AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ana_Kronik


Décapant! Un livre qui fait réfléchir, tout en étant écrit dans un langage à la portée de tous, et au final, plutôt réjouissant.

Ce que tout le monde sait n'est pas forcément la vérité, nous dit l'auteur... Aïe, serait il complotiste? Pas du tout. On a affaire à un scientifique pur jus. Plusieurs thèmes sont abordés, mais de manière très progressive. L'idée principale de l'auteur est la suivante: l'évolution des espèces est complètement aléatoire, elle ne suit pas de chemin tout tracé. Seules se produisent des adaptations plus ou moins heureuses aux contingences de notre univers. Il n'y a pas de grand dessein caché dans cette histoire: l'évolution travaille de manière négative, se contentant d'éliminer les moins adaptés, comme l'avait annoncé Darwin.

Conséquence pratique, l'idée reçue - très répandue parmi les humains - de placer homo sapiens au sommet d'une pyramide, de nous considérer comme les êtres les plus évolués de la création, est tout simplement fausse. Nous ne sommes qu'un des rameaux. Qui n'existe que depuis quelques dizaines de milliers d'années (et si on continue comme ça à massacrer la planète, peut-être plus pour longtemps). Nous avons l'impression que les mammifères dominent, mais leur nombre d'espèces est infime par rapport à celui des insectes.

Et que dire des bactéries, qui existent des milliards d'années, et se sont parfaitement adaptées à une grande variété d'environnements, depuis nos intestins jusqu'aux fosses océaniques sulfureuses... Tout d'un coup ça rend modeste!

Mieux, il nous montre que l'apparition de l'être humain était complètement aléatoire, et que si les conditions terrestres au moment de l'explosion de la vie (au Cambrien), avaient été un poil différentes, alors quelques poissons n'auraient pas développé des nageoires assez costauds pour avancer sur la terre ferme, et l'espèce humaine n'aurait jamais vu le jour.

Au passage, Stephen Jay Gould nous invite à réfléchir aux notions de progrès et de complexité. Assez humblement, il s'avoue incapable de les définir précisément. Mais dans son domaine, la paléontologie, il nous montre que des espèces que l'on considère plus évoluées ne vivent pas plus longtemps que les autres.

Le chapitre consacré aux statistiques du base-ball pourra paraître un peu long et trop didactique, mais la leçon à en tirer est fondamentale: méfions nous des moyennes. Par exemple, un gouvernement peut se vanter de ce que le salaire moyen ait augmenté, mais cela ne signifie pas du tout qu'il y ait moins de pauvres. Il suffit que le 1% des plus riches gagnent encore plus, et hop! le tour (de comm) est joué...
Commenter  J’apprécie          42



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}