- Hakan est en train de piller la forêt pour faire ses sacs. Il paraît que c'est toi qui lui a dit de choisir cette plante !
Décidément, c'était pas son jour. Ils s'étaient tous ligués pour lui faire des reproches.
Il se força à se calmer.
- Tu reconnaîtras que ça a du succès.
- Mais c'est une plante sacrée !
- Allez, c'est pas si grave que ça... Ces sacs plaisent à tout le monde... Je suis sûr que toi aussi, t'en as acheté...
Elle le dévisagea.
- Je suis capable de me faire un sac toute seule... Pourquoi en achèterais-je un ?
- Pour être à la mode dernier cri.
- La mode dernier cri ?
- Oui.
- Mais pourquoi obéirais-je à un cri ?
Krakus lui sourit.
- Tu dois comprendre... Si t'as pas un Woorara à cinquante ans, t'as raté ta vie...
- Oh, je pense à un truc. Si j'applique tout ça, je ne vais plus être très naturel...
Krakus fronça les sourcils.
- Qui t'as demandé d'être naturel ?
- Ben...
- Ça t'apporte quoi, d'être naturel ? Les favelas de Rio regorgent de mecs naturels. Tu tapes dans n'importe quelle poubelle, y en a dix qui tombent.
- Bon d'accord, d'accord...
Krakus se leva à son tour.
- Dernière chose : il faut que tu arrêtes de dire tout le temps "D'accord". Quand on est intelligent, on n'est pas d'accord.
- Comment ça ?
- Si t'es d'accord avec ton interlocuteur, ça veut dire que t'es pas capable de penser par toi-même. Si tu veux être respecté, faut jamais que t'adhères aux idées des autres. Cherche pas à savoir si elles sont bonnes ou pas. Par principe, tu dis non.
- D'accord.
- C'est pas gagné.
L'amour, petit, est l'essence de la vie. Sans amour, il n'y a pas de vie.
Même quand tu n'as rien, petit tatou, tu disposes d'un trésor extraordinaire, un trésor d'une valeur inouïe. La vie. Et la vie, petit, elle aime celui qui aime, et elle oublie ceux qui oublient d'aimer.
On les a coupés de la nature, on est en train de les couper des autres, il faut aussi les couper d'eux-même: en les influençant sur leurs envies, dans tous les domaines, afin que leurs décisions soient le fruit d'une influence extérieure et non d'un désir intérieur personnel
cet objet n'existe plus. pourquoi serais-je déçu de quelque chose qui n'existe pas
les salissures ont quitté mon linge depuis longtemps, mais elles n'ont pas encore quitté ta tête
Ressasser des idées négatives tire vers le bas, dans le lisier de la rancoeur sur lequel ne poussent que la déprime et la maladie.
Quand t’es dans tes pensées, t’es comme dans un film, mais t’es pas dans ta vie. Donc, finalement, plus tu penses, et moins tu es.
Après avoir connu un début d’éveil, il était redevenu un profane en proie à ses souffrances. Et maintenant il sombrait dans les ténèbres de l’âme.