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EAN : 978B09N7BTH4T
103 pages
(06/12/2021)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Ce recueil est composé de douze nouvelles fantastiques qui forment un tout, une méta-histoire de science-fiction. Elles se lisent en séquence, pour suivre une fresque temporelle qui débute dans les années 1980, prend racine de nos jours, et termine sa course aux confins de la Voie lactée 133 000 années plus tard. Au travers de ces quelques brèves histoires humaines et inhumaines, qui s’appuient parfois sur des événements contemporains tragiques, dans un mouvement de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un petit recueil de 12 nouvelles de SF.

Les thèmes abordés restent classiques, mais extrêmement bien traités.

La plume de l'auteur est agréable et fluide

J'avoue ne pas être très réceptive aux nouvelles( sauf rare cas). J'aime les détails et je trouve les nouvelles trop succinctes. L'auteur a malgré tout réussi à être précis et efficace.

J'ai donc picorer ces nouvelles avec plaisir.

Je recommande aux amateurs du genre de jeter un oeil sur ce jeune auteur.
Mais en ce qui me concerne j'aimerais découvrir un l'auteur dans un "vrai" roman.
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Un recueil de douze nouvelles pour un jeune auteur Noan Gouliet qui je le cite, débute ses récits dans les années 1980, puis les fait prendre racine de nos jours, pour terminer leurs courses aux confins de la Voie lactée 133 000 années plus tard. Et pour nous faire voyager, on peut dire qu'il sait y faire. Il nous prend rapidement par la main pour ne plus nous lâcher jusqu'au mot fin. Armé d'une prose qui s'appuie sur une connaissance parfaite de la langue française, il nous donne envie de le lire, de dévorer ses histoires.

Si les thèmes évoqués sont des classiques de la science-fiction, il sait nous les servir sur un plateau avec brio. Une des premières nouvelle consacrée au foetus humain est purement magique. Elle est la symbiose entre son côté profondément lyrique et une formation scientifique qu'il revendique, les deux se complétant harmonieusement pour en faire sa marque de fabrique.

« Ce qui est, est avant tout matière, énergie, et donc mouvement. Mais tout commence pour lui avec les stimuli : les sons, les vibrations, les picotements, la chaleur, les accélérations et les décélérations. le goût, les odeurs et les couleurs viendront plus tard, comme la perception du temps. le temps n'existe pas encore. »

C'est un vrai festival de thèmes que propose Noan Gouliet . Il les aborde souvent sans complexe comme pour celui des sciences exactes face à l'obscurantisme religieux.

« Pourquoi ces mines stupéfaites ? Les mathématiques ne constituent-elles pas un langage universel ? Ne permettent-elles pas de décrire l'univers, les créations divines incluses, aussi bien dans l'infiniment grand que dans l'infiniment petit ? Pourquoi diable utiliserait-il (Dieu) une langue dite naturelle comme l'Araméen, le Grec ancien, le Latin ou l'Arabe ? Toutes ces langues sont ambiguës, sujettes aux interprétations, aux erreurs de traduction. »

Ou comme pour celui de la covid et de sa pandémie mondiale.

« On l'exhibait (gel hydroalcoolique), en brandissant son flacon, comme on l'aurait fait d'un crucifix, au premier raclement de gorge, au moindre toussotement ou reniflement suspect. L'éternuement était perçu comme un acte d'agression caractérisé, vivement condamné par la vindicte populaire, et imposait à l'indélicat une mise à l'écart immédiate.»

Le terrorisme, le nucléaire, le réchauffement climatique, les intelligences artificielles, la conquête de l'espace, le post-apo, ils trouvent leur place dans chacune des nouvelles. C'est la chronologie des histoires qui nous permet de ne pas nous perdre et d'avancer avec envie dans ce foisonnement d'idées. Enfin, si les personnages sont différents d'une nouvelle à l'autre, ils n'en demeurent pas moins attachants et crédibles. Leur description est solide et authentique.

« Vassili s'est résolu à vivre son enfance et son adolescence dans une solitude pesante mais sécurisante. Singé et rejeté par ses camarades, raillé par les filles qui pouffaient à son passage, méprisé et délaissé par son père, il s'est renfermé sur lui-même en vivant cloîtré, passant des heures derrière son ordinateur devenu le prolongement de son être. »

Avec de belles histoires, un style agréable, des personnages proches de nous, Noan Gouliet nous sert du lourd dans un genre littéraire « la nouvelle » qui n'est pas simple d'accès pour le lecteur comme pour l'auteur. Pour un coup d'essai cela ressemble à un vrai coup de maître. On a vraiment hâte de le revoir rapidement à ses fourneaux.

« Eve écoute un concerto de Bach en arrière-plan. Elle en profite pour conter d'une voix douce une histoire universelle aux petits êtres qui s'éveillent lentement devant elle. Elle effleure doucement d'une de ses multiples tentacules les protubérances qu'un des foetus, celui qu'elle a baptisé Adam, fait naître sur la membrane souple en silicone de la matrice qui l'héberge. »
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Tout d'abord, je remercie beaucoup l'auteur pour m'avoir proposé la lecture de ce recueil de nouvelles de SF qui portent très bien leur nom et leur sous-titre, et correspondent à merveille également à ce que j'aime lire dans le genre.

Ce livre auto-édité se présente comme un petit ouvrage tout simple, qui ne paie pas de mine, mais il propose un travail honnête et classique autour de thèmes de SF bien connus, porté par une plume très agréable à lire par sa simplicité et ses petites phrases qui au détour d'une page sonnent juste !

J'ai aimé suivre ces brefs instants de la vie de notre planète et de ses habitants, façon un peu Black Miror sur une Terre qui semble proche mais qui est de plus en plus désenchantée.

L'écriture simple de l'auteur s'adapte aux nouvelles qu'il met en scène. Il a su trouver une cadence originale avec des histoires qui nous font pénétrer de plus en plus progressivement dans un monde futuriste très proche du nôtre. Tellement proche qu'à plusieurs reprises j'ai cru qu'on était à notre époque alors que finalement un élément perturbateur est venu me détromper par la suite pour mieux nous faire basculer.

Les thèmes développés sont des classiques de chez classiques mais font justement partis de ceux que j'apprécie. Avec un certains réalisme, Noan Gouliet propose de nous montrer l'évolution possible de la Terre et ses habitants, entre ravages écologiques, détournement de la religion, tragédie épidémiologique et géopolitique autour du COVID et du nucléaire, et bien sûr relations complexes entre l'Homme et les robots. C'est riche et totalement ancré dans notre actualité puisqu'il parle de COVID, de Samuel Paty ou encore du Pakistan et de l'Inde.

Ce texte à consonance contestataire est peuplé de petits instants très touchants et humains également, que ce soit lors du chapitre magique sur un foetus, ceux sur de jeunes amis ou ceux sur la complexe et surprenante Eve. Les personnages qui auraient pu paraitre froids dans un cadre de nouvelles où ils changent de l'une à l'autre, font au contraire une grande partie du charme de ce texte par leur proximité avec nous peu importe l'époque.

Ainsi, cette lecture s'est révélée riche et prenante avec de jolis effets de styles narratifs de la part de l'auteur. J'ai beaucoup aimé la façon dont il nous a pris par la main pour nous introduire dans son Black Miror à lui, avec sa vision contestataire de ce que l'humanité est en train de faire, qui pourrait mener à cette Terre désenchantée qu'il a imaginée de manière fort crédible. Alors oui, c'est classique et peut-être déjà vu dans les thèmes et développements, mais c'est bien écrit et surtout très bien mis en scène avec des effets de surprises permanents venant rythmer chaque nouvelle, pour une conclusion douce-amère poétique. J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
ls avaient cependant tergiversé durant des années, se retrouvant bientôt seuls, sans amis véritables autour d’eux. Ils s’étaient décidés subitement, un jour plus terrifiant que les autres. Les émeutes qui avaient secoué la ville de Paris avaient eu raison de leurs hésitations. Ils avaient cru perdre à jamais leurs enfants confinés pendant vingt-sept jours dans leurs écoles respectives. Celles-ci, prises sous les feux croisés de bandes lourdement armées, qui maintiennent aujourd’hui encore une forme de guérilla urbaine permanente dans les principales mégapoles d’Europe et du monde libre, s’étaient retranchées derrière leurs hautes grilles. Leurs sous-sols blindés, aménagés spécifiquement pour les situations de crise, avaient accueilli les enfants traumatisés durant l’affrontement interminable entre les forces dites libres ou gouvernementales et les rebelles. Les militaires avaient décrété l’état d’urgence, bouclé les quartiers sous tension, installé des check-points pour imposer un blocus, sécuriser les entrées-sorties, et protéger au mieux les populations prises en otage. Cette intense période de combat de rue avait duré trois mois avant que les forces de l’ordre, assistées de phalanges militarisées privées, ne réussissent à rétablir un semblant de statu quo fragile. Pour atteindre un dénouement favorable, les forces régaliennes avaient dû négocier âprement des accès sécurisés aux zones sanctuarisées, avec les chefs de gang qui soumettaient la ville à leurs lois toujours plus restrictives, et bien sûr aux trafics sur lesquels reposait toute l’économie locale des quartiers. De nouveaux territoires urbains avaient dû être cédés pour un temps satisfaire leur insatiable appétit, jettant les habitants réfractaires à ce nouvel ordre sociétal sur les routes de l’exil ou dans les fosses communes. Au retour des enfants, traumatisés mais en bonne santé, Sélène, déterminée, avait exigé de quitter Paris. Elle avait ressorti leur correspondance avec les de Callancq et les prospectus transmis par Agnès. Deux jours plus tard, ils avaient signé le contrat qui allait sceller leur destinée. Dans la foulée, leur déménagement à Orlando avait été ficelé.
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Eve ressent quelques coups légers dans son ventre. Elle cesse sa lecture et pose la paume de sa main bien à plat, à l’endroit où un pied – ou alors est-ce un poing ? – teste la souplesse de la peau.
Elle sourit, paisible et sereine. Elle caresse avec lenteur la protubérance qui se déplace, comme pour garder le contact, puis elle reprend doucement à voix haute l’histoire interrompue :
« … Et puis voici qu’un matin, justement à l’heure du lever du soleil, elle s’était montrée. Et elle, qui avait travaillé avec tant de précision, dit en bâillant :
— Ah ! Je me réveille à peine… Je vous demande pardon… Je suis encore toute décoiffée…
Le petit prince, alors, ne put contenir son admiration :
— Que vous êtes belle !
— N’est-ce pas, répondit doucement la fleur. Et je suis née en même temps que le soleil… »
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Dans ce réduit crasseux où proliférait un nid foisonnant de câbles ophidiens, les bases algorithmiques de la conscience quantique, qui allaient préfigurer un demi-siècle plus tard l’avènement des premiers ordinateurs sentients, venaient de bourgeonner.
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