appel a été massivement suivi par les précaires, bien moins par les salariés intégrés.
"On ne s’est pas défendus pendant longtemps parce qu’on a peur" confie l’un d’eux aux Inrocks (le journal qui paie ses pigistes 50 € le feuillet pour un maximum de 150 € même si le sujet fait dix feuillets). Mais la perspective alarmante d’une grossesse sans aides sociales pour l’une de ces "petites mains" de la radio a mis le feu aux poudres…, et les crevards se sont découverts une armée !
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De quoi est mort Olivier Voisin ? D’un éclat d’obus dans la tête ou bien d’une imprudence commise sous la pression économique ? L’urgence de travailler ? Serait-il mort si Le Point et Match avaient pu tenir leurs engagements ? Serait-il mort s’il avait eu une commande écrite ? Serait-il mort si un journal avait payé sa sécurité ?
A ces questions, je crois que la réponse est non.
Olivier Voisin est une victime de la précarisation du métier de journaliste, de la disparition des journalistes photoreporters de la scène professionnelle, et du cynisme d’un système de l’offre et de la demande dans lequel c’est l’offre qui risque sa peau.
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L’ultime vérité de la loi de protection des sources est celle-ci : si on l’avait appliquée, nous n’aurions entendu parler ni du Mediator, ni des Panama Papers, ni des Paradise Papers, ni du Dieselgate, ni de l’affaire UBS… Inquiétant.
Et voilà comment deux lois à la con au service des grandes entreprises et d’intérêts politico-financiers empêcheront des journalistes déjà fragilisés par un abandon social et une précarité économique de travailler !
Faut être con, non ?
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’auteur avec tous les témoignages des journalistes, pigiestes denonce des conditions de travail tjs plus abominables
Une analyse de la situation de la presse en 2019 bien faite et complète.
Les choses importants désormais sont la communication et l’urgence pas l’information!
« ces cons de journalistes » cherchent de survivre dans cette jungle. Mal payés et avec des risques énormes x leur incolumnité
J’ai appris plein de choses . À lire! BRAVO!
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Videos de Olivier Goujon (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Goujon
Il y a, d'une part, la crise de confiance dont atteste le dernier baromètre de la confiance des Français dans les médias De La Croix. Il y a les critiques sur le traitement médiatique des #GiletsJaunes, par des journalistes qui seraient déconnectés et au service du pouvoir. Il y a, enfin, la situation critique des journalistes, en proie à la précarité du marché de la pige.
Pour en parler, nous recevons Olivier Goujon, journaliste photoreporter et auteur de "Ces cons de journalistes", Olivier Pilmis, sociologue auteur de "L'intermittence au travail" et Thomas Pitrel, journaliste du groupe So Press.
Pour en savoir plus : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/vers-une-presse-sans-journalistes
Retrouvez toutes les émissions de France Culture au sujet du journalisme : https://www.franceculture.fr/theme/journalisme
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